/

Le dépistage des infections sexuellement transmissibles

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 282 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 07/04/2021
    • de SOBRY Rachel
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    La pandémie liée à la Covid a, malgré elle, occulté le dépistage des infections sexuellement transmissibles. Bien que la Covid-19 soit devenue une priorité pour les services de soins, les infections sexuellement transmissibles sont néanmoins toujours présentes dans notre société.

    Malgré les limitations en matière de contacts sociaux, certaines personnes ont des relations sexuelles avec de nouveaux partenaires et certains travailleurs du sexe continuent d'exercer leur profession. De ce fait, il y a toujours des prises de risques, mais il devient plus compliqué de se faire dépister.

    Ainsi, il a pu être compliqué de se rendre à l'hôpital alors que les services qui traitent les infections étaient surchargés. En 2020, il a donc été nécessaire pour les équipes en charge des dépistages de se réinventer et de changer leur manière de travailler en renforçant notamment le travail de terrain.

    Une infection non dépistée, et donc non traitée peut accroître le risque d'attraper d'autres infections ou de développer des formes plus graves de maladie. Il est donc important que les citoyens puissent avoir un accès rapide au dépistage après qu'ils aient pris un quelconque risque.

    Dans la Déclaration de politique régionale, le Gouvernement entend, à ce sujet, « intégrer les politiques de promotion et de prévention de la santé dans la réorganisation des zones de soins et dans la redéfinition des rôles et le partage des tâches au sein de la première ligne et entre la première et la deuxième ligne ». Ces politiques concernent notamment un dépistage plus précoce.

    J'ai donc plusieurs questions à ce sujet.

    La baisse des dépistages d'IST est-elle observée en Wallonie ? Des arrondissements ou provinces sont-ils plus sujets à cette baise que d'autres ? Madame la Ministre dispose-t-elle de chiffres relatifs aux dépistages en 2020 ? Quelle est l'évolution par rapport aux années précédentes ? La faute à la crise et au report des suivis de santé ?

    Quel a été le taux de fréquentation des centres de planning familial pour ces dépistages ?

    Quelle analyse fait-elle des campagnes d'information et de prévention déployées sur le territoire wallon ? Quels sont les moyens investis en la matière ?

    Quelles sont les actions entreprises avec sa collègue et Ministre de l'Éducation, Caroline Désir, pour que cette problématique puisse notamment être abordée dans les écoles lors des cours d'éducation à la vie relationnelle, active et sexuelle ?
  • Réponse du 22/12/2021
    • de MORREALE Christie
    Selon plusieurs opérateurs, les données préliminaires semblent montrer une tendance à la baisse des dépistages IST. Les tendances de dépistage pour les IST sont analysées par Sciensano sur base des données de remboursements de l’INAMI. Ces données sont disponibles avec un délai lié à la procédure de remboursement du dépistage qui peut aller jusqu’à 2 ans. En conséquence, les données de dépistage jusqu’à la mi-année 2020 sont complètes à au moins 95 %. Les données ne sont pas encore complètes pour la fin de l’année 2020.

    On constate une forte chute du nombre de tests de dépistage pour les 3 IST suivies (Chlamydia trachomatis, gonorrhée et syphilis) entre mars et mai 2020 par rapport à ce qui aurait été prévu en fonction des années précédentes. Les dépistages semblent revenir à la normale vers juin-juillet 2020.

    Divers facteurs ont pu jouer un rôle dans cette réduction du dépistage que l’on observe : d’une part, une réduction de l’accès aux consultations médicales durant la période de confinement, et d’autre part une réduction des contacts et des comportements à risque pour la transmission des IST entraînant une réduction du nombre d’infections.

    Selon les chiffres provisoires récoltés à l’AViQ auprès des Centres de Planning familial, le nombre de consultations médicales (y compris gynécologiques) a diminué de 18 % et le nombre de personnes touchées par toutes les consultations confondues (pas uniquement médicales) a diminué d’environ 15 % entre 2019 et 2020. Il semble qu’il y ait une tendance à l’augmentation des consultations médicales avec motif IST en 2021, mais il faudra attendre la récolte des données et leur analyse pour le confirmer. Les centres de Planning familial et lieux de dépistage gratuit ont été accessibles sur rendez-vous durant le confinement. Toutes les demandes de dépistages ont trouvé une réponse.

    Face à la crise exceptionnelle du covid 19, les acteurs de terrain se sont unis pour communiquer de manière harmonisée vers le grand public et les acteurs clés, sans attendre d’évaluation chiffrée.

    Les actions mises en place pour la sensibilisation au dépistage des IST :
    * Une campagne d’information au dépistage des IST suite au déconfinement du printemps 2020, pour inciter les personnes ayant pris des risques et n’ayant pas pu confirmer une potentielle contamination avec la fermeture des centres de dépistage, de finalement aller chez son médecin généraliste pour faire le point sur sa santé sexuelle. Campagne faite avec la collaboration de la SSMG et l’ensemble des acteurs de prévention de Wallonie.
    * Diffusion gratuite d’autotests VIH pour les plus vulnérables via des téléconsultations, mais aussi par des actions communautaires ciblant les lieux de pratiques à risque.
    * Relance de la campagne « À quand remonte ton dernier dépistage ? » en 2021.
    * Les campagnes de sensibilisation aux dépistages sont encore en cours (la campagne TV et radio, Instagram est diffusée actuellement). Leur évaluation n’a donc pas encore commencé.
    * Un projet de diffusion d‘autotests à des publics vulnérables par les associations francophones montre présentes déjà quelques données.
    * Les actions communautaires ont aussi été renforcées en 2021.


    En parallèle, la Société Scientifique de Médecine générale (SSMG) relayait sur son site destiné aux médecins généralistes, des informations, des documents et une formation continue en ligne concernant notamment le dépistage des IST.

    Actuellement, une dizaine d’associations sont subsidiées par l’AViQ à hauteur de plus d’un million et demi d’euros par an. En 2021, nous avons renforcé ces actions de près de 250 000 euros pour la sensibilisation, le renfort des actions communautaires afin d’amoindrir les effets de l’impact de l’épidémie.