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La situation des sites liégeois de Liberty Steel

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 430 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 03/05/2021
    • de BIERIN Olivier
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Vu le manque de confiance des fournisseurs, qui résulte de la faillite de Greensill, les sites liégeois de Liberty Steel tournent à 40 % de leurs capacités, alors même que le marché de l'acier repart à la hausse avec des prix très élevés. Une partie des 760 travailleurs est en chômage économique.
     
    Nous apprenions par ailleurs le 15 avril que Liberty Steel avait fait appel à un médiateur via le tribunal du commerce afin de trouver des investisseurs pour poursuivre ses activités.
     
    Monsieur le Ministre a-t-il été sollicité, via les outils économiques de la région, afin d'apporter une aide dans ce contexte ?
     
    Lors de la dernière séance plénière, il évoquait différentes pistes, d'un prêt jusqu'à une prise de participations, a-t-il avancé sur ces pistes ?
     
    Une prise de participation totale est-elle étudiée ?
     
    Certains sites ont apparemment été mis en garantie par Liberty Steel au nom de Greensill. Il semble qu'en République tchèque, l'État ait consenti un prêt conséquent qui n'a servi qu'à combler une infime partie des dettes de Greensill, sans soutenir l'activité locale. Les sites liégeois sont-ils dans la même situation ?
     
    Enfin, comme j'avais eu l'occasion de le rappeler en séance plénière, la situation actuelle résulte notamment de la décision de l'Union européenne d'obliger ArcelorMittal à vendre certains sites, en l'occurrence à un acteur industriel qui semble mal géré et instable. Si on peut comprendre la volonté de principe de lutter contre les monopoles, le résultat ici est aberrant. On peut par ailleurs avoir un sentiment de deux poids deux mesures quant à l'attitude de l'Europe face aux GAFA jusqu'ici.
     
    A-t-il porté ce message au niveau européen, ou envisage-t-il de le faire ?
  • Réponse du 12/05/2021
    • de BORSUS Willy
    Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, je suis totalement mobilisé pour trouver des solutions pour maintenir l’emploi et relancer l’activité des sites liégeois.

    Dès l’annonce de la faillite de Greensill Capital, j’ai pris contact avec mon collègue luxembourgeois, le Ministre Franz Fayot, afin d’analyser la situation des sites liégeois et luxembourgeois. Depuis, des contacts réguliers ont lieu entre nos collaborateurs.

    Le 2 avril, j’ai eu une entrevue avec la direction de Liberty-Liège-Dudelange. Cette réunion a permis à Liberty Steel Group d’expliquer la situation dans laquelle se trouve le groupe aujourd’hui, et notamment Liberty Liège – Dudelange, suite à la faillite de la société Greensill.

    En France, les deux unités aluminium et fonte des Fonderies du Poitou, à Ingrandes près de Châtellerault, ainsi qu'Alvance Aluminium Wheels, à Diors près de Châteauroux, sont les premières sociétés du groupe du magnat indo-britannique de l'acier à déposer le bilan depuis la chute de la société Greensill.

    Les trois sociétés ont été placées en redressement judiciaire.

    Cette période transitoire devra être mise à profit pour la recherche de repreneurs et l’élaboration d’un rebond industriel.

    Sans Greensill, Sanjeev Gupta peine à financer ses activités. En mars, le gouvernement britannique a rejeté la demande de l'industriel d'aider sa firme en lui accordant des prêts à court terme de 170 millions de livres. Pour les autorités britanniques, la structure même de GFG Alliance est trop opaque pour que l'État lui accorde confiance. Au lieu de cela, le gouvernement a étudié les possibilités d'intervenir si la société devait être placée sous administration judiciaire.

    Les créanciers de Greensill, tels que le Crédit suisse, tentent maintenant de recouvrer les dettes par leurs propres moyens, y compris auprès des sociétés de GFG Alliance.

    Selon le Financial Times, les clients des sociétés du groupe GFG ont même été contactés pour transférer leurs factures impayées directement à l'administrateur judiciaire nommé désormais et non plus aux sociétés de Gupta Family Group.

    Concernant les sites liégeois, LLD a fait appel à un médiateur afin d’analyser la situation financière de l’entreprise et pour conseiller ses administrateurs sur les actions à prendre.

    Mon Cabinet, en collaboration avec la SOGEPA, est en contact étroit depuis plusieurs mois avec le management de Liberty Liège-Dudelange afin de clarifier la situation de l’entreprise. Il en va de même avec les délégations syndicales de Liberty Steel.

    Comme je l’ai déjà évoqué, la Région wallonne, à travers la SOGEPA, est prête à faire partie de la solution à condition d’avoir un plan d’affaires crédible et des garanties robustes à long terme sur la pérennisation et le développement des activités à Liège ainsi que sur le maintien de l’emploi. Nous sommes les gardiens de l’argent des contribuables et nous ne voulons pas signer un chèque en blanc pour financer les dettes du groupe Liberty Steel.

    Les actifs et les actions de certains sites européens du groupe Liberty Steel ont effectivement été gagés au profit de Greensill. Tout comme l’honorable membre, il m’a été exposé qu’une partie des prêts garantis par certains États dans le cadre de la Covid seraient remontés vers Greensill et n’auraient pas servi à soutenir les activités du groupe.

    Enfin, concernant le choix de la reprise des sites par Liberty, je tiens à rappeler que ce n'était pas celui du Gouvernement wallon, mais bien celui d'ArcelorMittal validé par la Commission européenne.