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L'usage équilibré des engrais dans le cadre domestique

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 368 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 27/04/2021
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    On le sait, la surutilisation des engrais n'est pas sans conséquence même à petite échelle. Surtout lorsque l'on connaît l'engouement pour les potagers qui s'est encore amplifié avec le confinement. Nous célébrions d'ailleurs il y a quelques jours la journée de la terre, et il est inutile de préciser que chaque effort compte, aussi minime soit-il.
     
    Ainsi, sur une échelle plus petite, adopter les gestes qui diminuent également ce type de pollution est tout sauf négligeable. Parmi les solutions simples, il apparaît que connaître les propriétés physiques et biologiques de son sol peut aider.
     
    Ces paramètres lorsqu'ils sont connus permettent de déterminer la fertilisation qu'il convient d'y apporter. Les analyses chimiques précises sont hélas onéreuses, mais quelques tests basiques, moins précis certes, permettent de donner une idée fiable de la nature du sol.
     
    Des kits à un prix relativement modeste existent, ils permettent d'analyser le ph du sol qui a lui aussi toute son importance.
     
    Que pense Madame la Ministre des fertilisants à usage domestique ?
     
    Des campagnes de sensibilisation invitant nos concitoyens à mieux utiliser les engrais en connaissant mieux leur sol sont-elles à l'ordre du jour ?
    Le cas échéant, sous quelle forme cette campagne est-elle envisagée ?
  • Réponse du 24/06/2021
    • de TELLIER Céline
    Tout d’abord, il faut distinguer les engrais, qui sont destinés à fournir des éléments nutritifs pour les plantes afin de favoriser leur croissance, des amendements, qui visent plutôt à améliorer les propriétés physiques, chimiques ou biologiques du sol. Engrais et amendements sont regroupés sous le vocable de fertilisants, qui améliorent donc la fertilité du sol. Ces fertilisants peuvent être organiques ou minéraux.

    Je partage l’idée que l’apport d’engrais sur les sols ne peut s’envisager raisonnablement que si un bilan des besoins est établi non seulement en fonction des cultures qui sont envisagées, mais également en fonction des conditions météorologiques et du type de sol dont on dispose et qui peut déjà apporter une partie des éléments nutritifs. Cette approche permet d’éviter d’éventuels excès d’apports qui pourraient mener à une contamination localisée, notamment des eaux de surface et des eaux souterraines toutes proches.

    Les fertilisants mis sur le marché en Belgique doivent préalablement faire l’objet d’une autorisation délivrée par l’administration fédérale sur base de la réglementation belge et européenne correspondante. Il est notamment requis d’indiquer sur l’étiquette du produit des informations quant aux modalités d’utilisation préconisées.

    La Wallonie dispose d’une carte des sols détaillée permettant d’avoir des informations d’ordre général concernant les caractéristiques des sols d’une région. Cette carte des sols est disponible sur Walonmap :
    (https://geoportail.wallonie.be/walonmap#SHARE=C28C64080A6A30DEE053D0AFA49D4AED).

    Pour une information plus précise, il est conseillé de procéder à une analyse de fertilité. Les laboratoires disponibles pour réaliser ces analyses sont regroupés au sein du réseau Réquasud, dans lequel chaque province est représentée (https://www.requasud.be/laboratoires/). Le coût des analyses varie entre 15 et 25 euros par échantillon, du fait d’une prise en charge partielle par les pouvoirs publics. Une telle analyse de sol, à laquelle un conseil de fertilisation est associé, représente donc un coût relativement limité, en particulier dans le cas de jardins potagers privatifs pour lesquels un seul échantillon composite sera suffisant.

    L’usage d’un kit simplifié d’analyse du sol est toujours possible, mais ne permettra pas nécessairement d’obtenir une information suffisamment précise et une interprétation adéquate par l’utilisateur, ce qui limitera l’approche raisonnée à adopter lors de l’apport de fertilisants.

    Des informations vulgarisées sur la problématique de la préservation de la qualité des sols sont disponibles sur le portail environnement de la Wallonie (https://sol.environnement.wallonie.be/home/sols/autres-menaces.html) et auprès de différents acteurs intervenants en la matière (laboratoires d’analyse de sols, conseillers agricoles, associations, universités …). À noter également que des informations sont mises à disposition des citoyens quant à la problématique du jardinage sur sols potentiellement pollués au niveau du portail environnement-santé (environnement.sante.wallonie.be/potager).

    Vu les différents canaux qui existent donc, il n’apparaît pas nécessaire à ce stade de déployer des campagnes de sensibilisation plus poussées à ce sujet, mais bien de s’assurer que l’articulation entre la réglementation fédérale et européenne sur les fertilisants (dont la récente adoption du règlement européen sur les fertilisants) et la réglementation régionale (visant plus spécifiquement l’utilisation des fertilisants compatible avec le maintien de la qualité des sols, des eaux et de l’air) soit suffisante.