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La proclamation de l'état de siège dans deux provinces de la République démocratique du Congo

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 129 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 07/05/2021
    • de RYCKMANS Hélène
    • à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    Le vendredi 30 avril, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a décrété l'état de siège dans deux provinces du pays : le Nord Kivu et l'Ituri. L'insécurité qui y règne est à l'origine de cette décision. En effet, des dizaines de groupes armés de taille variable sont encore actifs dans l'Est de la RDC, jusqu'à 122, d'après un groupe d'experts. Parmi eux, les ADF, des rebelles musulmans ougandais, sont de loin les plus meurtriers : ils sont notamment accusés du massacre de plus de 1 000 civils rien que depuis novembre 2019 dans le territoire de Beni (Nord-Kivu).

    Ce n'est malheureusement pas la première fois que ces provinces sont le théâtre de telles violences. Riches en minerais, à la frontière de l'Ouganda, du Rwanda et du Burundi, elles ont déjà connu des affrontements lors des deux guerres du Congo (1996-97, 1998-2003), sans retrouver une vraie stabilité depuis. Plus au Nord, la Province de l'Ituri a, elle, de nouveau basculé dans la violence fin 2017 après une accalmie d'une quinzaine d'années.

    Le Gouvernement de Monsieur le Ministre-Président est-il au fait de ce qu'il se passe dans ces deux provinces de RDC ?

    A-t-il eu l'occasion d'en discuter avec la Ministre des Affaires étrangères ?

    Quelle analyse en fait la représentation de la Région wallonne sur place et quel impact cela peut-il avoir sur les actions de WBI sur place ?
  • Réponse du 30/06/2021
    • de DI RUPO Elio
    La situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo reste précaire et inquiétante.

    Ces dernières semaines ont malheureusement enregistré une augmentation des actes de violence, malgré l’état de siège décrété le 6 mai dernier par le Président de la République, Félix Tshisekedi.

    La ville de Beni est depuis le 27 juin dernier toujours sous couvre-feu en raison d’attentats à la bombe commis par des combattants des ADF, des rebelles musulmans ougandais.

    Le groupe d’experts des Nations unies chargés de l’application des sanctions en RDC a publié le 10 juin dernier son rapport final.

    Selon ce rapport : « La population civile a continué de subir une violence perpétuelle dans l’est de la République démocratique du Congo et a manifesté son désespoir en partie par des émeutes et des manifestations contre la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), la communauté internationale et les autorités congolaises, notamment depuis mars 2021. Des groupes armés ont continué d’opérer pratiquement en toute impunité dans l’est de la République démocratique du Congo durant la période considérée ».

    Ce rapport a par ailleurs mis en garde contre la prolifération d’engins explosifs improvisés, en particulier par les rebelles musulmans ougandais, les ADF.

    Le Président congolais, Félix Tshisekedi, semble déterminé à poursuivre l’objectif de réduction de la violence et de l’éradication des groupes armés qui sévissent dans l’est de la RDC.

    Le 2 juin dernier, le gouvernement congolais a annoncé une « accélération » de l’état de siège dans l’est du pays.

    Par ailleurs, le Président a effectué une visite le 13 juin dernier à Béni afin d’évaluer les progrès réalisés et les faiblesses qui demeurent.

    À ce stade, il n’y a pas eu de concertations avec mes collègues des autres niveaux de pouvoir sur la situation en RDC mais la Wallonie est disposée à participer à toute initiative qui serait prise en la matière.

    Selon les informations dont je dispose à ce jour, aucun opérateur wallon, par ailleurs fort peu nombreux à s’être implantés dans cette partie de la RDC n’a eu à subir les effets de la violence actuelle dans cette partie du pays.