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La découverte de dizaines de sépultures sur le site de l'ancienne Abbaye du Val des Écoliers à Mons

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 255 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 21/05/2021
    • de GALANT Jacqueline
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Nous avons déjà pu discuter du site exceptionnel qu'est celui de l'ancienne Abbaye du Val des Écoliers situé à Mons. Il n'en subsiste qu'une tour qui devrait être rénovée prochainement. Des archéologues s'affairent sur le site depuis le mois d'avril avant qu'un immeuble à bureaux Renouv'O y soit construit. Leur mission ? Collecter un maximum d'informations sur l'abbaye afin de les recouper avec la documentation historique.

    Les recherches menées par l'ASBL Recherches et prospections archéologiques (RPA), mandatée par l'AWaP, semblent fructueuses. D'ailleurs, les archéologues ont pu continuer leur travail qui aurait dû s'arrêter au début du mois de mai. Mais la découverte du cloître de l'abbaye, remontant au 14e siècle, les a conduits à poursuivre le travail.

    Entre 30 et 40 cercueils ont pu être découverts. Une évaluation du temps nécessaire à la suite des fouilles a été opérée. Le chantier du bâtiment peut avancer sur une partie du site pendant que nous travaillons sur une autre. Des relevés 3D de pièces et de murs de l'abbaye ont été effectués et sont en cours de traitement sur ordinateur.

    Madame la Ministre pourrait-elle nous faire un point sur l'avancée de ces fouilles essentielles pour la protection de notre patrimoine ?

    Sait-elle si l'AWaP entretient des rapports cordiaux avec le promoteur ?

    Connaît-elle déjà la destination (musées, collections, archives, et cetera) des données collectées ou des éléments tels que les sépultures ?
  • Réponse du 14/06/2021
    • de DE BUE Valérie
    Comme j'ai eu récemment l’occasion de faire le point sur ce dossier en commission le 28 mai dernier, en réponse à la question n°21.100 posée par Madame la Députée Joëlle Kapompole, je vais me concentrer ici sur les dernières avancées.

    Concernant l’avancement des fouilles, je rappelle qu’il avait été décidé de décaper la zone qui contenait les inhumations. Pour parvenir à ce résultat, il convenait d’abord de déplacer la piste d’accès au chantier. Jusqu’à présent, les trouvailles sont regroupées dans les couloirs du cloître de l’abbaye. Rien n’a été découvert dans le jardin ou sous le réfectoire. Une vingtaine de cercueils a été mise au jour. Par extrapolation, le total définitif devrait osciller entre 30 et 40 unités.

    Le 25 mai dernier s’est déroulée une réunion de mise au point avec l’entreprise, pour s’accorder quant au déroulé des opérations restantes et au planning. Après prise en compte des jours d’intempéries et des retards de chantier pour raisons techniques, la fin théorique du chantier de fouille est reportée au 18 juin inclus. Des discussions sont actuellement en cours pour une éventuelle prolongation.

    Les rapports entre l’AWaP et le promoteur sont cordiaux. Des contacts réguliers sont mis en place et une organisation mixte, comprenant les fouilles et la réalisation du nouveau projet dans un même espace, a été adoptée. Je rappelle que, puisque des ossements humains ont été découverts, l’entreprise aurait dû, si aucun suivi archéologique n’avait été réalisé, mettre en place une série de mesures pour traiter les sols d’inhumation, à savoir procéder à un tamisage des terres excavées afin d’en extraire les restes humains, sous surveillance communale.

    La solution adoptée, à savoir la création d’un calendrier collaboratif entre l’entreprise et l’AWaP, est bénéfique aux deux parties : elle permet aux fouilleurs de terminer leurs recherches tout en assainissant, au bénéfice de l’entreprise, la zone où sont conservés les restes humains. Entretemps, l’entreprise peut déjà dégager les niveaux supérieurs et elle apporte son soutien dans le dégagement du gros-œuvre autour des cercueils.

    En ce qui concerne la destination des données collectées, les artefacts archéologiques courants suivent le parcours classique qui consiste à prélever, restaurer, étudier et publier les découvertes. Quant aux ossements, ils sont prélevés et conservés dans un dépôt de l’AWaP, tout comme les fragments des planches de cercueil, conservés en vue de procéder à des analyses. La création d’un ossuaire sur le site est actuellement envisagée avec la cellule de gestion du patrimoine funéraire du SPW : les ossements pourraient retourner sur leur site de découverte après étude.