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Projet de Centre européen des sports de nature et de glisse à Maubray-Péronnes.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 192 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 15/05/2006
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial

    Nous sommes chacun convaincus de l'importance d'avoir en Wallonie des projets novateurs, créateurs d'emplois et attirant les investisseurs. Ainsi, au fil des quelques présentations faites par le Prince de Ligne, le Centre européen des sports de nature et de glisse de Maubray-Péronnes semble répondre à ces critères, nécessaires à la relance de la Région wallonne et bénéfiques pour le Hainaut occidental.

    Le projet tel qu'il a été annoncé par Monsieur le Ministre porterait sur 320 hectares répartis entre les villes d'Antoing et de Péruwelz. En termes d'emplois, Monsieur le Ministre cite même les chiffres de 400 postes temps plein, 700 temps partiel, 200 personnes dans l'Horeca et de 200 à 300 emplois créés à l'extérieur; soit plus de 1500 emplois créés dans une région durement touchées par le chômage.

    Les investissements porteraient quant à eux sur un montant de 290 millions d'euros. Enfin, le centre de glisse devrait attirer une population de plusieurs milliers de personnes dans un rayon de 80 km comprenant des villes comme Tournai, Courtrai, Lille, Bruxelles, … Monsieur le Ministre a également cité les sports concernés: ski, skateboard, kayak, VTT, golf, ...

    Ces informations ont été données par Monsieur le Ministre en date du 27 avril. Pourtant, le 10 mars, je l'interrogeais sur le même sujet et, dans sa réponse, celui-ci m'informait qu'aucun contact n'avait encore été organisé entre les promoteurs du projet et les services de son administration en charge de l'aménagement du territoire.

    Dès lors, que de chemin parcouru en à peine six semaines. Ce qui alors ne semblait être qu'un projet encore fort abstrait au mois de mars de cette année s'est subitement concrétisé. D'autres de mes collègues députés du Hainaut occidental ont également soulevé l'aspect parfois nébuleux du projet et à chaque fois Monsieur le Ministre a fait état de l'absence de tout contact avec son administration.

    Monsieur le Ministre peut-il me faire part des éléments qui ont été avancés par les promoteurs du projet afin que celui-ci soit, comme le titrait la presse du 28 avril, soutenu par le Gouvernement wallon au mois d'avril ? Quelles sont les garanties financières qui ont été apportées dans le cadre de la réalisation de ce projet ? Monsieur le Ministre a-t-il pu prendre connaissance des noms des promoteurs soutenant ce projet ? De qui s'agit-il ?

    L'emploi est sans doute l'un des éléments essentiels qui a permis à ce projet d'obtenir le soutien

    des autorités wallonnes. Quelles sont les garanties qui ont pu être apportées en la matière ? Les chiffres cités en matière d'emploi par Monsieur le Ministre dans son communiqué de presse, sont-ils ceux qui ont été avancés par l'administration ou, au contraire, s'agit-il des prévisions avancées par les promoteurs du projet ? En matière d'emploi, Monsieur le Ministre peut-il me dire si des conditions seront imposées par le Gouvernement wallon afin que celui-ci profite aux habitants de la région du Hainaut occidental ?

    Dans une réponse à l'une de mes questions parlementaires écrites, le Ministre Daerden indiquait que des contacts ont été organisés avec le MET en vue d'évaluer l'impact du Centre européen des sports de nature et de glisse sur la circulation routière. Ces contacts ont été pris avant la fin du mois de mars. Monsieur le Ministre peut-il me confirmer que les promoteurs ont effectivement préféré contacter l'administration en charge de la circulation routière plutôt que l'administration en charge de l'aménagement du territoire dans le cadre de l'élaboration de ce projet ?
  • Réponse du 31/05/2006
    • de ANTOINE André

    Même si ce projet ambitieux concerne d'autres axes que le seul aménagement du territoire, je me dois de rappeler que la décision du Gouvernement wallon du 27 avril 2006 décidant la révision partielle du plan de secteur de Tournai-Leuze-Péruwelz et l'adoption provisoire de l'avant-projet de révision du plan de secteur en vue d'implanter le Centre des sports de glisse et de nature , s'inscrit dans le Code wallon de l'Aménagement du territoire, de l'Urbanisme et du Patrimoine.

    Pour rappel, le projet de Centre européen des sports de nature et de glisse consiste en la création, par un consortium privé :

    - d'infrastructures visant à accueillir des activités sportives in-door et out-door, dont les principales sont centrées sur la glisse, complétées d'un centre équestre, de terrains de sports (tennis, …), d'aires de jeux, d'une halte pour bateaux sur le canal et le Grand-Large ;

    - d'activités de promenade et de découverte de la nature ;

    - d'activités socioculturelles axées sur la porte du Hainaut ;

    - d'activités de remise en forme et d'espaces de jeux, création d'un centre de bien-être (Spa) ;

    - d'hébergement, d'activités Horeca et de boutiques commerciales nécessaires à la pratique des activités proposées.

    Pour ce qui est des aspects financiers et liés à l'emploi, je renvoie l'honorable Membre à mon Collègue Jean-Claude Marcourt.

    Je me limiterai à indiquer que les auteurs de projet ont travaillé sur des projets prestigieux en France que sont le Futuroscope de Poitiers et le Puy-du-Fou.

    Pour ce qui relève de mes compétences, je retiens que le projet présenté s'inscrit dans une démarche globale et de haute qualité, notamment sur le plan environnemental.

    Il respecte les orientations définies dans le schéma de développement de l'espace régional ; parmi les principales, le projet :

    - intègre la dimension supra-régionale dans le développement de la Wallonie dans le contexte transfrontalier qui le caractérise ;

    - contribue à la création d'emplois et de richesses ;

    - développe les collaborations transversales en impliquant les acteurs à chaque niveau : européen, régional, intercommunal et communal, en partenariat avec le secteur privé ;

    - valorise le patrimoine et protège les ressources, le concept intrinsèque du projet est d'intégrer le Centre de nature et de glisse en préservant et en valorisant le patrimoine naturel et dans le respect de la Convention européenne du paysage signée à Florence le 20 octobre 2000 ;

    - valorise et structure le secteur du tourisme (eu égard à l'échelle du projet, à la diversité des activités proposées en complémentarité avec les activités touristiques existantes du Tournaisis et de la région lilloise, le projet est de nature à constituer une véritable porte touristique et à assurer la promotion de l'espace touristique wallon).

    J'ai déjà eu l'occasion d'insister, au sein de la Commission, sur le rôle essentiel de l'étude d'incidences à réaliser dans le cadre d'une révision d'un plan de secteur, dont le projet de contenu a été approuvé par le Gouvernement le 27 avril 2006.

    Je rappelle, à toutes fins utile, que l'un de ses rôles est de valider le projet.

    Bien évidemment, l'évaluation du projet se fit dans d'autant meilleures conditions que le dossier joint à la demande est élaboré, ce qui est le cas. Les compléments reçus ces deux derniers mois ont contribué à consolider le dossier.

    En ce qui concerne l'accessibilité du site, sans remettre en cause l'importance de ce critère, il n'est pas le seul à intervenir dans le choix de la localisation du projet. Le dossier joint à la demande démontre que le site dispose d'une bonne accessibilité et pas uniquement routière.

    L'étude d'incidences étudiera cet aspect et, notamment, son impact financier, dans la validation du projet et précisera, le cas échéant, les aménagements complémentaires à réaliser.

    J'ajouterai que des mesures de compensation ont été proposées pour respecter le principe de compensation auquel toute révision de plan de secteur est subordonnée.

    Dans le cas présent, elles s'articulent selon trois axes :

    - des compensations planologiques à l'inscription de nouvelles zones urbanisables ;

    - des compensations alternatives liées à la mobilité du transport en commun : des dessertes entre les gares et le Centre seront assurées et financées par l'opérateur du Centre ;

    - des meures favorables à l'environnement local garanties par une convention entre la Division de la nature et forêts et une asbl regroupant notamment l'opérateur du Centre et les acteurs locaux tel le Parc naturel des Plaines de l'Escaut.

    Par ailleurs l'avant-projet prévoit une clause de réversibilité : la future zone de loisirs serait affectée en zone forestière en cas de non réalisation du projet dans les sept ans à dater de l'entrée en vigueur de la révision du plan de secteur.