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La demande d'objectivation par les intercommunales de leurs besoins en énergie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 388 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 15/04/2021
    • de CORNILLIE Hervé
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Dans ce dossier électrique que constitue la « Boucle du Hainaut », Monsieur le Ministre a souhaité s'entourer de tous les avis et expertises nécessaires pour mener à bien son travail d'enquête sur ce dossier et d'analyse, ce que le Parlement de Wallonie n'a pas manqué de solliciter lors du débat et du vote de la motion de novembre 2020.
     
    Il a demandé aux intercommunales de développement territorial concernées par la « Boucle du Hainaut » d'objectiver leurs besoins en énergie, et ce, pour les zones d'activités économiques.
     
    Confirme-t-il cette demande ?
     
    Où en est le traitement de cette requête ?
     
    A-t-il réceptionné les informations souhaitées ?
    Si oui, quelle en est sa première analyse ? Que nous apprennent-elles ?
     
    Permettent-elles de mieux appréhender les besoins futurs des entreprises actives sur leur territoire et partant leur propre besoin aggloméré d'approvisionnement ?
     
    Qu'en retenir au regard de la capacité du projet d'autoroute électrique que le porteur de projet justifie notamment par les besoins économiques du Hainaut ?
  • Réponse du 06/05/2021
    • de BORSUS Willy
    Les intercommunales IDEA, IDETA et IGRETEC ont effectivement été consultées sur la demande de révision des plans de secteur dans le cadre des consultations facultatives que permet l’article D.II.48, §4, du CoDT. Cette sollicitation leur a été adressée le 11 mars 2021.

    L’IDETA a fait connaître son avis le 29 mars 2021 et l’IDEA, le 9 avril 2021. L’IGRETEC n’a quant à elle pas transmis d’avis dans les soixante jours de la demande qui lui avait été adressée.

    L’IDEA et l’IDETA ont toutes deux souhaité mettre en évidence les besoins d’alimentation électrique de leurs parcs d’activités économiques auxquels elles sont confrontées.

    Bien qu’elle y promeuve le développement de communautés d’énergie renouvelable visant à modérer les consommations, l’Agence de développement IDETA observe que la demande croissante d’électricité dans ses parcs est liée aux besoins énergétiques de certains secteurs, mais aussi à l’accroissement du nombre d’entreprises, au développement des activités existantes et à la digitalisation des « process ».

    Pour plusieurs parcs industriels dont elle donne un inventaire, l’intercommunale IDEA relève que les disponibilités en mégavolt ampères s’avèrent dès à présent insuffisantes pour permettre l’accueil d’entreprises orientées vers la production industrielle, pour laquelle la consommation électrique est plus élevée, comme c’est le cas des entreprises des secteurs de la chimie et de l’agroalimentaire.

    Cette situation de sous-capacité de fourniture en électricité contraindrait les deux intercommunales à devoir différer certaines implantations potentiellement pourvoyeuses d’emplois, voire même à ne pouvoir en concrétiser d’autres, faute de capacité du réseau électrique à répondre à la demande. Des précisions sur les investissements qui n’ont pu être réalisés ou ont dû être reportés sont fournies pour le territoire de l’IDEA.

    Au-delà des limites du réseau, c’est aussi le manque d’homogénéité de l’alimentation électrique sur le territoire qui est pointé.

    Compte tenu du potentiel de création d’emploi qu’elles présentent, les deux intercommunales sont particulièrement soucieuses de pouvoir garantir que les réserves foncières qu’elles détiennent encore en zone industrielle, dont une part importante constituée grâce aux plans stratégiques initiés par le Gouvernement wallon – Plans stratégiques ZAE et Plan Marshall – aient accès à la puissance électrique nécessaire à l’implantation des investisseurs. L’IDEA insiste également sur la nécessité de pourvoir certains anciens parcs industriels qu’elle envisage de requalifier et de densifier ainsi que des terrains industriels désaffectés (friches, SAR) qui devraient être requalifiés, dans une optique de réduction de l’artificialisation. La stratégie de l’intercommunale vise par ailleurs le déploiement du numérique dont on sait qu’il est consommateur d’énergie.

    Afin d’objectiver les besoins du territoire, IDEA et IDETA m’informent qu’elles se sont associées pour solliciter le support du Power Systems and Markets Research Group de l’UMONS auquel elles ont commandé une étude visant à établir différents scenarii de consommation de leur territoire. Cette étude repose sur la méthodologie suivante : une première étape consiste à quantifier l’évolution de la demande en électricité de leurs parcs d’activités économiques, sur la base d’hypothèses caractérisant les développements économiques et technologiques attendus à l’horizon 2040. Dans un second temps, la quantification des besoins se traduira au travers de divers scenarii technologiques pertinents, relevant notamment de l’évolution de la mobilité électrique et du déploiement potentiel (scénario optimiste/pessimiste) des énergies renouvelables (éoliennes, champs photovoltaïques). Cette étude sera alimentée par une cartographie des PAE à étudier et sera accompagnée des informations pertinentes caractérisant le développement économique attendu lors des prochaines années et son impact sur la demande en électricité.

    Les résultats de cette étude sont attendus pour la fin mai 2021.

    Compte tenu de ce qui précède, l’honorable membre comprendra qu’il est prématuré de tirer des conclusions sur la capacité de transport du projet (6GW) tant que les études « Umons » et l’analyse technique ampliative que j’ai sollicitée n’auront pas été finalisées. J’ajoute que les données issues de l’étude de UMons commanditée par IDEA et IDETA permettront d’alimenter encore davantage l’analyse précitée dont une des missions est, rappelons-le, d’estimer les besoins de consommation actuels et à terme aux niveaux provincial, régional, national et international.