Le soutien à une plateforme d'e-commerce
- Session : 2020-2021
- Année : 2021
- N° : 448 (2020-2021) 1
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Question écrite du 07/05/2021
- de FONTAINE Eddy
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Mais aucune plateforme e-commerce n'est belge. Une tentative s'est produite voici quelques années avec Storesquare, sous forme de modèle national, qui s'était donné pour objectif de regrouper les boutiques en ligne des commerçants du pays, mais qui a fini par s'éteindre à cause de la forte concurrence de grands distributeurs comme Amazon, Bol.com, Coolblue.
Pourtant, même si le manque d'expérience est manifeste, un créneau existe. L'engouement pour ce type de service et de facilité est bien présent. Le client est à la recherche constante d'un service de qualité, de facilité pour passer commande et de rapidité pour la livraison.
La spécificité du marché et la diversification des offres aux clients via une plateforme d'e-commerce pourraient représenter une opportunité pour des acteurs wallons en devenir.
Comment Monsieur le Ministre entend-il agir avec comme objectif la création d'une plateforme d'e-commerce wallonne ?
Quel rôle propose-t-il de jouer par rapport à des initiatives spontanées ?
Comment des aides pourraient-elles voir le jour, sous forme d'appel à projets ou de soutien à la mise en œuvre ?
Réponse du 20/05/2021
- de BORSUS Willy
En mars dernier, trois entrepreneures belges ont créé « les eshops belges » avec une proposition de valeur simple : le référencement gratuit en échange de la promotion de la plateforme sur les réseaux sociaux. Le site compte désormais plus de 1 000 enseignes en ligne. Ce succès pousse les trois fondatrices à passer à la vitesse supérieure en professionnalisant davantage la plateforme via une levée de fond de plus de 300 000 euros.
Ezyshop quant à lui, vient tout juste de naître à l’initiative de beCommerce et de Mastercard. Il s’agit d’un programme gratuit à travers lequel les PME en tous genres depuis les fleuristes jusqu’aux boutiques vestimentaires en passant par les boulangers peuvent bénéficier de conseils pour le lancement de leur plateforme commerciale en ligne.
Dans le cadre de la stratégie numérique de la Wallonie, Digital Wallonia, l’e-commerce est une priorité forte du redéploiement économique de la Région.
Elle se traduit tout d’abord au travers du programme « Digital Commerce » : ce programme a déjà permis de former plus de 2 000 commerçants indépendants aux enjeux du digital marketing et de l’e-commerce. Près de 1 200 d’entre eux sont connectés à la plateforme e-learning rattachée au projet pour progresser dans leur appropriation du numérique. L’Agence du Numérique et le SNI viennent de démarrer l’édition 2021 du projet auquel j’ai souhaité donner une nouvelle ampleur pour répondre au contexte sanitaire actuel. Le programme de 15 webinaires spécifiques compte à ce jour plus de 2 600 inscrits. Chaque lundi en moyenne, 250 commerçants se connectent pour suivre des formations pratiques de haut niveau sur l’usage des outils numériques au profit de leur commerce. Il s’agit d’une initiative totalement gratuite pour aider nos commerçants à relever les défis qui se présentent à eux.
Par ailleurs, dans le cadre du programme « Digital Commerce », l’Agence du Numérique a mis en œuvre :
- une cartographie des e-commerçants wallons sur la plateforme DigitalWallonia.be. Près de 1 000 entreprises sont y sont référencées à ce jour ;
- une cartographie des entreprises du secteur du numérique qui proposent des services et produits à destination de l’e-commerce et du digital marketing, mais aussi d’acteurs dans les activités de support, comme la logistique ou les plateformes (C2C, B2C, B2B ...).
À ma demande, de nouveaux projets sont par ailleurs en cours de développement, dont certains dans le cadre du Plan « Get up Wallonia ! ».
Si nous voulons assister à une vraie relance de l’économie wallonne, notamment grâce au numérique, cela implique des remises en question profondes des modèles économiques traditionnels et l’acceptation du rôle que jouent aujourd’hui – qu’on le veuille ou non – les grandes plateformes numériques. Elles sont désormais les carrefours d’audience où se croisent l’offre, la demande et l’intermédiation des produits et services de tous types. Je ne compte donc pas promouvoir la création d’une plateforme d’e-commerce régionale qui tenterait vainement de les concurrencer. Et l’échec rencontré par la pléthore de sites censés répondre à cette ambition ne fait que renforcer ma conviction.
Ce qui ne veut évidemment pas dire que le pouvoir public n’a pas son rôle à jouer. Je viens de le démontrer avec les actions que nous mettons déjà en place avec succès.
Il serait sans doute pertinent d’aller plus loin en soutenant le développement d’outils au bénéfice des commerçants dont, pour certains d’entre eux, le manque de compétence spécifique en la matière rend parfois difficile, voire impossible, la mise en œuvre des actions conseillées par les spécialistes du secteur. C’est la raison pour laquelle j’ai proposé dans le cadre du Plan Horizon Proximité le financement et la mise en œuvre d’outils IT pour l’e-commerce.