Le "Green deal" cantines durables et le choix végétarien dans les cantines
- Session : 2020-2021
- Année : 2021
- N° : 364 (2020-2021) 1
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Question écrite du 27/04/2021
- de JANSSEN Nicolas
- à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
Un Belge consomme en moyenne 110 g de viande (rouge, transformée, blanche) par jour. La norme recommandée est d'environ 500 g par semaine dont 300 g de viande rouge et 30 g de transformée. La viande contient des nutriments nécessaires, mais sa surconsommation entraîne des maladies cardio-vasculaires, de l'obésité, des cancers.
En France, les écoles doivent proposer un plat végétarien hebdomadaire et 130 universitaires plaident auprès de la ministre de la Transition écologique et des parlementaires pour établir le choix végétarien dans la restauration publique dans le cadre de la loi climat.
En 2018, la FWB a adopté une résolution non contraignante pour offrir dans les écoles des repas bio et une alternative végétarienne quotidienne. À Bruxelles, des écoles proposent un repas végétarien un jour par semaine. En Wallonie, le "Green deal" cantines durables favorise l'alimentation durable dans les collectivités. À Herstal, la plus grande crèche wallonne y a adhéré et a fait appel à une diététicienne pédiatrique. Dorénavant, un repas végétarien est prévu une foispar semaine. Il en est de même à la crèche Mélusine gérée par le CPAS d'Enghien, membre du "Green deal". Ce CPAS a réitéré l'expérience au home Saint-Nicolas mensuellement. C'est un succès.
Proposer ce choix végétarien dans les cantines conscientiserait les citoyens aux possibilités d'une alimentation plus respectueuse de l'environnement. Cela permettrait aussi de faire des économies et donc de consommer davantage de viande locale de qualité à un prix plus juste pour nos producteurs.
Le "Green deal" pourrait-il favoriser l'établissement d'un repas ou d'un choix végétarien hebdomadaire comme à Herstal ?
Réponse du 31/05/2021
- de TELLIER Céline
Pour cela, six axes de travail ont été définis. Ils couvrent les différentes dimensions sous-jacentes à un système alimentaire durable présentées dans le Référentiel « Vers un système alimentaire durable en Wallonie », à savoir :
- des produits locaux et de saison ;
- des produits respectueux de l’environnement et des animaux ;
- des produits équitables ;
- des repas sains, équilibrés et savoureux ;
- la réduction du gaspillage alimentaire et des déchets ;
- l’inclusion sociale.
Parmi les engagements suggérés aux cantines dans ce cadre, il leur est notamment proposé de « mieux suivre les recommandations nutritionnelles du Plan national nutrition santé 2, en donnant la priorité :
-aux grammages de légumes (au moins 200g - grammage cru) ;
-à l’intégration de fruits frais dans les menus, desserts et collations ;
-aux justes portions de protéines et à l’alternance des sources animales (viandes, poissons, œufs et fromages) et végétales (association céréales et légumineuses, tofu, seitan, quorn…). »
Actuellement, le « Green deal » cantines durables représente près de 120 000 repas chauds servis quotidiennement en Wallonie et totalise 526 signataires, dont 230 cantines.
20% des engagements pris par les signataires concernent un engagement de type végétarien. Il s’agit alors d’inclure à la carte des repas et/ou sandwich végétariens et l’utilisation de protéines végétales.
Complémentairement au « Green deal », le label Cantines durables a été développé en 2019 et lancé en mars 2020. Alors que les signataires du « Green deal » cantines durables fixent eux-mêmes leurs engagements au sein des 6 dimensions précitées, pour le label, les cantines candidates sont tenues de respecter un cahier des charges précis.
Dans ce dernier, un critère porte également sur les protéines d’origine végétale. Des repas végétariens doivent être périodiquement proposés comme repas complet principal afin de diversifier les sources de protéines. Selon la diversité de l’offre de plats et le niveau du label visé, il est exigé de proposer une alternative aux protéines animales au minimum entre une et quatre fois par semaine, en fonction du niveau de labellisation.
En cas de menu unique, au minimum un repas par semaine doit être végétarien. Des particularités existent pour les profils « senior/maison de repos » et « 1,5 an-3 ans », établies en concertation avec l’AViQ et l’ONE.
Par ailleurs, dès le niveau 2 du label, il est demandé aux cantines de respecter les recommandations nutritionnelles en vigueur au niveau des grammages de viande et de légumes.
Nous savons que l’alternative végétarienne n’est pas ancrée dans nos coutumes et nos pratiques. Elle nécessite donc un accompagnement au changement à plusieurs niveaux : dans les cuisines pour la mise en œuvre de recettes végétariennes, en salle de repas pour la formation du personnel de salle et pour l’éducation au goût des usagers des cantines.
Pour favoriser la transition vers l’alimentation durable, les cantines signataires du « Green deal », qu’elles soient intéressées ou non par la labellisation, bénéficient d’un accompagnement et de formations gratuites. Ces derniers visent entre autres à aider les cantines dans le développement d’une offre de repas végétariens variés et attractifs. Le portail Manger Demain foisonne également de fiches techniques, de vidéos de recettes et d’autres ressources pertinentes en lien avec l’offre végétarienne.
Les expériences dont l’honorable membre me fait part au sein de 2 crèches à Herstal et Enghien et au sein d’une maison de repos à Enghien sont enthousiasmantes et pourraient très probablement être source d’inspiration auprès des autres cantines signataires du « Green deal ».