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La hausse des permis de conduire pour des véhicules à boite automatique

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 204 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 23/04/2021
    • de MAROY Olivier
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Le permis pour les voitures munies d'une boite automatique progresse, de 3161 en 2015 à 4 580 en 2019.

    De plus en plus de personnes décident donc de passer ce permis qui leur permet de conduire uniquement des véhicules automatiques, c'est-à-dire sans embrayage. En effet, la personne qui obtient un permis avec une automatique a un code spécifique (code 78). Elle ne peut pas rouler avec une manuelle. Les auto-écoles adaptent donc leur parc automobile pour répondre à la demande des clients.

    Une personne qui a le permis « boite automatique » devra passer le permis « manuel » pour être autorisé à conduire des véhicules avec boite manuelle. En effet, le Code de la route stipule que « pour supprimer cette restriction, il faut effectuer un nouvel apprentissage et un examen pratique ».
    À l'inverse, une personne possédant un permis de conduire pour boîte manuelle ne devra s'affranchir d'aucune formalité administrative pour conduire un véhicule doté d'une boite automatique.

    Cet intérêt pour le permis « boite automatique » va de pair avec l'augmentation de véhicules équipés d'une boite automatique mis sur le marché. Les automatiques ont représenté 49,4 % de voitures neuves en 2020. Un taux en hausse continue depuis 2016.

    Comment Madame le Ministre analyse-t-elle cette progression et ce succès pour le permis de conduire « boite automatique » ?

    Quel est son état d'esprit face à cette réalité ?
    Ne serait-il pas souhaitable d'avoir des personnes capables de rouler à la fois avec un véhicule manuel et automatique ?
    Ou au contraire faut-il suivre la réalité du marché automobile et progressivement se diriger vers de plus en plus de permis « boite automatique » ?
  • Réponse du 17/05/2021
    • de DE BUE Valérie
    Les chiffres démontrent que de plus en plus de conducteurs font le choix de passer leur permis de conduire sur une voiture munie d’une boîte automatique.

    Le fait qu’il soit impossible de rouler par la suite avec une voiture manuelle ne semble pas les freiner.

    La progression et le succès des permis de conduire avec boîte automatique sont principalement dus à l’évolution de nos sociétés et du marché de l’automobile.

    Le développement des politiques environnementales est également un facteur clé.
    Les enjeux environnementaux poussent au déploiement de véhicules moins polluants. De nouveaux types de véhicules, tel que les hybrides plug-in et les 100 % électriques sont arrivés et dopent le marché.
    Les boîtes d’aujourd’hui sont si efficaces qu’elles émettent moins de CO2 que les manuelles.

    Ces enjeux ajoutés à la pression de certains marchés - principalement des USA, du Moyen-Orient et de la Chine - font que les constructeurs - comme BMW, VW ou encore Mercedes - ne commercialisent certains véhicules qu’en version automatique.

    Du côté du citoyen, celui-ci y trouve un attrait en termes de confort de conduite et de protection de l’environnement.
    Il est démontré qu’en ville, par exemple, la boîte automatique réduit le stress.
    Un véhicule automatique présente donc plusieurs avantages : il n’est pas nécessaire de débrayer pour s’arrêter, dans les bouchons, il suffit de lever le pied du frein pour que la voiture avance et sur route, il n’est plus nécessaire de lâcher le volant pour changer de vitesse.

    D’un point de vue sécurité routière, il s‘agit de souligner que sans vitesses à passer, le conducteur -se concentre plus aisément sur le volant et les freins.
    Il peut ainsi mieux gérer les situations complexes ou stressantes comme s’insérer sur autoroute, négocier un rond-point ou redémarrer à un stop.

    Les mœurs ont donc bien changé et l’évolution est plutôt positive.

    Et c’est dans cette logique continue que les nouveaux candidats à la conduite sont amenés à effectuer davantage leur apprentissage sur ce type de véhicules.

    D’autant que l’apprentissage avec un véhicule muni d’une boîte automatique en école de conduite présente l’avantage d’une réduction de la durée de l’apprentissage.
    Or, une formation plus courte peut générer une diminution du coût de la formation pour le candidat.

    En outre, pour une même durée de formation, la maîtrise du véhicule étant plus rapide sur une automatique, l’instructeur peut davantage développer l’insertion dans le trafic et donner plus d’expérience à l’élève.

    En ce qui concerne les camions et les bus, il n’y a d’ailleurs plus que des permis sur véhicules automatiques.

    Les écoles de conduite se sont dès lors adaptées à cette évolution et nouvelle réalité pour répondre à la demande des clients.

    Néanmoins, le fait d’être limité à la conduite d’une voiture automatique revêt quelques barrières.

    En termes de sécurité routière, ne pas pouvoir endosser le rôle de Bob pour un ami qui a trop bu et qui dispose d’une voiture manuelle représente une de ces barrières.
    C’est pourquoi, si le fait de se diriger vers le permis « boîte automatique » relève d’un choix personnel, il est essentiel à notre niveau, de s’assurer que les apprenants soient informés de sa restriction et sensibilisés sur ses limites.

    Enfin, il est important de rappeler que pour certains conducteurs l’usage d’une voiture automatique peut être imposé.

    C’est le cas des personnes atteintes pas une maladie ou un handicap présentant une diminution des aptitudes fonctionnelles pouvant influencer une conduite en toute sécurité.

    Sur base d’une évaluation d’aptitude à la conduite, le Département d’aptitude à la conduite (DAC) de l’AWSR peut notamment prendre cette décision.
    Grâce à ce véhicule muni d’une boîte automatique, parfois accompagné d’autres mesures d’aménagement, certaines de ces personnes peuvent garder leur autonomie et liberté de déplacement tout en garantissant leur sécurité et celle des autres usagers.