/

La collecte des déchets organiques

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 382 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 07/05/2021
    • de ANTOINE André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Une directive européenne de mai 2018 prévoit qu'en 4 ans, soit pour le 31 décembre 2023, les biodéchets devront être collectés séparément et recyclés.

    Une nouvelle donne qui augmente considérablement les quantités de déchets à récolter, mais aussi à traiter. De quoi entretenir le débat sur la méthode de collecte : la poubelle à puce ou le sac organique d'une part, et du traitement avec l'avenir de la biométhanisation d'autre part.

    Pierre Brison, journaliste de L'Avenir, a mené une enquête serrée pour départager les deux méthodes en comparant Villers-la-Ville et son sac versus Chastre et ses poubelles à puce. Pour l'année 2019, le coût des collectes s'est élevé à 15,9 euros pour les Villersois contre 16,9 euros pour un Chastrois.

    Le traitement des déchets revenait à 15,9 euros pour un Villersois et à 10,5 euros pour un Chastrois, tandis que les coûts liés au recyparc étaient identiques pour tous les Brabançons wallons, soit 19,8 euros.

    Les Chastrois ont encore dû ajouter 2,8 euros pendant 10 ans pour l'achat des conteneurs.

    Au total, un Villersois a payé 51,6 euros et un Chastrois 50 euros. Il est vrai que Chastre, par les poubelles à puce, a réduit leur production à 74 kg de déchets sur l'année 2019 par habitant contre 137 kg à Villers-la-Ville.

    Le système de la poubelle à puce coûte donc plus cher pour chaque kilo de déchets produit, mais est compensé par une baisse de la production de déchets. Mais si d'aventure, les Villersois réduisent leur production de déchets par l'usage de sacs organiques, leur facture sera fortement réduite et donc positive tant sur le plan écologique qu'économique, avec de surcroît un confort supérieur pour les occupants d'appartement et une collecte hebdomadaire et non mensuelle.

    Quelle stratégie Madame la Ministre privilégie-t-elle et avec quels coûts financiers et conséquences écologiques ?

    Enfin, confirme-t-elle l'intérêt d'une unité de biométhanisation en Brabant wallon dans le chef de l'InBW ?
  • Réponse du 01/06/2021
    • de TELLIER Céline
    Comme le révèlent les résultats de l’enquête menée par Monsieur Brison, journaliste de L’Avenir, dans deux communes brabançonnes, l’utilisation de conteneurs à puce et donc d’une tarification au poids améliore le tri des déchets ménagers effectué par les citoyens. L’utilisation des conteneurs à puce diminue de manière importante la quantité d’ordures ménagères brutes (OMB), comme on peut le constater également dans de nombreuses communes qui ont adopté ce mode de collecte.
     
    L’analyse multivariée des statistiques 2004-2008 des quantités d’OMB collectées par commune, réalisée par le bureau d’étude RDC Environnement avait mis en évidence que la tarification incitative au poids était plus performante pour réduire les quantités d’OMB que la tarification au volume, à court terme. La mise à jour de cette analyse statistique réalisée au départ des données de 2009-2016 confirme la performance de la tarification incitative au poids.
     
    Selon les résultats de cette analyse, la commune de Villers-la-Ville peut envisager une diminution des quantités annuelles d’OMB par habitant à la suite de la mise en place d’une collecte sélective de déchets organiques d’environ 44 kg/hab.an (moyenne estimée par RDC Environnement). Si l’on se base sur ces chiffres, la commune de Villers-la-Ville devrait afficher une production d’OMB de 93 kg/hab.an, soit 19 kg/hab.an de plus que la commune de Chastre, malgré tout.
     
    Différentes études ont été initiées par le Département du Sol et des Déchets du SPW ARNE, dont celle notamment sur la révision du mécanisme du coût-vérité et celle sur l’opportunité d’augmenter le nombre de flux de déchets à collecter sélectivement (afin de réduire encore le contenu de la poubelle tout-venant).
     
    Les résultats de ces études permettront d’obtenir les éclairages et les recommandations utiles pour augmenter l’efficience (ou le rapport coûts/bénéfices économiques et environnementaux) de la politique de gestion des déchets ménagers.
     
    Avant de se prononcer sur la nécessité d’une nouvelle unité de biométhanisation en Wallonie, il apparaît nécessaire de mettre à jour l’estimation des tonnages de déchets organiques attendus, à la suite de la généralisation de la collecte sélective en porte à porte de la fraction fermentescible des ordures ménagères, ainsi que les capacités de traitement déjà disponibles, afin de tenir compte des évolutions de ces dernières années. 
     
    Ce travail doit être mené dans le cadre de l’élaboration du plan de gestion intégré des infrastructures de gestion des déchets.