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La stratégie wallonne pour la toponymie des noms de rue

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 256 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 23/04/2021
    • de ANTOINE André
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Où prendre avis lorsqu'une commune veut changer un nom de rue ou attribuer une nouvelle dénomination à de futures voiries ? A la Commission royale de toponymie et de dialectologie et plus particulièrement sa section wallonne.

    Cet organisme fondé en 1927 est automatiquement consulté et rend un avis sur les propositions émanant de toutes les communes avant que celles-ci ne délibèrent.
    Leurs décisions relèvent ensuite de la tutelle wallonne ordinaire. Plusieurs controverses animent aujourd'hui ce type de délibérations.

    Premièrement, il y a beaucoup de pression pour féminiser les noms de rue, pointe Jean Germain, toponymiste reconnu.
    Deuxièmement, tout ce qui a des consonances raciales, voire coloniales est désormais traqué, ajoute le même expert en relevant le tunnel Léopold II.
    Troisième cas de figure, la volonté locale d'honorer une personnalité de son vivant ou après sa mort, qu'elle soit connue nationalement voire davantage ou, à l'inverse, dans le quartier concerné.

    Face à toutes ces situations, quelles recommandations adresse Monsieur le Ministre aux communes wallonnes ?

    Comment exerce-t-il votre prérogative tutélaire face à des choix contestables, sachant que toutes les modifications ont un coût pour les citoyens en termes de production de documents administratifs ?
  • Réponse du 18/05/2021
    • de COLLIGNON Christophe
    Le conseil communal est compétent en matière de dénomination des voies publiques, dans le cadre de l’autonomie locale, moyennant le respect des principes généraux qui s’appliquent à l’ensemble des services publics. Il convient, par ailleurs, comme le mentionne l’Honorable Membre, de consulter la section wallonne de la Commission royale de toponymie et de dialectologie.
     
    Dans le cadre du plan « Égalité hommes-femmes 2020-2024 », adopté le 4 mars dernier par le Gouvernement wallon, j’ai pris l’initiative d’inscrire une mesure relative à la féminisation des noms de rues.
     
    La représentation équilibrée des genres dans l’espace public participe au développement de communes qui favorisent la cohésion sociale, mais aussi le sentiment d’appartenance à une entité, un quartier, un village. À cet égard, la visibilité des femmes dans l’espace public doit être renforcée au travers d’une féminisation des noms de rues, aujourd’hui, majoritairement masculins. Une représentation équilibrée des genres dans ce domaine permet une juste reconnaissance des talents, compétences et actes citoyens dont ont fait et font preuve, certaines femmes comme certains hommes.
     
    La mesure du plan « Égalité » vise à inciter les communes à accroître la féminisation des noms de rues lors de la création ou de la modification de voiries. L’objectif est d’opérer une sensibilisation visant à lancer une dynamique locale qui peut être nourrie par des dispositifs de démocratie participative, comme les conseils consultatifs relatifs à l’égalité des hommes et des femmes.
     
    Pour le surplus, j’invite l'honorable membre à consulter le site de la Commission royale de toponymie et de dialectologie et à interroger le Ministre Borsus chargé de l’aménagement du territoire.