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La lutte contre la pollution générée par les masques

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 369 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 27/04/2021
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le masque de protection est devenu aujourd'hui indispensable à nos vies, et ce, tant que nous n'aurons pas vaincu le fléau de la Covid. Hélas, souvent par distraction, maladresse voire manque d'éducation, il s'avère que celui-ci entraine une vague de pollution qui s'ajoute à celle déjà existante.
     
    Ainsi, nous apprenions par la presse que les masques viennent s'ajouter aux quelque 8 millions de tonnes de déchets qui polluent les océans chaque année avec des conséquences désastreuses sur la biodiversité.
     
    Nous apprenions en outre que sa durée de vie dans la mer était de 450 ans !
     
    Cette pollution se déverse dans les ruisseaux et les rivières, comme le souligne le Service Milieu marin du SPF santé publique et la campagne d'affichage qui indique aux touristes que la mer commence à la maison.
     
    Comment cette nouvelle forme de pollution est-elle envisagée en Wallonie ?
     
    Outre les campagnes de sensibilisation de BE WAPP, Madame la Ministre a-t-elle envisagé d'autres actions ?
     
    De nouvelles pistes de solutions sont-elles envisagées ?
  • Réponse du 01/06/2021
    • de TELLIER Céline
    Il était ressorti de deux enquêtes menées par l’ASBL Be WaPP en mars et mai 2020 auprès des communes wallonnes que la pandémie de la Covid-19 avait généré un nouveau type de déchets sauvages, à savoir les masques jetables, que l’on retrouvait abondamment dans l’espace public.
     
    Cette tendance n’a malheureusement fait que s’accroître depuis le début de la pandémie, dans la mesure où la baisse des prix des masques à usage unique a fortement contribué à leur généralisation.
     
    Cette présence importante de masques de protection abandonnés dans la nature résulte souvent de la conjonction de l’incivisme et de la nature du produit même, à savoir son usage unique. La problématique de ces masques est d’autant plus grande qu’il s’agit, d’une part, de déchets potentiellement contaminés et de ce fait potentiellement contaminant et, d’autre part, qu’il s’agit en général de déchets à base de plastique qui présente une nuisance environnementale certaine.
     
    Vu la nuisance que représentent les masques jetables, j’envisage la possibilité de relancer une campagne de sensibilisation grand public calquée sur celle menée avec l’expertise de l’ASBL BeWaPP en juin 2020, en étroite collaboration avec les autorités bruxelloises par ailleurs.
     
    L’organisation de collectes sélectives de ce type de déchet en vue de leur recyclage n’est a priori pas envisageable compte tenu, on peut l’espérer, d’un usage limité des masques avec le temps et ensuite des coûts disproportionnés liés à la mise en place d’une telle filière pour des déchets aussi spécifiques.
     
    À côté des actions de sensibilisation, il faut également tenir compte des mesures prises pour améliorer la politique répressive environnementale, afin de rendre plus efficace la poursuite de ces incivilités environnementales. Ainsi, depuis le 1er janvier 2021, les agents constatateurs peuvent proposer une transaction équivalente à un montant de 200 euros en cas d’abandon de mégots, de canettes, de chewing-gum, de masques ou de gants.
     
    Au-delà de cette révision à la hausse des montants des amendes, deux textes sont actuellement en cours d’achèvement, à savoir l’avant-projet de décret modifiant le décret du 6 mai 2019 relatif à la délinquance environnementale et un projet de stratégie wallonne de politique répressive environnementale. Ce panel d’outils complémentaires devrait permettre de mettre fin au sentiment d’impunité encore trop présent au sein de la population, ou à tout le moins de le réduire fortement.
     
    Pour ce faire, il sera aussi nécessaire de mener des actions ponctuelles. Dans ce cadre, il est essentiel que les mandataires politiques soutiennent les agents de terrain en charge de la répression d’actes irresponsables de citoyens indélicats.