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La réflexion globale à l'échelle du bassin versant mosan

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 439 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 15/04/2021
    • de GREOLI Alda
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Dans une récente réponse relative au possible retrait du mur anti-crues à Kinkempois, Monsieur le Ministre m'indiquait que la Direction des voies hydrauliques de Liège du SPW-MI n'était pas opposée à la réalisation d'une étude d'incidence concernant la suppression ou la réduction de la hauteur du mur anti-crues en vue d'un aménagement urbain.
     
    Il indiquait que cette étude ne pouvait s'envisager que moyennant une approche globale à l'échelle du bassin versant mosan qui devra tenir compte des travaux et des résultats des études en cours, les résultats de ce processus scientifique n'étant pas attendus avant plusieurs années.
     
    Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer s'il va lancer cette étude à l'échelle du bassin versant mosan ?
     
    Le coût de cette étude est-il déjà estimé ?  
     
    Dispose-t-il des montants nécessaires à celle-ci ?
    Si oui dans quel article budgétaire ?
    Si cela n'était pas le cas, quand envisage-t-il d'inscrire ces montants ?
     
    Peut-il faire le point sur les travaux et résultats des études en cours qui devront être pris en compte ?
     
    Peut-il m'en communiquer la liste, les budgets et le calendrier ?
     
    Outre l'Association intercommunale de démergement et d'épuration quels sont les autres acteurs qui devront être associés à l'étude ?
     
    Vu l'ampleur de celle-ci on peut imaginer que de nombreux acteurs devront être associés, ont-ils déjà été identifiés ?
    Si cela n'était pas le cas, va-t-il lancer cette identification ?
  • Réponse du 12/05/2021
    • de HENRY Philippe
    Le Service public de Wallonie Mobilité et Infrastructures a réalisé un schéma stratégique d’investissements et gestion 2020-2050 pour les voies hydrauliques dans lequel figure la lutte contre les impacts du changement climatique sur les crues et inondations et donc, notamment l’adéquation des moyens locaux de protection tels que les murs anti-crues. Pour la Meuse, les études associées doivent s’entendre à l’échelle du bassin versant complet via une modélisation hydrologique précise traduisant, en débits dans les cours d’eau, l’impact du réchauffement global sur les précipitations.

    La Direction de la Gestion hydrologique du SPW MI va lancer une étude de ce type fin 2021 afin de disposer de cette modélisation pour estimer l’évolution de la ressource en eau en période de sécheresse à l’horizon 2050 et définir des tendances à l’horizon 2100. En effet, il semble aujourd’hui clair que depuis plusieurs années, la Wallonie subit des sécheresses plus intenses et longues avec un impact sur l’usage de nos ressources en eau que ce soit pour l’eau potable, la navigation, l’hydroélectricité, le refroidissement de centrales thermiques, des processus industriels, l’agriculture, le tourisme et bien sûr, l’environnement. Ce travail d’ampleur touchant à la résilience de nos voies d’eau et de leurs multi-usages est prévu sur 3 ans, de 2022 à 2024, et bénéficiera d’un cofinancement européen.

    Vu que ce projet permettra de disposer d’une modélisation du réseau hydrographique wallon, une seconde étape est envisagée en 2024 pour étudier l’impact du changement climatique en termes de crues et d’inondations aux mêmes horizons. L’objectif sera de déterminer la politique de lutte ou d’adaptation aux futures crues à l’échelle de la région sur les voies hydrauliques.

    Avant de pouvoir disposer de ces résultats, il est néanmoins intéressant d’exploiter ceux du projet AMICE. Terminé en 2013 et transmis à mes prédécesseurs, ce projet porté par tous les pays et régions du bassin mosan a permis de fournir des premières tendances d’évolution des débits et niveaux de la Meuse sur base d’hypothèses simplifiées d’impacts du changement climatique. Si ces résultats sont insuffisamment précis pour des investissements importants sur le long terme (barrages, reprofilage de cours d’eau…), ils peuvent néanmoins être utiles pour une préanalyse sur un ouvrage localisé de durée de vie moindre, comme le mur de Kinkempois.

    En vue de cette première approche, la Direction des Voies hydrauliques de Liège et la Direction de la Gestion hydrologique du SPW MI vont, dans le courant de cette année, reprendre l’analyse des résultats d’AMICE et vérifier la pertinence du mur de Kinkempois dans ses dimensions actuelles, tout en conservant un degré de protection cohérent avec les zones voisines.

    Si cette préanalyse devait aboutir à la possibilité d’un abaissement du mur, la réflexion sur le projet sera approfondie avec l’AIDE (Association intercommunale de démergement et d’épuration) et la Ville de Liège.