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Vision globale en matière de mobilité en Hainaut occidental.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 151 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 23/05/2006
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances, de l'Equipement et du Patrimoine

    A de nombreuses reprises, j'ai déjà pu souligner auprès de Monsieur le Ministre le rôle carrefour que jouait le Hainaut occidental en matière de mobilité. Il n'est donc pas étonnant de voir deux dossiers de tracé d'autoroute concernant directement cette région.

    Ainsi, comme le sait Monsieur le Ministre, les autorités françaises envisageraient de construire une nouvelle autoroute, l'A24, à l'ouest de Lille. Selon différents scénarios retenus, cette autoroute pourrait rejoindre la R.N. 58 à Warneton. Ce tracé n'a nullement mes faveurs, ni celles des habitants de Comines-Wrneton ou encore des communes du Westhoek flamand et de plusieurs petites communes françaises.

    La Flandre quant à elle accepterait de faire sauter le bouchon de Hall sur l'A8 à condition cependant de créer un contournement de Renaix via l'autoroute A8 Lille-Bruxelles. La SNCB examinerait sérieusement les possibilités d'améliorer enfin les liaisons ferroviaires transfrontalières entre Tournai-Lille et Mouscron-Lille. Ces jonctions améliorées serviraient à la fois au transport de marchandises et de passagers.

    Je ne reviendrai bien entendu pas sur les nombreux projets d'amélioration des voies navigables en Hainaut occidental, que ce soit un éventuel contournement de Tournai ou encore le dragage de la Lys et le relèvement de ses différents ponts à Comines-Warneton. Ces problèmes ont d'ailleurs fait l'objet de questions précédentes.

    Tous ces travaux montrent donc le rôle essentiel du Hainaut occidental dans le cadre des échanges entre le Nord et le Sud de l'Europe, mais également entre la Wallonie et la Flandre.

    Néanmoins, je m'inquiète du caractère quelque peu épars des différents projets présentés. Rien ne semble aujourd'hui les relier l'un à l'autre. Pourquoi parler d'améliorer les voies de chemin de fer et les voies navigables pour limite le charroi des camions et des poids lourds quand, d'un autre côté, on parle de créer une nouvelle autoroute pour améliorer la capacité du trafic de ces mêmes poids lourds et camions ?

    Monsieur le Ministre peut-il me dire s'il possède une vision d'ensemble en matière de mobilité pour ce qui concerne la région du Hainaut occidental ? Quels sont les projets en matière de mobilité qui sont effectivement soutenus par la Région wallonne ?

    Ces projets répondent, semble-t-il, à des besoins urgents. A quelle échéance ceux-ci pourront-ils

    être réalisés ?

    Enfin, Monsieur le Ministre peut-il me dire s'il a chargé une cellule au sein de son administration d'étudier de manière spécifique les questions de mobilité dans cette euro-région ?
  • Réponse du 30/11/2006
    • de DAERDEN Michel


    En réponse à sa question, je puis communiquer à l'honorable Membre les informations suivantes.

    1. En matière de voies navigables

    La principale évolution pour les voies navigables en Hainaut occidental concerne la mise en service, programmée à l'horizon 2012-2013 du canal Seine-Nord-Europe qui sera réalisé en collaboration avec la France et l'Union européenne dans le cadre de la réalisation du RTE.

    A l'heure où la Région wallonne équipe des zones portuaires en vue de promotionner le transport combiné par conteneurs, l'ouverture de ce canal à grand gabarit ne manquera pas d'avoir un impact particulièrement favorable sur nos relations avec la France et ces grands ports maritimes que sont Le Havre et Dunkerque.

    A ce propos, les études préliminaires tablent sur un trafic bateaux de 12 millions de tonnes à l'horizon 2020 sur Seine-Nord-Europe, ce qui correspond à +/- 1.200.000 poids lourds qui n'emprunteront pas les routes pour livrer leurs marchandises.

    A plus long terme, ce chiffre devrait encore doublet, ce qui aura donc un impact non négligeable sur nos propres routes qui n'auront pas à aborder ce surplus de trafic.

    2. En matière d'infrastructures routières

    Au niveau local tout d'abord, divers plans de mobilité ont été réalisés à l'initiative du Ministre de la Mobilité qui permettent, lorsqu'ils sont mis en œuvre, de répondre à des problématiques locales bien précises d'engorgement, de transport en commun ou de sécurité. Le MET veille dans toute la mesure du possible à se conformer aux prescrits de ces PCM, en fonction des demandes des diverses autorités communales.

    Par ailleurs (et au-delà des divers travaux de réfection des voiries qui sont entrepris chaque année), mes services oeuvrent dans trois directions bien précises en matière d'investissements routiers :

    - achever certains tronçons entamés il y a plusieurs années de cela mais dont la finalisation n'a pu se réaliser aussi rapidement que prévu. On peut évoquer à ce propos la R.N. 511 à Estaimpuis ou la R.N. 512 à Mouscron ;

    - améliorer la qualité de vie des riverains par des investissements destinés à limiter les nuisances du trafic. Il en va ainsi avec la réalisation des contournements d'Antoing et de Péruwelz ou avec les aménagements routiers programmés sur la R.N. 507 à Brunehaut ;

    - sécuriser les zones plus accidentogènes, comme c'est le cas de la R.N. 50 à Pecq où divers aménagements devraient permettre, à terme, de supprimer l'une des principales zones à haut risque (ZHR) du Hainaut occidental.

    En ce qui concerne plus particulièrement les infrastructures autoroutières, j'estime que le Hainaut occidental est assez pourvu que pour répondre aux besoins du transport par route, et ce, principalement depuis l'ouverture de l'A8.

    Toutefois, si la France souhaite effectivement mener à bien le projet de l'A24, l'honorable Membre comprendra qu'il ne m'est bien entendu pas possible de m'y opposer à partir du moment où les dispositions légales en matière d'études d'incidences et de consultation du public auront été menées à bien, conformément aux dispositions européennes et nationales en vigueur. Ce projet ne devrait, a priori, pas avoir de conséquences fondamentales sur la circulation globale dans le Hainaut occidental, même si je conçois qu'il puisse en aller autrement à un niveau plus local.

    Pour ce qui concerne le dossier du contournement de Renaix en échange de la suppression du bouchon de Hall du l'A8, ce projet a certes été évoqué par les Ministres-Présidents des Régions wallonne et flamande, mais il doit encore être validé aux niveaux technique et financier.

    Je tiens à souligner à ce propos que la nécessité de réaliser un contournement de Renaix ne semble, a priori, pas totalement démontrée, de sorte qu'il conviendra probablement de réévoquer cette question avec nos Collègues de la Région flamande lors d'un prochain Gouvernement conjoint.