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La liberté du vote pour les élections communales en Région flamande

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 320 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 21/05/2021
    • de BELLOT François
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    La Flandre s'est lancée dans une réforme du scrutin communal avec l'abolition de l'obligation du vote communal (uniquement).

    Je soutiens le fait qu'il est important de laisser à chacun la liberté d'agir, mais n'est-ce pas risquer de désolidariser encore plus le citoyen à son rôle, à son devoir civique ? Ne risque-t-on pas une montée des partis radicaux (dès lors davantage en Flandre qu'en Wallonie) contre un abandon des partis traditionnels ?

    La conséquence en serait un déséquilibre encore plus prononcé entre les régions du pays, car celles et ceux qui iront voter seront les plus motivés au changement, mais aussi les plus influencés.

    Il faut continuer de veiller à ne pas briser le lien avec le citoyen. Il faut au contraire le réimpliquer à une époque où cette implication s'effrite de plus en plus.

    Par ailleurs, la question de la légitimité du mandataire élu se pose forcément lorsqu'il parvient à siéger avec une faible participation de la population. Son élection ne peut être représentative des électeurs si seulement 70 % de l'ensemble des citoyens en âge de voter se sont présentés aux urnes.

    Monsieur le Ministre envisage-t-il d'analyser également une telle modification importante dans le scrutin communal comme au nord du pays ? Des discussions avec son homologue ont-elles eu lieu pour tenter de privilégier la cohérence des systèmes entre les régions ?
  • Réponse du 18/06/2021
    • de COLLIGNON Christophe
    Je partage les craintes de l’honorable membre quant aux possibles conséquences de la suppression de l’obligation de vote pour les élections locales. Le risque d’un renforcement des partis radicaux est, en effet, loin d’être marginal.

    Par ailleurs, j’estime que cette mesure ne contribuera pas à renforcer la démocratie et les liens entre les citoyens et les institutions. Pour cette raison, il n’est pas question de supprimer l’obligation de vote en Wallonie. Au contraire, la volonté est de renforcer le processus démocratique à travers la mise en œuvre de dispositifs participatifs et de mesures de transparence administrative, tant au niveau régional qu’au niveau local.

    Voter est un droit essentiel, acquis de haute lutte. Il s’agit d’un moment démocratique irremplaçable, qui permet à chaque citoyen de s’interroger sur sa vision de la société et de poser un choix politique. En ce sens, voter contribue indéniablement à responsabiliser et à impliquer les citoyens dans la gestion de la chose publique.

    En outre, la légitimité démocratique des élus peut se trouver affaiblie lorsque l’absentéisme électoral est important.

    Enfin, depuis 2006, les Régions sont compétentes et donc autonomes pour organiser les scrutins locaux. Aussi, mon homologue flamand et moi ne nous sommes pas concertés sur cette mesure qui s’inscrit dans un accord gouvernemental régional. Cela étant, la collaboration entre les administrations électorales du pays est active et constructive et permet de développer des projets en commun, notamment en matière de développement informatique, ce qui contribue à la cohérence dans le processus électoral.