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L'explosion du nombre de dossiers de violences intrafamiliales ouverts en 2020

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 317 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 07/05/2021
    • de LEKANE Laure
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    En 2020, environ 3 700 dossiers ont été ouverts pour des violences au sein de la sphère familiale, contre 2 700 en 2019. Une explosion de 1 000 dossiers en 1 an pour la Région wallonne.

    L'augmentation de ces faits est, pour les CPAS, clairement liée à la situation sanitaire et la situation est particulièrement inquiétante dans les villes.

    L'ensemble de ces chiffres ne représente que la face immergée de l'iceberg. Les acteurs de terrains sont tous convaincus qu'il existe un nombre plus important de violences cachées.

    Pour le CPAS montois, l'une des solutions se trouve dans la communication autour de la problématique.

    Quelle est l’évaluation de Madame la Ministre de cette situation concernant les augmentations des violences intrafamiliales ?

    Le CPAS montois pointe une communication qui devrait inciter ces personnes, très souvent des femmes, à pouvoir libérer leur parole. Est-elle en accord avec ce constat ?
  • Réponse du 09/11/2021
    • de MORREALE Christie
    Au plus fort de la crise sanitaire, nous avons été témoins d’une recrudescence générale de violences conjugales et intrafamiliales.

    En avril 2020, on observait une augmentation exponentielle des appels passés aux lignes d’écoute. Ce mois-là, les lignes francophone (0800/30 030) et néerlandophone/flamande (1712) ont dû faire face à un triplement des appels par rapport à la période précédant le confinement. Actuellement, la situation se stabilise, même si on dépasse encore les chiffres d’avant crise.

    Dès le début de la pandémie et des mesures de confinement, nous avons pris la mesure de leur impact sur l’augmentation des violences au sein des foyers. La « task force » Violences conjugales et confinement a été mise en place dès le 20 mars 2020 et se réunit encore aujourd’hui. Elle rassemble les entités francophones, la région bruxelloise et des travailleurs de terrain et a permis de prendre diverses mesures rapidement pour répondre aux besoins des victimes de violences, dont l’organisation de campagnes de communication.

    Étant donné l’isolement des personnes victimes de violences conjugales, il est en effet essentiel de visibiliser au maximum les numéros d’écoute destinés à accompagner les victimes.

    Ainsi, en date du 25 novembre 2020, nous avons mis en place, en collaboration avec l’association des Unions de pharmaciens, les « relais pharmacie » en Wallonie. Concrètement, dans les 1 800 pharmacies que compte la Wallonie, les phamarciens orientent les victimes qui en expriment le besoin ou en détresse psychologique, vers des services spécialisés de prise en charge ou vers la police, en cas d’urgence.

    En tant que co-présidente de la CIM droits des femmes, j’ai tenu à mettre sur la table plusieurs mesures pour renforcer la visibilité des lignes d’écoute gratuitement dans les transports en commun et pour qu’ils soient considérés comme des services d’urgence, totalement gratuits tant pour les victimes que pour les opérateurs qui les portent. Des engagements devraient être pris à ce niveau lors de la CIM du 8 novembre prochain.

    J’ai également renforcé la ligne d’écoute violences conjugales à concurrence de plus de 40 000 euros en 2020 et de plus de 70 000 euros en 2021.

    Enfin, je tiens à soutenir de manière structurelle les associations actives dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Depuis le début de la législature, 13 agréments ont été octroyés et 3 demandes d’agrément sont en cours d’analyse. Les budgets consacrés à ces services ont doublé entre 2019 et 2021 et s’élèvent aujourd’hui à plus de 1 million d’euros.