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La réutilisation de ponts existants

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 491 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 07/05/2021
    • de MATHIEUX Françoise
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Le 11 mars, à l'occasion de la Journée des Ponts, les Pays-Bas annonçaient le lancement de la Banque Nationale des Ponts. Il s'agit d'une plateforme centralisant des données complètes sur l'ensemble des ponts du territoire, créée par et pour les pouvoirs publics. L'objectif est de pouvoir optimiser l'utilisation des ponts par la réutilisation de ceux-ci. En effet, de nombreux ponts se voient remplacés avant que cela ne soit nécessaire pour diverses raisons dont, souvent, des travaux de réaménagement urbains ou routiers aux alentours. Une base de données exhaustive facilitera l'identification de l'offre et de la demande en la matière et favorisera une meilleure gestion des ressources.

    Cette initiative entre dans le cadre d'une politique ambitieuse des Pays-Bas visant à être climatiquement neutres et à utiliser 50 % de matières premières en moins à l'horizon 2030. Étant donné les difficultés techniques que peut représenter la réutilisation totale d'un pont, les autorités néerlandaises ont pris l'initiative de rédiger un guide qui donne un aperçu des étapes à suivre et des éléments à prendre en compte. Il faut notamment penser aux aspects juridiques tels que la propriété et la responsabilité, mais aussi au transport et au stockage et, enfin, à l'intégration du pont dans le paysage.

    Monsieur le Ministre est-il au fait de cette initiative ? Quelle est sa politique en la matière ?

    Une base de données similaire à la Banque Nationale des Ponts néerlandaise existe-t-elle en Wallonie ?

    La réutilisation totale et/ou partielle des ponts est-elle envisageable et envisagée sur le territoire wallon ?

    Quels seraient les avantages et les inconvénients principaux d'une telle politique ?
  • Réponse du 12/05/2021
    • de HENRY Philippe
    Effectivement aux Pays-Bas, le Rijkwaterstaat avec les villes de Rotterdam et d’Amsterdam et quelques partenaires privés ont initié dès 2020 une démarche de réutilisation de ponts existants dans la perspective de favoriser l’économie circulaire.

    L’idée première est venue de l’élargissement de l’A27 entre Houten et Hooipolder. Lors de ce projet de développement du réseau routier, certains ponts en bon état doivent être remplacés, car il y a un besoin d’augmenter le nombre de voies de circulation, d’inclure des pistes cyclables et d’augmenter la charge maximale des convois admissibles.

    Le principe est donc de répertorier ces ponts en bon état. Le 11 mars 2021, lors de la Bruggendag, cette base de données d’échange entre l’offre de ponts à réutiliser et les besoins éventuels a été inaugurée. Elle est d’accès public et elle comporte actuellement 8 ponts.

    C’est donc une initiative encore toute jeune. Nous ne manquerons pas de suivre le développement de celle-ci.

    Actuellement, en Wallonie il n’existe pas de projet comparable. Mais il convient de souligner que la toute grande majorité des ponts qui sont remplacés dans notre région le sont pour des raisons de vétusté. Il ne serait donc pas pertinent de les réutiliser ailleurs.

    L’un des inconvénients principaux, c’est l’aspect transport de ces structures. Les Pays-Bas comportent de très nombreuses voies d’eau sur lesquelles il est plus facile de transporter un pont entier. Le nombre plus réduit de voies d’eau rend donc cette solution moins facile à mettre en œuvre en Wallonie.

    L’inconvénient suivant est la structure de l’ouvrage, il est en effet plus facile de transporter et de réutiliser un pont métallique qu’un pont en béton. Or, en Wallonie, une grande partie des ouvrages sont en béton.

    Et le troisième écueil est la question posée par la temporalité entre l’offre et la demande. Que faire d’un pont réutilisable s’il n’y a pas de demande ? Le stocker ? Pour combien de temps ?

    Enfin, soulignons aussi que la meilleure action que nous pouvons mener est de prolonger au maximum la vie des ponts existants en veillant à leur entretien et réparation dès que le besoin s’en fait sentir.