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Les carburants synthétiques

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 547 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 21/05/2021
    • de BELLOT François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    La Commission européenne a décidé de soutenir et promouvoir l'usage de HVO comme alternative au diesel.

    Le HVO est un carburant synthétique (XTL) fabriqué avec des huiles hydrotraitées. Il s'agit essentiellement d'huiles végétales, animales, de vidange ou de friteuse. Mais il est également possible d'en fabriquer avec d'autres ingrédients comme de la paille ou des déchets de bois, par exemple. Les émissions de gaz à effet de serre pendant le cycle de vie du carburant peuvent être réduites de 90 % par rapport au diesel fossile. Sa fabrication rentre en bonne partie dans l'économie circulaire par le recyclage de nombreuses graisses et huiles usagées.

    En Belgique, nos autorités semblent ne s'intéresser qu'à la mobilité électrique. Or, celle-ci a ses limites. Il existe peu d'alternatives au diesel aujourd'hui pour les poids lourds, si ce n'est le diesel vert. D'ici 20 ans, sans doute d'autres solutions seront aussi vulgarisées et étendues comme l'hydrogène vert.

    Les pays nordiques sont les chefs de file des carburants propres et de la durabilité. Ainsi, la Suède veut réduire de 70 % les émissions de gaz à effets de serre dans le transport en utilisant jusque 100 % de diesel XTL dans le transport routier. Nos Gouvernements soutiennent le « Green Deal » avec 9,5 % d'utilisation d'énergie renouvelable dans les carburants destinés au transport et 14 % à l'horizon 2030.

    Techniquement, rien ne s'oppose à aller au-delà si ce n'est un léger surcoût pour les entreprises recourant au HVO/XTL.

    Monsieur le Ministre est-il favorable à inscrire dans ses priorités et programmes budgétaires les investissements importants en Wallonie pour produire de tels carburants qui relèvent en partie de l'économie circulaire et à adapter la fiscalité sur les poids lourds pour les entreprises wallonnes qui utiliseraient au moins 40 à 50 % de carburants HVO/XTL ?
  • Réponse du 18/06/2021
    • de HENRY Philippe
    Le diesel XTL est un diesel synthétique paraffinique. Il peut être fabriqué à partir de diverses matières premières de base, chacune ayant sa propre technologie de transformation. Le HVO est fabriqué par hydrogénation d’huile végétale.

    L’arrêté royal du 8 juillet 2018 relatif à la dénomination et aux caractéristiques du gasoil diesel et des essences détermine la norme et la commercialisation du diesel XTL.

    Il est produit par de grands groupes pétroliers et disponible dans certaines stations-service, principalement pour les camions. Il est utilisable et commercialisé à 100 % ou en mélange, notamment dans le diesel commun B7 contenant jusqu’à 7 % de biodiesel, dont les HVO. Certaines marques de camions et de véhicules légers autorisent explicitement son utilisation.

    Il est soumis aux mêmes accises que les autres carburants. Son prix est de 2,319 euros/litre contre 1,526 euro/litre pour le diesel classique B7.

    La grande question est la disponibilité des matières premières. En Wallonie, la consommation de diesel routier est de 2,4 millions de mètres cubes par an. On n’imagine pas remplacer cela par de l’huile de friture et autres graisses hydrogénées et sous-produits, sinon en petite partie.

    J’attire cependant l’attention de l’honorable membre sur le fait que même si la promotion des énergies renouvelables est une compétence des régions, la fiscalité sur les poids lourds et les carburants est du ressort du Gouvernement fédéral. Le développement de la filière et la valorisation de ces gisements potentiels en Belgique dépendent donc de la volonté du Fédéral en la matière.

    L’objectif wallon à 2030, inscrit dans le Plan wallon de l’Énergie et du Climat, et le Plan Air-Climat-Énergie est donc de réduire les besoins de transport par une politique adaptée, notamment d’aménagement du territoire, de déplacer le transport en véhicules individuels vers les transports publics et la mobilité douce, et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre du transport routier par la promotion d’autres vecteurs énergétiques dans le transport.

    Dans ce contexte, les biocarburants ou les carburants de synthèse pourraient jouer un rôle pour autant que leur caractère durable soit bien garanti et qu’ils bénéficient d’un cadre d’intégration qui leur permette de se développer comme cela a été le cas, par exemple, pour le bioéthanol produit à BioWanze.