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Les contacts de Monsieur le Ministre dans le cadre du projet Liège Carex

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 146 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 03/05/2021
    • de GREOLI Alda
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Lors de notre échange durant la commission de ce lundi 26 avril, Monsieur le Ministre a réaffirmé sa volonté de voir se réaliser le projet Liège Carex malgré son retrait de la liste des projets soumis à la Commission européenne dans le cadre du Plan de relance et de résilience.
     
    Pour se faire il nous a indiqué qu'il devait avoir dans les prochaines semaines différents contacts avec les acteurs de ce dossier attendu depuis de nombreuses années en région liégeoise.
     
    Il a identifié trois types de contacts :
    - d'abord, au niveau européen, en rappelant à la Commissaire européenne en charge des Transports notre volonté de poursuivre le projet Liège Carex et en identifiant les programmes européens qui pourraient soutenir celui-ci ;
    - ensuite auprès des autorités françaises, suite à l'interpellation du Ministre français en charge des Transports afin d'organiser une rencontre ;
    - enfin au niveau belge, en programmant une rencontre avec Infrabel et Liege Airport.
     
    Monsieur le Ministre peut-il me communiquer le calendrier des rencontres pour l'ensemble des trois types de contacts identifiés ci-dessus ?
     
    Il indiquait dans sa réponse vouloir inscrire le projet Liège Carex dans les objectifs européens d'atteindre la neutralité climatique d'ici 2052. Espère-t-il voir ce projet se concrétiser avant cette date et si oui à quelle échéance ?
     
    Va-t-il également contacter les autres pays concernés par ce projet : l'Allemagne et les Pays-Bas ? Seront-ils associés aux contacts prévus avec la Commission européenne et la France ?
     
    Va-t-il solliciter le soutien du Ministre fédéral de la Mobilité dans le cadre de ses contacts avec la Commission européenne ?
  • Réponse du 18/06/2021
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Dès décembre 2020, j’ai demandé et obtenu l’inscription du projet de Liège Carex au sein des projets remis dans le cadre du plan européen de relance et de résilience.
    Nous étions convaincus que ce projet correspondait pleinement aux objectifs fixés par la Commission européenne.
    Le caractère transnational était un élément positif supplémentaire dans notre réflexion.
    Malgré tous nos efforts, nous avons dû constater les réticences de la Commission.

    En effet, pour que le projet de Liège Carex se concrétise, il est nécessaire qu’il y ait plusieurs plateformes Carex en Europe.
    Alors que le Plan de relance et résilience européen imposait des résultats d’ici 2026 au plus tard, les dernières informations sur l’état d’avancement de Roissy-Carex, émanant des autorités françaises n’étaient pas positives.
    Roissy-Carex n’est pas abandonné, mais les autorités françaises ne pouvaient s’engager à ce que Roissy-Carex soit définitivement terminé en 2026.
    Amsterdam, Leipzig ou Francfort n’avancent pas non plus dans leurs projets respectifs.

    Notons ici que la récente désignation de Mathieu Grosch, ancien député européen germanophone, comme président d’EuroCarex est un élément positif pour redynamiser le projet au niveau européen et renouer les contacts avec les Pays-Bas et l’Allemagne.

    À Liège, le projet est mûr, mais c’est en raison du manque d’avancement des projets dans les autres pays que la Commission européenne a expressément demandé que le projet de « Liège Carex » soit retiré du plan.

    À la suite de la demande de retrait de la fiche par la Commission, j’ai directement signifié à la Commissaire européenne en charge des Transports, Madame Adina VALEAN, que :
    - la Wallonie veut continuer à soutenir le projet de Liège Carex qui s’intègre pleinement dans les objectifs européens d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 ;
    - mon souhait est de connaître les autres programmes européens dont nous pourrions bénéficier pour matérialiser ce concept du fret à grande vitesse en Europe.

    J’ai également sollicité son soutien afin de réunir l’ensemble des acteurs et de confirmer la volonté européenne de soutenir le développement du fret ferroviaire afin de remplacer les modes routier, maritime et aérien.

    Madame la Commissaire européenne m’a répondu en date du 8 juin dernier.
    Elle précise que la Commission partage pleinement mon ambition pour le secteur ferroviaire et qu’elle a notamment défini comme objectifs dans le cadre de sa stratégie pour une mobilité durable et intelligente un doublement du trafic ferroviaire grande vitesse d’ici 2030, une augmentation de 50 % du trafic ferroviaire de marchandise d’ici 2030 et son doublement d’ici 2050 ainsi que l’achèvement du réseau transeuropéen de transport, y compris pour la grande vitesse ferroviaire d’ici 2050.

    Elle félicite par ailleurs les autorités wallonnes pour le soutien qu’elles entendent continuer à apporter au projet Eurocarex et nous invite à reprendre contact avec la Commission, en coordination avec les partenaires européens du projet, lorsque celui-ci aura atteint un niveau de maturité suffisant pour envisager un soutien financier européen.

    Par ailleurs, j’ai également sollicité le Ministre français en charge des Transports pour qu’une rencontre soit rapidement organisée, ceci afin que son action soit totalement en phase avec ses déclarations sur le plan européen et les objectifs dans la France dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.

    J’ai également rencontré l’ambassadrice de France en Belgique afin de la sensibiliser à ce projet et de lui demander de relayer nos préoccupations au niveau des autorités françaises.

    Enfin, au niveau du Fédéral, j’ai pu rencontrer le Ministre de la Mobilité Georges GILKINET afin d’évoquer le projet et il n’y avait pas eu de réticence de son côté. J’ai eu l’occasion de lui écrire une nouvelle fois en date du 1er juin dernier afin de réitérer ma volonté d’avancer dans ce dossier et de solliciter son soutien.

    Il est ainsi dans mes intentions de continuer à promouvoir le projet de Liège Carex pour permettre le basculement d’une partie du fret aérien et/ou camionné vers le ferroviaire à grande vitesse, mais l’honorable membre l’aura compris, il convient que nos partenaires européens fassent preuve du même volontarisme que la Wallonie.

    Le retrait de la fiche est un contretemps, une opportunité manquée, mais n’est pas un « coup de grâce » et ne marque pas la fin de ce projet.

    Sur ce dossier, la Wallonie a sans doute le bénéfice d’avancer plus vite que ses partenaires, et nous pouvons aussi en être fiers.