à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
Et si la Hermetia Illucens, la mouche soldat noir, était la solution pour réduire nos déchets organiques ?
Des chercheurs du monde entier s'interrogent sur le potentiel nutritionnel, environnemental et économique que peuvent avoir les larves de mouches soldat noir.
A Bruxelles, il existe un premier élevage de mouches soldat noir qui produit des larves pour les fournir ensuite aux fermiers des quatre coins de l'Europe. Ces larves constituent principalement la base de l'alimentation de beaucoup d'animaux d'élevages comme les poules et les poissons. Ces larves peuvent également être utilisées dans la bio-conversion rapide. En effet, 1 kg d'œufs de mouches soldat noir génère en moyenne 10 tonnes de larves vivantes et permet d'éliminer de 40 à 50 tonnes de déchets alimentaires. Et cela, en 10 jours seulement. Pour atteindre le même résultat en compostage, il faudrait 3 à 4 mois.
Cette technique alternative de valorisation des matières organiques est particulièrement prometteuse car en plus d'être une réponse au gaspillage alimentaire (88 millions de tonnes à l'échelle européenne), elle offre de nouvelles perspectives en termes de valorisation des déchets organiques et ce, en complément des solutions actuelles de méthanisation et de compostage.
Quelle analyse politique fait Madame la Ministre de cette nouvelle technique ?
Quelles mesures a-t-elle prises pour promouvoir cette technique en Wallonie ?
Réponse du 18/05/2021
de TELLIER Céline
Au vu du potentiel alimentaire et des performances enregistrées par ce nouveau mode de valorisation des déchets organiques, ce type d’élevage semble prometteur, comme méthode alternative et/ou complémentaire au compostage classique.
Appelé également larvicompostage, ce procédé valorise les déchets de table en un compost de qualité, tout en produisant des larves de qualité riches en protéines, lipides, calcium et minéraux. Celles-ci pourront ensuite servir de nourriture aux animaux tels que les poules et poissons.
Ce système d’élevage s’inscrit donc pleinement dans une démarche de valorisation efficiente et circulaire des résidus organiques, en leur offrant une seconde vie.
Il faut néanmoins rester attentif au fait que le procédé développé à Bruxelles s’opère dans le cadre d’un projet pilote, qui est suivi de près par des experts en biotechnologie.
Le cas échéant, il conviendrait que les chercheurs évaluent le transfert de technologie et sa vulgarisation, conditions essentielles pour un essaimage de l’approche novatrice.
En tout état de cause, s’il s’avère que certaines communes souhaitent promouvoir auprès de leurs citoyens ou à titre d’exemplarité cette technique alternative, elles pourront bénéficier d’un subside de la Région wallonne.
En effet, à l’instar du vermicompostage, du compostage individuel ou de quartier, les frais afférents à la sensibilisation et au matériel peuvent être subventionnés à hauteur de 60 % en vertu de l’Arrêté du Gouvernement wallon du 17 juillet 2008 relatif à l’octroi de subventions aux pouvoirs subordonnés en matière de prévention et de gestion des déchets.