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La reconnaissance patrimoniale du parc Boël à La Louvière et de son château et leur reconversion à des fins de valorisation d'un projet équestre de haut niveau

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 200 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 23/04/2021
    • de DI MATTIA Michel
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    À quelques encablures du centre-ville de La Louvière, le parc Boël qui s'étend sur plus d'une vingtaine d'hectares est le poumon vert de la cité des Loups. Le parc Boël et son château, propriétés de DufercoWallonie dont la Région est actionnaire à 49 %, se cherchent une reconversion. Récemment, le développement d'un pôle équestre de niveau international, qui attirera chaque week-end du printemps à l'automne des acteurs originaires du monde entier au sein du parc, a été évoqué.

    Si la faisabilité du projet que l'on présente comme un partenariat public-privé doit encore être évaluée, la perspective d'aménagement du parc de 25 hectares rencontre encore certaines incertitudes. Selon les informations dont nous disposons, le parc Boël et son château ne sont, pour le moment, pas reconnus comme bien patrimoniaux classés, mais se situent en zone de protection notamment par leur proximité avec le Canal historique du Centre. Selon toute vraisemblance le parc et son château sont censés être reconnus comme sites remarquables dans le cadre de l'exercice de recensement du Patrimoine industriel réalisé par l'AWaP.

    Madame le Ministre peut-elle confirmer que le parc Böel est repris dans les travaux menés dans le cadre du recensement du Patrimoine industriel wallon ?
    Dans l'affirmative, sa position en zone de protection pourra-t-elle s'avérer compatible avec les projets d'aménagement du parc évoqués précédemment ?

    Est-il envisageable qu'en sa qualité d'actionnaire majeur de la structure propriétaire du site, la Wallonie travaille à l'élaboration d'un plan qui intègre cette nouvelle offre tout en renforçant le potentiel patrimonial et touristique de la région du Centre ?
    Cela suppose-t-il de garantir un accès large et régulier du site au public ?

    Quelles sont selon vous les priorités wallonnes en la matière ?
    Quels sont les types de reconversion à privilégier ?
  • Réponse du 12/05/2021
    • de DE BUE Valérie
    Le parc Boël et son château se situent à la fois dans la zone de protection du Canal du Centre, site classé et reconnu patrimoine exceptionnel de Wallonie, et dans la zone tampon qui l’entoure en raison de la reconnaissance comme patrimoine mondial des quatre ascenseurs du Canal du Centre. Les deux zones (protection - tampon) se superposent exactement, mais le régime juridique applicable à celles-ci est sensiblement différent.

    La zone de protection établie autour d’un bien classé vise à contribuer à la conservation intégrée de celui-ci. Le Code du Patrimoine prévoit donc des obligations, non pour empêcher des projets, mais bien pour veiller à ce que ceux-ci ne nuisent pas au bien classé. La zone tampon, quant à elle, constitue un concept propre à la Convention de Paris pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. Elle vise à préserver la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) d’un bien inscrit sur la liste du patrimoine mondial.

    Sans entrer dans les détails, tout projet qui pourrait se développer dans la zone tampon du Canal devrait faire l’objet - le plus en amont possible - d’une première évaluation de son interaction avec le bien inscrit sur la liste du patrimoine mondial. À ce stade, l’Agence wallonne du Patrimoine n’a pas été saisie à propos d’un quelconque projet de reconversion du parc et du château Boël à La Louvière. Je vais sensibiliser mon collègue Willy Borsus à cet égard.

    S’il est encore un peu prématuré pour se prononcer sur l’élaboration d’un éventuel plan de reconversion, il va sans dire qu’il faudra être attentif au potentiel patrimonial du site en lien avec les points d’intérêts touristiques de La Louvière. Cela implique effectivement de réfléchir à l’accessibilité du public, conformément aux priorités wallonnes en matière de Tourisme et de Patrimoine. Je souhaite en effet que l’un et l’autre se renforcent quotidiennement au bénéfice du citoyen.

    En ce qui concerne la prise en considération du parc et du château Boël dans le recensement du patrimoine industriel, je souhaite rappeler que ce recensement se déroule en deux grandes étapes. La première étape vise la mise en exergue des biens industriels en danger. La seconde se penche sur un corpus plus large et en retiendra les témoins les plus représentatifs. Actuellement l’AWaP finalise la première étape, dont le site louviérois ne fait pas partie. Il est donc trop tôt dans le processus pour répondre à la question de l’honorable membre.

    Enfin, en ce qui concerne les types de reconversion à privilégier, il ne me semble pas judicieux d’adopter une position a priori. Toutes les initiatives sont les bienvenues. Permettre à des sites industriels de revivre présuppose la prise en compte de divers facteurs, dont le patrimoine. L’un des enjeux du recensement du patrimoine industriel est justement de bénéficier d’un diagnostic pour nourrir les réflexions en cours.