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L'émergence de l'utilisation des canettes comme conditionnement dans les brasseries artisanales

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 330 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 06/04/2021
    • de AGACHE Laurent
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Tous les jours, nous constatons avec désolation la présence de canettes de bière vides le long de nos routes et chemins. Pour l'instant, il s'agit quasi exclusivement de canettes produites par de grands groupes brassicoles ou de soft drinks.
     
    Cependant, actuellement, ce type de conditionnement fait une percée remarquée auprès des brasseurs artisanaux. Cette percée est alimentée par plusieurs facteurs :
    - initialement issue des États-Unis, cette tendance est maintenant bien implantée auprès des "craft brewers" italiens, français, anglais, etc. Dans ces pays, la canette devient presque un gage du caractère artisanal, travaillé avec soin, de la bière ;
    - les zythologues influenceurs sur les réseaux sociaux font l'éloge de la canette qu'ils perçoivent comme une réelle innovation, car elle permettrait de mieux conserver les arômes du houblon, préservé de la lumière dans une canette opaque;
    - les fabricants de canettes et d'équipements de soutirage de canettes font le forcing pour adapter leur production au marché en pleine expansion des brasseries artisanales.
     
    Or, actuellement, en Belgique (et donc en Wallonie), la culture de la bouteille en verre consignée est toujours bien implantée, mais le débat « bouteille en verre » versus « canette » fait rage dans le petit monde des brasseurs artisanaux et des amateurs de bières spéciales. Chacun avance ses arguments et les notions d'écobilan, de recyclage, de coûts énergétiques sont parfois très élastiques, du moment que cela sert la cause défendue !
     
    Madame la Ministre a-t-elle connaissance d'écobilans scientifiquement établis qui permettent de comparer objectivement l'impact environnemental global de la canette, de la bouteille en verre jetable, et de la bouteille en verre consignée, lavée et réutilisée ?
     
    Comment le Gouvernement peut-il sensibiliser le secteur des brasseries artisanales, mais aussi leurs clients et les influenceurs, dans le choix le plus environnementalement vertueux de leurs conditionnements ?
  • Réponse du 06/05/2021
    • de TELLIER Céline
    La tendance des brasseurs artisanaux à recourir de plus en plus au conditionnement en canettes peut sembler surprenante, étant donné que le verre, en tant que matériau, présente des avantages non négligeables au niveau de la conservation du produit et de son goût.

    Les principales analyses de cycle de vie des emballages de boissons indiquent que l’utilisation d’emballages réutilisables en verre pour les bières, les sodas et les eaux présente un impact équivalent, voire meilleur, d’un point de vue environnemental que celui des emballages jetables recyclés, du moins en ce qui concerne la Belgique, au regard des distances de transport relativement limitées.

    Les résultats des analyses de cycle de vie effectuées dans ce cadre dépendent de nombreux paramètres, tels que la distance de transport moyenne, le poids et le type de produit embouteillé, le mode de nettoyage des bouteilles (température des eaux de lavage et type de détergent utilisé), le processus de production et d’embouteillage et la durée de vie des bouteilles. Par ailleurs, il faut noter que l’utilisation d’emballages réutilisables constitue le moyen le plus pertinent pour prévenir et diminuer les quantités de déchets.

    Au vu des éléments énoncés ci-avant, en Belgique, il apparaît préférable d’un point de vue environnemental d’utiliser des bouteilles en verre réutilisables pour les sodas, les bières et les eaux (et mieux encore l’eau de distribution), plutôt que d’utiliser canettes et bouteille à usage unique.

    À noter également que la prévention et la réutilisation sont les deux premiers objectifs de l’Accord de coopération du 4 novembre 2008 concernant la prévention et la gestion des déchets d’emballages. Cet Accord de coopération prévoit, entre autres, que tout responsable d’emballages représentant plus de 300 kg d’emballages annuels, qui ne sait pas remplir individuellement son obligation de reprise, doit payer une cotisation pour la collecte sélective, le tri et le recyclage de ses emballages (le Point vert) à Fost Plus. Les emballages réutilisables ne sont, quant à eux, pas soumis à cette cotisation.