/

La place des partenaires privés dans la stratégie de traitement des déchets

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 383 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 07/05/2021
    • de ANTOINE André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le 22 mars 2018, le Gouvernement wallon adoptait l'ambitieux Plan wallon des déchets-ressources avec un triple objectif : soutenir le développement économique et social, améliorer l'utilisation des biens consommables et limiter l'empreinte écologique.

    Pour relever tous ces défis, des partenariats publics-privés sont évidemment nécessaires. L'occasion pour moi d’interroger Madame la Ministre sur le rôle et les investissements qu’elle souhaite voir endosser par les opérateurs privés.

    Ainsi, pour les nouvelles unités de tri et de recyclage qui doivent être disponibles localement pour économiser le CO2 du transport, prévoit-elle de nouvelles structures publiques ou seulement des investissements privés ?

    La collecte ou dorénavant les recyparcs accueillent plus de la moitié des déchets ménagers. En Wallonie, ces déchets appartiennent aux intercommunales tandis qu'en Flandre, la propriété des flux de recyparcs est cédée aux firmes privées, à charge pour elle d'y apporter les solutions appropriées.

    Compte-t-elle, forte de l'expérience flamande, modifier le modèle public wallon ? Si pas, pour quelles raisons ?

    Enfin, l'incinération dont elle souhaite réduire de moitié le volume des déchets traités, mais qui, pour Philippe Tychon, patron de Suez, reste indispensable notamment dans le chef des installations plus récentes.

    Thumaide et Herstal seront-ils dès lors suffisants pour incinérer les 43 % des déchets ménagers collectés en Wallonie ? Envisage-t-elle d'autres partenariats publics et privés dans ce domaine ?

    Par ailleurs, Valomet à Gand développe une technologie de pointe permettant de récupérer une série de métaux, aluminium et cuivre à raison de 50 % des résidus de combustion ou mâchefers.
    Un tel investissement ou un partenariat est-il envisagé en Wallonie ?
  • Réponse du 13/09/2021
    • de TELLIER Céline
    Le rôle du Gouvernement wallon est de donner l’impulsion en matière de tri sélectif et de recyclage des déchets, via notamment un cadre réglementaire et des subsides, si ceux-ci s’avèrent nécessaires.

    En matière de tri et de recyclage, si nous prenons l’exemple des emballages ménagers, il y aura, in fine, trois centres de tri et une usine de recyclage en Wallonie. Les centres de tri Sitel et Valtris sont des infrastructures publiques. Le centre de tri Val’Up est, quant à lui, le résultat d’un partenariat public-privé entre 2 intercommunales et 2 acteurs privés. Enfin, la future usine de recyclage Suez/Sources Alma bénéficiera d’un partenariat public-privé puisqu’elle a été en partie financée par la Société Régionale d’Investissement de Wallonie.

    Les nouvelles unités de tri et de recyclage des emballages ménagers sont ainsi soit entièrement publiques, soit partagées entre partenaires publics et privés.

    Concernant les recyparcs, une partie des flux collectés dans ces infrastructures est envoyée dans des installations privées et d’autres flux sont gérés dans des infrastructures publiques, en fonction du type de flux de déchets concernés. À ce stade, il n’est pas prévu de modifier le modèle actuel en Wallonie puisqu’il fait ses preuves : les performances obtenues en matière de collecte sélective et de recyclage sont bien souvent au-delà des objectifs européens. Par ailleurs, il convient aussi de rentabiliser les infrastructures publiques existantes. Lorsque de nouveaux flux sont collectés sélectivement, comme c’est le cas des matelas usagés par exemple, le modèle est à étudier au cas par cas.

    Concernant l’incinération, un bilan global doit être réalisé dans le cadre de la feuille de route « infrastructures de gestion des déchets », qui doit tenir compte de toutes les composantes et de tous les échelons de l’échelle de Lansink. Il ne faut effectivement pas sous-estimer les effets en cascade des actions menées et notamment l’impact d’une réduction de la mise en centre d’enfouissement technique. L’identification des besoins en capacité de gestion des déchets sera réalisée à l’échelle de la Wallonie.

    La société SUEZ a développé VALOMET pour valoriser une fraction extraite des mâchefers traités sur sa plateforme à Grimbergen. Une grosse partie des mâchefers provenant de la Wallonie y sont traités. Dès lors, il n’y a pas de raisons apparentes pour lesquelles les mâchefers produits en Wallonie ne puissent pas bénéficier de la technologie mise en place à Gand.