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L'emballement du marché immobilier suite à la crise sanitaire de la Covid-19 et les résidences secondaires dans les Ardennes

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 240 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 07/05/2021
    • de CREMASCO Veronica
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Le marché immobilier wallon s'emballe. La presse en fait largement écho cette semaine. Dans ce contexte général, les observateurs mettent en évidence le fait que nos Ardennes sont particulièrement prisées par des non-résidents wallons, des Flamands pour majorité.

    Si le phénomène semblait connu, il prendrait une ampleur inédite suite à la crise sanitaire.

    Je voudrais tout d'abord connaître l’appréciation politique de Madame la Ministre de ce phénomène, eut égard aux objectifs du tourisme wallon. Cette progression met-elle à mal certains équilibres ? Si oui lesquels ? Quels sont les enjeux ?

    Une réaction s'impose-t-elle rapidement ou pas ?

    Plus précisément, j'aimerais connaître son analyse politique en matière de « lits froids » ou résidences secondaires. En 2019, la Wallonie comptait quelques 102 976 lits dits froids dans des hébergements non marchands ou résidences secondaires, là où l'hébergement touristique marchand en comptait 109 128 (soit 64 204 reconnus et 44 924 non reconnus).

    Selon elle, cette importante proportion de lits froids pose-t-elle ou non problème par rapport au développement de notre secteur touristique ? Des mesures doivent-elles être prises pour contrer une évolution brutale de cette proportion ? Si oui, lesquelles et dans quel but ?
  • Réponse du 31/05/2021
    • de DE BUE Valérie
    L’engouement actuel pour l’immobilier a provoqué une augmentation du prix moyen d’une maison en Ardenne de 10,8 % en 2020 par rapport à 2019, cette hausse étant de 5,7 % au niveau national. Cela ne concerne évidemment pas uniquement les résidences secondaires et le seul aspect touristique : de nombreux impacts se font sentir sur l’accès au logement ou le développement rural.

    La question de l’accroissement des résidences secondaires doit s’envisager de manière globale.

    Ces investissements des Belges, notamment néerlandophones, ont des conséquences positives : le cadre immobilier s’améliore, on apprécie la rénovation des anciennes maisons ardennaises qui permettent également de réhabiliter des bâtiments délaissés. Les villages s’embellissent, et sont même sauvés de l’abandon pour certains. Le nombre d’emplois augmente pour la main-d’œuvre locale dans le bâtiment et l’HORECA.

    Des inconvénients se font également jour : les propriétaires y habitent rarement toute l’année, les prix de l’immobilier augmentent, davantage de revenu cadastral que de revenu d’impôt pour les communes.

    La question des secondes résidences et des lits froids est effectivement un point d’attention, notamment au niveau local. Certaines communes s’appuient sur les outils à leur disposition comme la modulation de la taxe sur les secondes résidences le but de décourager l’inoccupation de ces résidences.

    Mon rôle en tant que Ministre du Tourisme est d’accompagner le mouvement dans une direction respectueuse du cadre et de l’écosystème touristique qui l’accueille.

    Ainsi, un des enjeux des résidences secondaires en lien avec le développement touristique se situe au niveau de la conversion de ces lits en froid en lits chauds. Avec un « parc » de plus de 100 000 lits, le potentiel en termes de nuitées est très important avec ses impacts sur l’économie locale ou l’HORECA.

    Ce développement doit bien sûr être envisagé en lien avec la réglementation en vigueur et le respect de la déclaration d’exploitation préalable afin d’assurer le niveau de qualité et de sécurité nécessaires aux touristes et une vision claire pour les communes du développement des hébergements touristiques sur leur territoire.

    Il est important pour le développement du Tourisme wallon de capitaliser sur ses acquis et ses atouts afin de renforcer l’offre touristique. Il s’agit d’assurer un développement équilibré qui prenne en compte l’importance de l’adhésion au niveau local afin de s’inscrire dans une perspective durable du renforcement de la chaîne de valeur touristique.