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Le "virage climatique" de la Banque européenne d'investissement (BEI) et ses conséquences pour les finances de la Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 136 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 23/04/2021
    • de MAUEL Christine
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    En 2019, Monsieur le Ministre figurait parmi les signataires d'un projet de traité plaidant pour la création d'une Banque européenne du climat et d'un fonds spécifique à hauteur de 300 milliards d'euros par an. L'idée était de financer en prêt à taux zéro des projets d'isolation de bâtiments, le développement d'énergies renouvelables, le déploiement de transports propres là où la Région peut réellement agir.

    Dans le but que cette banque soit opérationnelle le plus rapidement possible, vous aviez indiqué votre préférence pour la création d'une nouvelle filiale dédiée aux investissements en matière de climat au sein de la Banque européenne d'investissement.
    A l'époque, Monsieur le Ministre avait proposé au Gouvernement de saisir le Comité de concertation afin de définir une position belge commune sur ce dossier et de la défendre activement au niveau européen. Il a notamment mis en place un groupe de travail qui a pour mission de réaliser un diagnostic des besoins d'investissement de la Wallonie afin de financer des projets stratégiques et faciliter l'accès aux fonds de la BEI.

    Ces derniers mois, la BEI s'est fixé des objectifs à cinq et dix ans dans son soutien à ce combat important puisque la moitié de ses prêts seront liés à cet objectif. Pour les 10 prochaines années, pas moins de 1 000 milliards devraient être investis en faveur du climat notamment en vue de favoriser l'action du secteur privé via des prêts.

    En tant que Ministre des Finances, quelle lecture a-t-il de ce virage pris par la BEI ?

    Comment faire en sorte que la Région wallonne ait une facilité d'accès aux fonds de la BEI ?
  • Réponse du 03/06/2021
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Dans le cadre de l’appel à un monde de la finance plus orienté vers la transition environnementale, j’ai effectivement voulu m’engager. Et je pense pouvoir dire que, dans une certaine mesure, nous avons été entendus. Pas nécessairement, car nous avons fait un lobbying intense, mais parce qu’il est aujourd’hui communément admis par les grands financiers que la lutte contre le réchauffement climatique est une priorité absolue. Le PDG d’AXA a notamment affirmé qu’un monde à +2 degrés est inassurable. On voit également que de plus en plus de banques achètent, dans leur bilan, des titres green ou sustainable émis par les États. Les normes ESG sont une réalité et elles s’imposent progressivement dans les investissements des groupes financiers classiques.

    L’honorable membre me questionne également sur cette belle institution qu’est la BEI. La BEI investit depuis de nombreuses années dans des UAP wallonnes. Des opérations d’envergure ont déjà eu lieu avec la SWL et la SOFICO notamment.

    En Wallonie, la BEI, c’est également le projet Renowatt, filiale de la SRIW, avec plus de 180 pouvoirs locaux qui ont utilisé les services en vue de réaliser des travaux en matière énergétique.

    La BEI, ce sont des milliards d’euros de financement d’investissement en faveur de la transition énergétique. Il s’agit donc bien de financement et pas de subsides, mais il s’agit d’un outil très intéressant pour s’endetter au meilleur coût.

    Pour le moment, je peux lui assurer que mes équipes sont en train de travailler au financement d’un plan important de la législature avec la BEI, il est trop tôt pour dire si nous parviendrons à boucler ce dossier en 2021, mais j’ai bon espoir que cela soit possible.
    Ma lecture est que ce virage de la BEI est une évolution naturelle des priorités d’investissement pour atteindre nos objectifs de réduction de CO2. Ces investissements, nécessaires sur le plan climatique, sont aussi capitaux sur le plan économique au vu de leur rentabilité.