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L'étude wallonne sur l'urbanisme post-covid

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 417 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 28/04/2021
    • de CREMASCO Veronica
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Un article du Trends Tendance de ce 15 avril relate que « Le Ministre wallon de l'Aménagement du territoire, Willy Borsus, a commandé une étude sur l'urbanisme post-Covid à la CPDT. Il doit se pencher sur “ l'avenir du foncier et de l'immobilier résidentiel ”, sur le devenir des “ villes, leurs commerces et leur attractivité ” de même que sur les questions de mobilité. »

    Dans le cadre des objectifs de diminution et d'arrêt de l'artificialisation des sols (Stop béton) fixés par la DPR, il importe d'ajuster les données à une situation immobilière chamboulée par la crise sanitaire de la Covid.

    Je pense à deux champs d'expertise en particulier :
    - l'impact du télétravail sur la redistribution de l'habitat, et notamment l'attrait des communes de taille moyennes semi-rurales ou péri-urbaines ;
    - la nécessité d'une densification de qualité qui met l'espace public ouvert au centre des préoccupations urbanistiques.

    Dès lors,Monsieur le Ministre peut-il nous préciser la réflexion politique qui a conduit à la commande de cette étude à la CPDT et nous confirmer cette commande le cas échéant ?

    Quelle a été sa démarche dans le choix des sujets à aborder dans celle-ci ?

    Quels sont les critères ou motivations qui ont conduit à ces choix de sujets prioritaires ?

    Peut-il également nous préciser s'il s'agit d'une demande à la CPDT dans le cadre de ses missions, ou s'il s'agit d'une extension de mission ?

    Peut-il également nous préciser l'agenda de cette étude et le timing qu'il a demandé pour disposer des résultats ?
  • Réponse du 18/05/2021
    • de BORSUS Willy
    Les constats que l’honorable membre évoque et la problématique de la densification posée par Monsieur Hanin dans article du Trends-Tendances du 15 avril dernier intitulé « Les dernières résistances à la densification » sont bien réels et nous interpellent grandement, mon équipe et moi, dans nos réflexions d’aménagement du territoire, de limitation de l’étalement urbain et de lutte contre l’artificialisation du sol.

    Si ces deux dernières problématiques ont cristallisé l’attention ces derniers temps avec un axe de solution sous la forme d’une optimisation spatiale, je n’en oublie pas une troisième finalité cardinale des objectifs de développement territorial : la gestion qualitative du cadre de vie. J’en veux pour preuve, les réflexions menées sur les espaces publics de qualité, conviviaux et sûrs, sur la requalification des centralités, sur l’acceptabilité sociale des projets, sur la mixité fonctionnelle des projets ou encore sur les infrastructures vertes qui étaient évidemment autant de points d’attention au centre de mes préoccupations même avant la crise actuelle.

    La question, avec ce qui s’est produit ces derniers mois, est de savoir dans quelle mesure la situation sanitaire en lien avec la pandémie de Covid-19 est venue perturber nos référentiels. C’est en ce sens que j’ai sollicité de la part de la CPDT une expertise sur les perspectives à entrevoir pour le territoire de demain intitulée « Quelles perspectives pour les territoires wallons dans l’ère post-Covid ? ».

    Avant de se focaliser sur les solutions à mettre en place, elle devrait permettre de percevoir et d’isoler les conséquences à long terme de certaines modifications plus ponctuelles issues de cette crise.

    Cette étude a bien débuté en janvier dernier et se prolongera jusqu’au mois de juin.

    Cette expertise est essentielle afin d’analyser les conséquences de la situation actuelle quant à l’aménagement du territoire, elle doit également permettre d’orienter le redéploiement nécessaire pour faire face aux conséquences de la pandémie et ainsi, nous aider à prendre les décisions les plus pertinentes grâce à un appui théorique et scientifique.

    La recherche se focalise bien sur les trois questions essentielles énoncées dans la presse :

    - premièrement, elle analyse les perspectives pour l’attractivité des centres-villes et leurs activités commerciales. Il s’agit de voir comment les différents facteurs d’attractivité de notre territoire ont été impactés par la crise et comment y faire face. Parmi ces facteurs, le commerce et les dynamiques économiques mais également le tourisme et le cadre de vie seront abordés ;

    - la deuxième question a trait aux tendances observées et attendues sur les marchés foncier et immobilier (principalement à vocation résidentielle). Il s’agit ici de voir comment la crise impacte de manière significative la production et la demande en logements, en questionnant entre-autres nos modes d’habiter ou le comportement des acteurs sur le marché de l’immobilier.

    - la dernière thématique questionne les évolutions en matière de répartition modale, notamment en regard de la vision FAST 2030 fixant des objectifs ambitieux et reconnus pour la nécessaire transformation de mobilité à l’horizon 2030 en Wallonie et de la progression du télétravail. Au-delà de la question du télétravail ou de l’avènement de l’e-commerce, ce sont les conséquences de la pandémie sur nos demandes de déplacement et nos usages des moyens de transport (notamment public) qui seront traités mais également la question des nouvelles pratiques de mobilité.

    Ces trois thématiques seront abordées au travers de l’analyse des tendances générales de ces dernières années, des premiers effets de la crise observés et des perspectives qui se dégagent pour le futur.

    L’honorable membre le constatera, ces thématiques répondent clairement aux préoccupations qu’elle soulève dans sa question. A l’heure actuelle, l’équipe de recherche a procédé à un état des lieux de ces trois questions et va le confronter aux acteurs de terrains afin de questionner ces constats et de les replacer au regard des enjeux territoriaux de long terme. Le tout devant permettre de faire émerger des perspectives de solution et des pistes d’actions concrètes.

    Je ne manquerai pas de l’informer des conclusions de cette expertise.