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La précarisation des personnes en difficulté de lecture et d'écriture

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 296 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 23/04/2021
    • de LEKANE Laure
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Selon plusieurs associations et ce que nous relevons de nos actions sur le terrain, la crise de la Covid-19 a entraîné une précarisation des publics qui étaient avant la crise déjà défavorisés.

    Pour les demandeurs et les demandeuses d'emploi, malgré la mise en place d'un arrêt de la dégressivité des allocations de chômage, des exclusions continuent à se produire car le FOREm a repris sa pratique de contrôle. L'accompagnement à distance exclut les personnes en difficulté de lecture et d'écriture ainsi que celles et ceux qui n'ont pas les équipements informatiques adaptés.

    La situation des sans papiers s'est également aggravée pendant la crise. Ils ne bénéficient en effet que de peu d'aide.

    Qu'a mis en place Madame la Ministre pour accompagner les personnes sans-papiers durant cette crise ?
    A-t-elle mis en place des aides pour permettre aux personnes en difficultés de lecture et d'écriture pour leur permettre d'avoir accès au marché de l'emploi ?
    Au niveau du matériel informatique, quelle a été sa politique pour aider les demandeurs d'emploi qui en étaient dépourvus ?
  • Réponse du 06/09/2021
    • de MORREALE Christie
    Il est vrai que la crise Covid 19 accentue la vulnérabilité de certains publics tels que les migrants et les personnes sans-papiers.
     
    Beaucoup d’entre eux sont inscrits dans un processus d’intégration ou d’insertion socioprofessionnelle qui, en raison de la crise, est fortement ralenti par la difficulté voire l’impossibilité de suivre des formations en présentiel.
     
    C’est pourquoi différentes mesures ont été prises durant cette crise afin d’atténuer son impact négatif.
     
    Dans un premier temps, à la sortie du premier confinement, vu les difficultés des services à faire face aux dépenses exceptionnelles visant notamment l’accompagnement individuel ou l’organisation d’activités et de formations dans le strict respect des consignes de sécurité sanitaire, une subvention spécifique a été octroyée aux opérateurs de l’action sociale pour l’acquisition de matériel de protection.
     
    Ensuite, afin de prendre des mesures de reprise des activités visant à renouer avec une dynamique positive et constructive en matière de formation et d’insertion socioprofessionnelle, un appel à projets Covid-19 support informatique/numérique a été lancé en juin 2020. L’appel à projets visait à soutenir les opérateurs de formation déjà actifs au niveau de l’intégration des personnes étrangères pour l’achat d’équipement informatique, ou numérique, d’équipement de connexion ou de licences numériques permettant les formations à distance. En effet, maintenir ces formations, qu’elles soient en présentiel ou à distance, évite l’isolement du public étranger et leur permet de poursuivre notamment leur parcours d’intégration. Au total, 134 opérateurs (ASBL, CPAS et communes) ont reçu une subvention forfaitaire de 3500 euros dans le cadre de cet appel à projets.
     
    Des mesures spécifiques ont été prises également pour les migrants en transit en 2020 dont une circulaire adressée aux pouvoirs locaux afin de les sensibiliser à la situation des migrants en transit, mais aussi l’octroi d’une subvention de 300 000 euros à l’association « Présence et action culturelles » (PAC) de Namur pour la mise en œuvre de mesures utiles en faveur des migrants en transit dans le contexte de résurgence de la crise sanitaire. Ces moyens sont destinés aux frais liés à la location de bâtiments ou d’autres dispositifs équipés, à l’achat de matériel de protection sanitaire, ou bien encore à l’accompagnement et l’encadrement des migrants.
     
    Compte tenu de l’évolution de la pandémie et afin de permettre aux services en charge des publics les plus précarisés de continuer à exercer leurs missions, des aides complémentaires sont à nouveau prévues pour cette année 2021. Une subvention forfaitaire de 5 000 euros sera octroyée aux opérateurs de l’action sociale afin de couvrir des frais permettant la continuité de leurs activités en sécurité, comme par exemple l’achat de matériel de protection, de matériel informatique, ou bien l’achat de tests rapides.
     
    Enfin, concernant la problématique spécifique de l’illettrisme, le comité de pilotage permanent sur l’alphabétisation des adultes travaille actuellement à la préparation d’une Conférence interministérielle, prévue le 3 juin 2021, via un plan d’action répertoriant les différents enjeux transversaux et actions prioritaires en matière d’alphabétisation. Il s’agit pour les membres du Comité de prioriser les mesures/enjeux/objectifs à communiquer aux Cabinets ministériels qui débattront et établiront l’ordre du jour de la CIM en prenant appui sur cette base.
     
    Parmi les multiples enjeux qui seront débattus figurent notamment la lutte contre la fracture numérique et l’outillage face à la numérisation de la société des publics peu instruits ainsi que l’intégration progressive de l’outil digital dans les formations.