/

Le nouveau système de filtration d'eau pour retenir la pollution des cours d'eau

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 381 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 07/05/2021
    • de DODRIMONT Philippe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'été dernier, les autorités de la ville australienne de Kwinana ont installé un nouveau système de filtration dans la réserve de Henley. Il s'agit d'un filet placé à la sortie d'un boyau de drainage qui aide à piéger les gros débris et protège l'environnement de la pollution.

    Les autorités locales ont d'abord installé deux filets et ont été surprises par les résultats : 362 873 kg de déchets récoltés en quelques semaines.

    Bien que l'installation et la fabrication de ces réseaux coûtent une certaine somme (environ 10 000 dollars chacun), l'ensemble du système reste très rentable puisqu'il permet de réaliser des économies importantes pour l'avenir, comme les coûts de main-d'œuvre des employés qui ramassaient auparavant les déchets à la main.

    Lorsque les filets sont remplis, ils sont soulevés et transportés dans des camions de ramassage spéciaux vers un centre de tri des ordures. Tout y est séparé en matières non recyclables et recyclables, puis transformé.

    Les filets sont ensuite replacés à la sortie des conduits d'évacuation, et continuent à faire leur travail.

    Madame la Ministre a-t-elle connaissance de ce système australien ?

    Compte-t-elle analyser cette initiative afin de voir si elle est envisageable chez nous en Wallonie ?

    Un projet-pilote ne pourrait-il pas être imaginé ?
  • Réponse du 01/06/2021
    • de TELLIER Céline
    En Wallonie, différentes initiatives sont prises chaque année pour s’attaquer à la problématique des déchets dans les cours d’eau.
     
    À cet égard, il est à noter que dans le cadre des programmes d’actions des contrats de rivière, ce sont plus de 800 actions qu’il est prévu de mener entre 2020-2022 par les contrats de rivière et leurs partenaires (communes, provinces, SPW, associations…) pour tenter de solutionner les problèmes de déchets le long des cours d’eau. Ces actions sont du type information/sensibilisation ou ramassage de déchets, mais également des actions de contrôles et sanctions.
     
    Parmi ces initiatives, celle qui s’apparente le plus à l’utilisation des filets dont il est fait référence dans la question est la pose de barrages flottants disposés en travers des cours d’eau. Ces actions sont menées partout en Wallonie depuis 2014 par les Contrats de rivière et leurs partenaires communaux et provinciaux.  Ces barrages sont constitués d’un tendeur, d’un boudin flotteur et d’une jupe d’environ 30 cm destinée à stopper les déchets flottants.
     
    Toutefois, l’objectif visé par ces barrages flottants est la sensibilisation des riverains à la problématique des déchets dans les cours d’eau et non la collecte des déchets. Ces barrages ne peuvent en effet être placés que de manière temporaire pour éviter de créer des embâcles et sont inutilisables en cas de coup d’eau important ou en cas de sécheresse.
     
    Par ailleurs, ils ne permettent de retenir qu’une fraction des déchets flottants et n’apporte pas de solution pour les déchets circulant plus en profondeur dans le cours d’eau ou encore ceux piégés dans les vases. Le prélèvement de ces déchets stoppés et leur traitement nécessitent par ailleurs une concertation préalable des acteurs locaux compétents (communes, intercommunales…).
     
    L’idée de mettre en place des filets pour récolter les déchets ne peut être envisageable qu’au droit de certains rejets/déversoirs ponctuels permanents. L’utilisation de tels filets en rivière serait en effet contraire aux objectifs de libre circulation des poissons et de réduction des risques d’inondation.
     
    Par ailleurs, la pose de filets au niveau de déversoirs ponctuels nécessiterait un aménagement adapté au niveau du tuyau de sortie ainsi que le développement et le financement d’une filière pour assurer un passage régulier pour vider les filets, le tri et l’expédition des déchets dans les centres de traitement/recyclage.
     
    Notons enfin que les stations d’épuration récoltent la majorité des eaux d’égout et que les déchets y sont prélevés en entrée du processus épuratoire.
     
    Actuellement, le taux d’équipement en station d’épuration est de plus de 90 % en Wallonie. La mise en place de filet au niveau des égouts rejetant en rivière ne constituerait donc qu’une solution temporaire en attendant le raccordement de l’égout à la station d’épuration.