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Les conséquences de l'augmentation du prix et de la pénurie de matériaux de construction sur le Plan de rénovation des logements publics

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 257 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 23/04/2021
    • de EVRARD Yves
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    La Confédération de la construction s'inquiète de l'augmentation des prix ou de la pénurie de certains matériaux de construction. Différentes raisons peuvent expliquer la situation dont les conditions au niveau du marché international ou encore les répercussions liées à la période Covid-19.

    Les matériaux isolants sont particulièrement impactés alors même que l'amélioration énergétique des logements est au centre des préoccupations.

    Monsieur le Ministre craint-il que cette pénurie n'ait un impact sur le Plan de rénovation des logements publics mis en place actuellement ?

    A moyen terme, la relocalisation de la production de certains matériaux pourrait favoriser un approvisionnement en circuit court et indépendant des marchés internationaux.
    Quelles sont les synergies développées avec son Collègue le Ministre de l'Economie pour favoriser cette dynamique en faveur des logements publics ?
  • Réponse du 26/05/2021
    • de COLLIGNON Christophe
    On constate effectivement une brusque et importante flambée des prix de certains matériaux de construction depuis le début de 2021. Acier, cuivre, bois de construction et polyuréthane sont les plus touchés. Plusieurs facteurs explicatifs de cette hausse des prix ont été identifiés. La crise sanitaire a complètement désorganisé les filières d’approvisionnement au niveau mondial. Le redémarrage du secteur de la construction en début d’année a contraint les entreprises à se fournir en matériaux là où la production avait repris, entraînant ainsi une hausse des prix. Portés par leur forte croissance économique de la fin de l’année 2020, les États‑Unis et la Chine ont accaparé l’essentiel des stocks de matériaux en cette période de ralentissement de la production mondiale. La politique taxatoire américaine développée ces dernières années envers le bois canadien a également poussé les entreprises américaines à se tourner vers le bois européen. Enfin, dans une moindre mesure, l’augmentation du prix du fret maritime à la suite de l’embouteillage du canal de Suez causé par l’échouage du porte-conteneurs Ever Given a aussi contribué à cette augmentation globale. Selon la Confédération de la construction wallonne, c’est toute la chaîne d’approvisionnement qui est perturbée, de la fabrication au client, en passant par le transporteur, le grossiste et le négociant. Les problèmes s’observent essentiellement au niveau de l’importation des matériaux, avec des retards d’approvisionnement possibles pour certains matériaux essentiellement produits à l’étranger.
     
    Cela étant 65 % des matériaux utilisés chez nous pour la construction est d’origine belge. Par ailleurs, s’agissant du plan de rénovation, il convient de rappeler que sa mise en œuvre va s’étaler sur les six à sept années à venir. On peut dès lors raisonnablement escompter qu’avec la sortie de la crise sanitaire, les difficultés d’approvisionnement en matériaux se résorbent. La relance de la production, attendue pour cette année à un niveau de production mondiale comparable à celui d’avant la crise, permet également de penser que le cours des prix va s’infléchir. C’est en tout cas ce qui s’est produit en 2017 après que la production mondiale d’isolant synthétique ait été fortement réduite à la suite de l’incendie d’une usine de production du leader mondial.
     
    Ce contexte mondial fébrile et imprévisible incite néanmoins à prendre conscience de la nécessité pour notre société de se repenser localement de manière à renforcer sa résilience. Il est évident que la relocalisation de la production de certains matériaux est un enjeu pour réduire la dépendance aux marchés internationaux. Le développement des filières locales telles que celles des matériaux recyclés, de réemploi ou encore biosourcés est en ce sens un objectif prioritaire pour notre région. Le ministre Henry et moi travaillons ainsi à la mise en place de différentes mesures qui devraient permettre le développement progressif de ces filières. C’est une des attentions prioritaires que je porte au travers des investissements importants décidés durant cette législature.