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Le développement du transport fluvial

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 417 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 31/03/2021
    • de DI MATTIA Michel
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    En janvier 2020, j'interrogeais Monsieur le Ministre sur le développement du transport fluvial et plus précisément sur les heures d'ouverture des écluses, l'objectif étant d'aboutir à une harmonisation entre la Flandre et la Wallonie.
     
    À titre d'exemple, sur l'Escaut, les écluses sont ouvertes de 6h à 22h dans notre partie du pays alors qu'en Flandre, elles le sont 24h sur 24.
     
    Il m'avait répondu à l'époque qu'une analyse des horaires de manœuvre avait été réalisée sur l'ensemble du réseau fluvial wallon durant la législature précédente, et que celle-ci avait conclu à la nécessité d'augmenter les horaires sur les grands axes.
     
    Il avait ajouté alors à ce propos que ces décisions étaient en cours d'examen au sein de son administration. Par ailleurs, et pour aller un peu plus loin, si la construction du canal Seine - Nord Europe avance progressivement du côté français, la connexion avec cet axe suppose que la Wallonie se charge de moderniser ses points d'accès vers le réseau fluvial français et celui situé entre le bassin de l'Escaut et de la Meuse.
     
    En effet, des travaux d'approfondissement et d'élargissement doivent être effectués sur notre réseau et certaines écluses agrandies. L'ensemble de ces travaux devrait être terminé pour 2026.
     
    Depuis lors, peut-il nous dire si des décisions ont été prises et nous en donner la teneur ?
    Dans la négative, peut-il nous expliquer où il se situe à ce jour dans cette réflexion ?
     
    Peut-il nous dresser un inventaire des travaux en cours et ce qui reste à réaliser afin que notre région soit partie prenante dans le développement du transport fluvial ?
  • Réponse du 03/05/2021
    • de HENRY Philippe
    La question de l’extension des horaires sur le réseau navigable wallon est un élément clé de la stratégie qui vise à renforcer l’attractivité du transport fluvial et d’améliorer sa compétitivité vis-à-vis du transport routier.
     
    Depuis la dernière interpellation à ce sujet, ce dossier a évidemment évolué. Il a été proposé par mon administration en tant que projet du nouveau Contrat d’administration du Service public de Wallonie.
     
    Le cap avait déjà été fixé à travers une étude économique réalisée en 2017 à la demande de mon administration. Pour rappel, cette étude avait préconisé une approche à deux niveaux que je résume ci-dessous :
    - un horaire 6h-22 h sur les ouvrages de la Meuse namuroise, la Basse Sambre et les canaux de la « dorsale wallonne » ;
    - un horaire 24h/24 sur les ouvrages de la Meuse liégeoise, du canal de Lanaye (jonction avec les Pays-Bas). Cet horaire est d’ailleurs déjà d’application sur ces ouvrages. À cela s’ajouteront les deux écluses du Haut-Escaut ainsi que le pont mobile situé au niveau de la traversée de Tournai.
     
    La validation du nouveau Contrat d’administration du SPW est en cours. Cette étape lancera la phase d’opérationnalisation de cette extension. Elle devra ensuite être concertée afin de conforter les nouvelles modalités d’organisation que cette extension ne manquera pas d’amener.
     
    Concernant les investissements en lien avec le projet Seine-Escaut, il faut garder en tête que ceux-ci s’inscrivent dans un processus européen et dans un partenariat international comportant trois partenaires : la France, la Région flamande et la Région wallonne.
    Ce processus est encadré par une décision d’exécution de l’Europe qui vise à finaliser l’ensemble des investissements prévus au projet Seine-Escaut avant 2030.
     
    En ce qui concerne plus particulièrement la Wallonie, les investissements ont démarré de manière significative depuis 2005 et seront, au total, couverts par trois périodes de programmation des fonds européens.
     
    Les travaux en cours et qui prendront fin avec la période de programmation actuelle (fin 2022) incluent les investissements principaux suivants :
    - mise à gabarit Vb (4500 t) de la Lys Mitoyenne. Ce dossier particulier est couvert par un traité international dont les instruments de ratification sont actuellement à l’examen du Parlement wallon ;
    - mise à gabarit Va (2000 t) du Haut-Escaut, en ce compris : l’approfondissement de l’Escaut, la modernisation des écluses et barrages de Kain et de Hérinnes, la reconfiguration complète de la traversée de Tournai – une opération qui s’achèvera fin 2022 avec la très symbolique reconstruction du pont des Trous ;
    - la réouverture du canal Pommeroeul-Condé : prévue en 2022, après trente ans de fermeture de cet axe qui relie directement le nord de la France au Cœur du Hainaut ;
    - la modernisation des écluses et stations de pompage du versant Sambre du canal Charleroi-Bruxelles.
     
    À partir de cette année débutera vraisemblablement la période de programmation suivante qui couvrira les investissements prévus jusque 2028. Il convient de rester prudent à ce stade puisque l’appel à projets de l’UE n’a pas encore été lancé et que le dossier du partenariat est en cours de constitution. Je peux néanmoins informer qu’à ce stade, le projet établi par l’administration comporte :
    - la modernisation du canal Nimy-Blaton-Péronne et de la Sambre pour permettre la navigation dans de bonnes conditions des bateaux de 2000 t qui y seront autorisés ;
    - la construction de quatre nouvelles écluses à Obourg, Marchienne, Viesville et Gosselies achevant ainsi le passage à la classe Va (2000 t) de l’ensemble de la dorsale wallonne de Hensies à Liège.
     
     
    Signalons qu’au-delà du projet Seine-Escaut, d’importants investissements ont également eu lieu ou sont en cours sur le bassin de la Meuse : nouvelles écluses à Lanaye et Ivoz-Ramet (ouvertes en 2015), nouvelle écluse en cours de construction à Ampsin-Neuville (fin des travaux en 2023) ou encore l’approfondissement de la Meuse moyenne (finalisé cette année).
     
    L’ensemble de ces projets et programmes d’investissement démarrés il y a plus de 15 ans et s’étendant jusque 2030 constituent le programme le plus complet et le plus ambitieux mené sur le réseau des voies navigables depuis sa modernisation précédente en 1957.