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La production de gaz vert à Quévy

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 550 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 21/05/2021
    • de GALANT Jacqueline
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Du gaz produit à base de déchets organiques est produit par ORES à Quévy. Ce gaz sera prochainement injecté dans le réseau de distribution.

    Ce projet est mené par l'entreprise Vanheede qui est spécialisée dans la gestion des déchets. Leur but : donner une deuxième vie aux déchets. Dans cette optique, l'entreprise installée à Quévy récupère notamment les déchets organiques qui proviennent de produits non consommables comme les légumes écartés de la vente.

    Les déchets organiques sont placés dans de grandes cuves de 2 000 à 3 000 mètres cubes et l'oxygène est extrait. Grâce à ce procédé proche du principe de compost, il en sort du biométhane.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette initiative ? Qu'en pense-t-il ?

    Quelle place pour le gaz vert dans le mix énergétique wallon ?

    Cette technologie fait-elle l'objet d'un plan de développement ou de mesures spécifiques par le Gouvernement wallon ?
  • Réponse du 18/06/2021
    • de HENRY Philippe
    Le groupe Vanheede produit du biogaz depuis 2007. Ce biogaz est ensuite brûlé dans des moteurs pour en faire de l’électricité et de la chaleur renouvelable. Cette électricité renouvelable bénéficie par conséquent de certificats verts.

    Le développement de l’entreprise Vanheede conduit à une production de biogaz toujours plus importante. Ce biogaz, plutôt que d’être transformé sur place peut être injecté sur le réseau public de gaz.

    La proximité du réseau de gaz ainsi que la mise en place d’un système de soutien au biométhane ont conduit le producteur à valoriser ce surplus de gaz non pas à l’aide de nouveau moteur sur place, mais plutôt en l’injectant sur le réseau. En effet, les besoins de l’usine en termes d’électricité et de chaleur sont largement satisfaits par les unités déjà existantes actuellement. Il est donc socialement et environnementalement intéressant d’injecter ce biogaz dans le réseau.

    Pour cela, le biogaz doit être traité et purifié en vue de répondre aux normes permettant ensuite à ORES de l’accepter dans son réseau de distribution. Il devient alors du biométhane.

    En aval de ce point de distribution, une cogénération fossile certifiée en Wallonie pourra acheter ce biométhane à l’aide des Labels de Garantie d’Origine octroyés à la société Vanheede. Un LGO correspond à un MWh de biométhane injecté. De cette manière, l’impact CO2 de la cogénération fossile est drastiquement réduit, le gaz fossile étant remplacé par du gaz vert et permet dès lors à ce producteur de recevoir des certificats verts supplémentaires correspondant au verdissement de sa consommation. Ce système mis en place dernièrement permet à l’acheteur de biométhane de pouvoir payer le producteur, Vanheede dans ce cas-ci, pour l’achat des LGO.
    Cette production de biométhane injecté dans le réseau de gaz est le deuxième site certifié en Wallonie actuellement. D’autres projets sont en construction ou en analyse.

    Par ce système, le gaz vert peut ainsi être soutenu et valorisé en Wallonie.

    Ceci dit, il faut noter que d’autres valorisations de ce gaz pourraient être retenues. La contribution wallonne au Plan national Energie-Climat 2030 vise d’ailleurs une valorisation dans différents secteurs et propose certaines mesures à cet égard. À titre d’exemple, la production de gaz vert peut aussi être valorisée en chaleur verte ou en carburant vert ou encore dans un process industriel. Il y a de multiples possibilités de soutenir ce gaz vert différemment que par les CV qui ne portent que sur la production électrique. Des réflexions sont en cours afin de proposer d’autres mesures de soutien à l’avenir en vue de répondre à nos objectifs énergétiques et climatiques.

    Le secteur du biogaz représente un potentiel significatif pour contribuer aux objectifs de la contribution wallonne au Plan national Energie-Climat à l’horizon 2030 et à l’objectif de neutralité climatique à l’horizon 2050. Outre la contribution aux objectifs renouvelables de la Wallonie, la valorisation de ces gisements engendre une réduction importante des émissions de GES, notamment grâce à l’utilisation des effluents d’élevages, gros émetteurs de GES pendant leur stockage. Des réflexions sont en cours afin de définir les segments du gisement à valoriser prioritairement à court terme. L’exploitation de ces potentiels supplémentaires ne pourra se faire qu’en faisant évoluer le cadre et en accompagnant la filière par différents mécanismes.