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Les nuisances olfactives engendrées par les produits de dégivrage des avions à Liege Airport

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 139 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/04/2021
    • de BIERIN Olivier
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Le Conseil communal de Grâce-Hollogne a abordé ce 25 mars dernier la problématique du dégivrage des avions à l'aéroport de Bierset. Il semblerait que certaines entreprises présentes sur l'enceinte de l'aéroport ne respectent pas les zones destinées au dégivrage des avions.

    Cela a des répercussions sur les environs immédiats de l'aéroport. En effet, les rejets des produits dégivrant des avions parviennent au ruisseau dit « du Crotteux », engendrant des nuisances olfactives pour les riverains.

    Une des solutions avancées par les autorités communales et l'aéroport serait d'entuber une partie du ruisseau. Après une visite conjointe avec des représentants de la Province de Liège afin d'étudier cette possibilité, la proposition a été rejetée par ces derniers, sur base de la réglementation en vigueur, à savoir le Code de l'eau et le règlement provincial relatif aux cours d'eau non navigables.

    L'aéroport propose également de trouver de nouveaux produits aux propriétés dégivrantes qui ne présenteraient pas de désavantages olfactifs tout en restant non polluant d'un point de vue phyto-physico-chimique.

    Interpellée, la SOWAER fait porter l'entière responsabilité à Liege Airport qui ne fait pas respecter les zones de dégivrage, ce qui resterait encore la solution la plus simple et la plus évidente.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation ?

    Est-il en contact avec Liege Airport à ce sujet ?

    Par ailleurs, le développement des activités de l'aéroport risque de voir cette situation s'aggraver. A-t-il étudié la possibilité de multiplier les espaces dévolus au dégivrage ?

    Sur d'autres aéroports, des stations d'épuration des eaux sont en fonctionnement. Une réflexion dans ce sens est-elle menée à Bierset ?
  • Réponse du 25/05/2021
    • de CRUCKE Jean-Luc
    La solution qui consiste à remplacer des produits de dégivrage causant les désagréments olfactifs n’est pas si aisée à mettre en œuvre. En effet, à ce jour, il n’existe pas d’alternative à l’utilisation de glycols pour le dégivrage des avions.

    La règlementation et les normes de sécurité aérienne ne permettent pas d’employer le produit du choix de l’exploitant, et ce par souci d’efficacité dans le dégivrage de l’appareil ainsi que pour éviter les risques de corrosion de la structure des aéronefs, mais également pour des raisons environnementales (biodégradabilité des produits).

    Le glycol est un produit biodégradable. Ce dernier n’est pas considéré comme dangereux pour l’homme et l’environnement. Sa biodégradation engendre cependant des odeurs désagréables assez fortes et gênantes, ainsi qu’une demande biologique en oxygène (DBO5) relativement importante.

    Le dégivrage des aéronefs doit, tel que mentionné dans une procédure aéroportuaire, être réalisé sur une zone reliée à une cuve de récolte des eaux glycolées. Deux zones de l’aéroport sont ainsi équipées : l’entièreté des stands en « Zone Nord » et une aire située entre la zone d’aviation d’affaires et le Fort de Hollogne en « Zone Sud ».

    Il existe donc déjà nombre d’emplacements dédicacés au dégivrage des aéronefs.

    Cependant, les stands situés face aux installations de TNT-FedEx, plus anciens, ne sont pas équipés d’une rétention d’eau. Les eaux récoltées s’écoulent donc directement vers les bassins de décantation gérés par l’aéroport, en amont du ruisseau du Crotteux. Et le glycol étant plus lourd que l’eau, il ne peut être récupéré par les systèmes de séparation eau-hydrocarbures.

    Les riverains du ruisseau ont fréquemment fait part d’une gêne olfactive. Des plaintes ont été adressées à Liege Airport, à la SOWAER ainsi qu’à la Commune de Grâce-Hollogne et à la Direction de la Police et des Contrôles (DPC) du SPW.

    Liege Airport est bien conscient du problème et a mis en place une procédure spécifique pour limiter ce risque de nuisance olfactive.

    Il s’avère toutefois que celle-ci n’est pas toujours respectée par certains opérateurs et les rappels adéquats sont effectués chaque fois qu’un cas est constaté.

    Liege Airport a par ailleurs noué des contacts avec le SPW (directeur d’aéroport) pour analyser de quelle façon les moyens de contrôle pourraient être renforcés dans le cadre de cette problématique.

    Pour être complet, il faut savoir que la problématique dépasse le cadre de l’aéroport lui-même.
    Bien que Liege Airport soit reconnu gestionnaire des bassins de décantation du Crotteux, d’autres opérateurs rejettent des eaux usées dans les bassins de décantation de Liege Airport ou, pire, directement dans le ruisseau :
    - les eaux pluviales (souillées par des suies, des hydrocarbures…) de l’autoroute et des voiries régionales situées à proximité sont rejetées dans ce bassin ;
    - des eaux de ruissellement en provenance des champs alentour aboutissent dans ces bassins (ceux-ci étant dans une cuvette) ;
    - certains riverains du ruisseau y rejettent tout ou partie de leurs eaux usées domestiques.

    Cela rend la situation difficilement contrôlable.

    La gestion du ruisseau sur la portion générant des odeurs est sous la responsabilité des riverains, car le cours d’eau n’y est pas catégorisé.

    Cette gestion par les riverains implique cependant le respect d’un code de bonnes pratiques édicté par la Province. Au-delà du hameau du Crotteux, le cours d’eau passe en 3e catégorie (gestion communale) puis en 2e catégorie (gestion provinciale). Les portions en 2e et 3e catégorie sont voutées.

    Afin de résoudre la problématique des odeurs pour les riverains, il a plusieurs fois été proposé de couvrir le Ruisseau du Crotteux.

    Cette solution a cependant été refusée par la Province de Liège alors que la portion qui relève de sa propre gestion est bel et bien voutée.

    Liege Airport et la SOWAER étudient activement différentes pistes afin de permettre d’assurer la continuité de l’activité aérienne tout en respectant les contraintes règlementaires et le bien-être des riverains.