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La réutilisation des eaux souterraines des chantiers de construction

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 329 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 06/04/2021
    • de AGACHE Laurent
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    À Diepenbeek, afin de pouvoir réaliser des travaux de construction de nouvelles habitations, l'entreprise chargée de l'exécution de ce projet a dû effectuer un rabattement de nappe en pompant une partie des eaux souterraines. Au lieu de rejeter cette eau dans les égouts, elle l'a stockée dans un conteneur tampon équipé de plusieurs robinets côté rue.
     
    Cette entreprise a ensuite proposé à la commune de réutiliser les eaux souterraines du chantier de construction. Outre les habitants de Diepenbeek, le service vert a également utilisé ces eaux souterraines, au grand bonheur, apparemment, de tous.
     
    La Ministre flamande de l'Environnement était également ravie de ce projet. Elle espère que cette initiative visant à utiliser judicieusement les eaux pompées sur chantiers incitera d'autres acteurs à en faire de même, transformant ainsi les sites de construction concernés en « mines d'or bleu ».
     
    Madame la Ministre a-t-elle eu connaissance de cette initiative ?
     
    Mériterait-elle qu'on y réfléchisse de manière plus approfondie ?
     
    La Wallonie peut-elle encourager les entreprises de construction à envisager ce type de réutilisation des eaux de chantier ?
  • Réponse du 17/05/2021
    • de TELLIER Céline
    L’initiative de réutilisation des eaux souterraines du chantier « quartier Matexi » de Diepenbeek, menée avec la plateforme d’échange WERFWATER, fait partie des initiatives locales de valorisation des eaux pompées lors de la réalisation des fondations d’immeubles de différents chantiers de construction en Flandre.

    On citera également, à ce titre, la réutilisation des eaux de chantier des projets résidentiels Vivid & Lucid à Leuven, au profit de la brasserie Stella Artois. Ces initiatives, ponctuelles et locales, s’inscrivent dans la lignée du Blue Deal mis en place par le Gouvernement flamand.

    Le relief de la Wallonie et ses nappes phréatiques en général plus profondes se prêtent mal à ce type d’initiatives.

    Néanmoins, la Wallonie intègre déjà la mise en place de mesures plus structurelles visant à favoriser la réutilisation des eaux non pas uniquement pour ce qui concerne les eaux de chantiers, mais de manière plus large en considérant d’une part les différents types de gisements d’eaux réutilisables disponibles sur le territoire wallon et d’autre part les différents usages qui permettent de les valoriser.

    Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie intégrale sécheresse qui repose sur la mise en œuvre du Schéma régional des ressources en eau et du Dispositif Sécheresse du SPW ARNE. Elles sont également reprises dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie Circular Wallonia.

    Elles poursuivent l’objectif commun de limiter la pression sur les ressources en eau de Wallonie dans un contexte d’adaptation au changement climatique, en favorisant notamment le stockage et la réutilisation des eaux pluviales, des eaux usées issues des stations d’épuration, des eaux usées de process industriels, des eaux de démergement et des eaux d’exhaure.

    La réutilisation de ces eaux s’envisage non seulement de manière directe pour satisfaire d’autres usages comme par exemple l’irrigation, mais également reconstituer des ressources comme par exemple via la recharge artificielle de certaines nappes d’eau souterraine de Wallonie.

    Toutes ces mesures font actuellement l’objet d’une réflexion approfondie pour les fonder et d’études de faisabilité au travers des 11 groupes de travail récemment mis en place tant dans le cadre de la Stratégie intégrale Sécheresse.

    On notera enfin que la Wallonie a mis en place depuis une vingtaine d’années déjà, dans le Tournaisis, un important dispositif de réutilisation des eaux souterraines d’exhaure de carrières, permettant de mettre à disposition du réseau public de distribution d’eau potable environ 10 millions de mètres cubes d’eau potabilisée par an.