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La baisse du nombre de jeunes tués sur les routes wallonnes

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 206 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 23/04/2021
    • de GALANT Jacqueline
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    De plus de 9 000 accidents avec blessés impliquant un jeune de 18 à 24 ans recensés en 2010 sur les routes du pays, on est passé à un peu plus de 5 500 (-39 %) en 2019, les chiffres de 2020 étant biaisés par l'apparition du coronavirus et des confinements qui en ont résulté.

    Au niveau des décès, la baisse est encore plus importante : on est passé de 174 décès en 2010 à 98 en 2019. Soit une baisse de 44 % qui place la Belgique parmi les bons élèves en la matière, alors qu'en 2010 notre pays était plutôt considéré comme l'un des cancres de la classe.
    L'Institut Vias justifie cela notamment par le fait que les jeunes obtiennent leur permis de conduire plus tard qu'auparavant.

    En 2019, 19 % des accidents mortels impliquaient un jeune conducteur alors que ceux-ci ne représentent que 8 % du nombre total de conducteurs en Belgique.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de ces chiffres ?
    Sont-ils comparables à l'échelle wallonne ?
    Qu'en pense-t-elle ?

    Que fait le Gouvernement wallon spécifiquement pour les jeunes conducteurs en matière de sécurité routière ?

    Est-ce une bonne nouvelle que les jeunes passent leur permis plus tard que leurs aînés ?
  • Réponse du 17/05/2021 | Annexe [PDF]
    • de DE BUE Valérie
    Les chiffres de l’accidentologie des jeunes (18-24 ans) sont similaires en Wallonie par rapport au niveau belge.
    En ce qui concerne notre territoire, le nombre de victimes de 18 à 24 ans a baissé de 36 % en 10 ans.
    L’amélioration est plus rapide que la moyenne wallonne tous âges confondus qui compte une diminution de 20 % de victimes en 10 ans.
    Au niveau des décédés 30 jours de 18 à 24 ans, les chiffres ont diminué de 41 % depuis 2010.

    Ces éléments sont illustrés au sein des deux graphiques en annexe.

    Malgré cette amélioration, les jeunes restent la catégorie d’âge dont le risque d’être victime de la route est le plus élevé.
    Les 18-24 ans représentent, en effet, 14,5 % des tués et 18 % de l’ensemble des victimes de la route en Wallonie alors qu’ils ne constituent que 8,5 % de la population wallonne.

    Cinq facteurs principaux sont identifiés par l’AWSR comme éléments expliquant le risque plus élevé encouru par les jeunes conducteurs :
    1. Le manque d’expérience de conduite mène à une moins bonne perception des risques, une surestimation de ses capacités, et donc à une adaptation insuffisante de son comportement à ses capacités ;
    2. Le développement cognitif n’étant pas encore terminé, celui-ci mène à une prise de risque généralement plus importante sur la route. Cela est amplifié chez les jeunes hommes à cause de l’influence de la testostérone ;
    3. Les jeunes ont davantage de tolérance pour la vitesse excessive et conduisent plus souvent trop vite ;
    4. Les capacités de conduite des jeunes sont plus souvent affectées par l’alcool, la drogue, la distraction ou la fatigue, ou même une combinaison de ces facteurs ;
    5. Les jeunes sont davantage sensibles à la pression sociale ou la pression des pairs que les personnes plus âgées. Ils adoptent généralement un comportement plus dangereux en groupe que lorsqu’ils sont seuls.

    Tous les conducteurs, quel que soit l’âge de passage du permis, ont un risque d’accident très élevé au moment où ils commencent à conduire, c’est-à-dire dans les 1 000 premiers kilomètres environ.
    Néanmoins, le pic de risque sera en moyenne encore plus important pour les conducteurs jeunes qui évaluent moins bien les risques liés au manque d’expérience de conduite.

    L’âge du passage du permis peut donc, en effet, avoir une influence sur les chiffres d’accidentologie des jeunes.

    À l’heure actuelle environ la moitié des jeunes victimes et des jeunes tués en Wallonie sont des conducteurs de voiture.

    Aussi, depuis 2020, le ton des campagnes de l’AWSR se veut plus actuel et en phase avec son époque afin de toucher également ce public jeune, davantage concerné par le message de sécurité routière.

    En complément, les médias et supports à la diffusion de campagne ont évolué vers davantage de digital et de réseaux sociaux, pour plus d’interaction et de relais entre jeunes.

    En parallèle, hors période Covid, des actions de sensibilisation en interaction directe « sur le terrain », sont menées lors de festivals, événements sportifs, et auprès des mouvements de jeunesse afin de sensibiliser spécifiquement les jeunes, dans un contexte festif et donc à risque pour leur sécurité et celle des autres.
    Le label BackSafe représente un bel exemple d’action en faveur des jeunes en matière de sécurité routière.

    Outre ces campagnes, actions et communications sur les réseaux sociaux, j’ai pour projet d’implémenter un brevet lié au partage de la route à destination des jeunes du secondaire. Ce brevet viendra compléter les brevets du piéton et du cycliste organisés en primaire.
    Il sera l’occasion de parfaire les connaissances et les comportements à adopter selon que l’étudiant se trouve en qualité de piéton, cycliste, utilisateur d’un deux-roues motorisé ou d’un nouveau mode de déplacement ou encore futur conducteur. En cette qualité de futur conducteur, il s’agira de lui faire comprendre les risques et dangers pour sa propre sécurité et celle des autres usagers.
    Ensemble, ces différents brevets offriront une formation complète en matière de sécurité routière à destination de nos enfants et de nos jeunes afin de leur apprendre à devenir des usagers responsables.

    Enfin, les différentes mesures que j’ai présentées à l’issue des États généraux de la Sécurité routière participent chacune à l’amélioration de la sécurité de tous les usagers, y compris des jeunes.

    Concernant, par exemple, la mesure visant le renforcement de la prévention en matière de conduite sous influence, les campagnes de sensibilisation pendant l’Euro Foot sont prévues dans le cadre de la promotion du zéro préventif.
    À plus long terme, c’est une opération pilote d’installation de bornes éthylotest publiques dans des lieux stratégiques qui se prépare.

    Toutes ces mesures sont organisées en vue de produire un changement de mentalité et donc une diminution du nombre d’accidents sur nos routes.