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La diminution des dépistages des infections sexuellement transmissibles

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 291 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 23/04/2021
    • de SAHLI Mourad
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    La crise sanitaire que nous traversons toujours inquiète les associations actives dans le secteur de la prévention du VIH et des IST puisque depuis 2020, les dépistages ont chuté de 50% selon certaines associations. Si la plupart des IST se soignent parfaitement par la prise d'antibiotiques, cela nécessite qu'elles soient détectées à temps, d'où l'importance d'assurer une dépistage le plus précoce possible.

    En France, à l'occasion de l'opération annuelle de collecte de dons, l'association SIDACTION rappelait que la chute des dépistages laisse craindre une nouvelle explosion des contaminations au VIH alors que nous connaissions depuis quelques années, un ralentissement dans l'épidémie.
    L'ONU Sida anticipe même entre 69.000 et 148.000 décès supplémentaires liés au sida d'ici 2022 en France suite à la diminution des dépistages.

    Aux barrières qui existaient déjà avant la crise auprès de certaines personnes pour effectuer un dépistage préventif, s'ajoute depuis un an, la crainte de surcharger les équipes médicales ou d'entrer dans un hôpital pour y subir des examens que certains peuvent considérer comme non-urgents ou secondaires.

    Face à ces constats, quelles actions Madame la Ministre entend-t-elle mettre en oeuvre rapidement pour renforcer les campagnes préventives et le dépistage des IST ?
    Outre les associations et hôpitaux, une sensibilisation des médecins traitants, afin qu'ils encouragent leurs patients à se faire dépister, ne serait-elle pas la solution pour accroître le dépistage ?
  • Réponse du 22/12/2021
    • de MORREALE Christie
    Selon plusieurs opérateurs, les données préliminaires semblent effectivement montrer une tendance à la baisse des dépistages IST. Les tendances de dépistage pour les IST sont analysées par Sciensano sur base des données de remboursements de l’INAMI. Ces données sont disponibles avec un délai lié à la procédure de remboursement du dépistage qui peut aller jusqu’à 2 ans. En conséquence, les données de dépistage jusqu’à la mi-année 2020 sont complètes à au moins 95 %. Les données ne sont pas encore complètes pour la fin de l’année 2020.
    On constate une forte chute du nombre de tests de dépistage pour les 3 IST suivies (Chlamydia trachomatis, gonorrhée et syphilis) entre mars et mai 2020 par rapport à ce qui aurait été prévu en fonction des années précédentes. Les dépistages semblent revenir à la normale vers juin-juillet 2020.
    Divers facteurs ont pu jouer un rôle dans cette réduction du dépistage que l’on observe : d’une part, une réduction de l’accès aux consultations médicales durant la période de confinement, et d’autre part une réduction des contacts et des comportements à risque pour la transmission des IST entraînant une réduction du nombre d’infections.

    Selon les chiffres provisoires récoltés à l’AViQ auprès des Centres de Planning familial, le nombre de consultations médicales (y compris gynécologiques) a diminué de 18 % et le nombre de personnes touchées par toutes les consultations confondues (pas uniquement médicales) a diminué d’environ 15 % entre 2019 et 2020. Il semble qu’il y ait une tendance à l’augmentation des consultations médicales avec motif IST en 2021, mais il faudra attendre la récolte des données et leur analyse pour le confirmer. Les centres de Planning familial et lieux de dépistage gratuit ont été accessibles sur rendez-vous durant le confinement. Toutes les demandes de dépistages ont trouvé une réponse.

    Face à la crise exceptionnelle du covid 19, les acteurs de terrain se sont unis pour communiquer de manière harmonisée vers le grand public et les acteurs clés, sans attendre d’évaluation chiffrée.

    Les actions mises en place pour la sensibilisation au dépistage des IST :
    * Une campagne d’information au dépistage des IST suite au déconfinement du printemps 2020, pour inciter les personnes ayant pris des risques et n’ayant pas pu confirmer une potentielle contamination avec la fermeture des centres de dépistage, de finalement aller chez son médecin généraliste pour faire le point sur sa santé sexuelle. Campagne faite avec la collaboration de la SSMG et l’ensemble des acteurs de prévention de Wallonie.

    * Diffusion gratuite d’autotests VIH pour les plus vulnérables via des téléconsultations, mais aussi par des actions communautaires ciblant les lieux de pratiques à risque.

    *Relance de la campagne « À quand remonte ton dernier dépistage ? » en 2021.

    *Les campagnes de sensibilisation aux dépistages sont encore en cours (la campagne TV et radio, Instagram est diffusée actuellement). Leur évaluation n’a donc pas encore commencé.

    *Un projet de diffusion d‘autotests à des publics vulnérables par les associations francophones montre présentes déjà quelques données.

    *Les actions communautaires ont aussi été renforcées en 2021.


    En parallèle, la Société Scientifique de Médecine générale (SSMG) relayait sur son site destiné aux médecins généralistes, des informations, des documents et une formation continue en ligne concernant notamment le dépistage des IST.

    Actuellement, une dizaine d’associations sont subsidiées par l’AViQ à hauteur de plus d’un million et demi d’euros par an. En 2021, nous avons renforcé ces actions de près de 250 000 euros pour la sensibilisation, le renfort des actions communautaires afin d’amoindrir les effets de l’impact de l’épidémie.