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La lutte contre les accidents de nuit

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 256 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 21/05/2021
    • de GALANT Jacqueline
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    L'institut Vias tire la sonnette d'alarme concernant les accidents de nuit sur nos routes.

    En Belgique, la gravité des accidents est de 17,7 selon une moyenne établie par Vias pour la période 2010-2019. Le taux est radicalement différent selon le moment de la journée. De nuit, il est de 35 contre 15 le jour, soit deux fois et demie plus. Point positif, la tendance de gravité est donc un peu à la baisse. Pour la journée, cela reste stable, malgré quelques fluctuations annuelles. De manière générale, les accidents de nuit demeurent moins fréquents pour 2010-2019.

    Selon les chiffres de Vias, 43 % des accidents de nuit se produisent contre un obstacle, sur la chaussée ou en dehors. C'est trois fois plus que le jour. Il y a aussi trois fois plus de pertes de contrôle du véhicule qu'en journée. Ce chiffre est probablement plus élevé dans la réalité, car il se base sur les formulaires de déclaration.

    Que fait le Gouvernement wallon dans la lutte contre les accidents de nuit ?

    Que propose l'AWSR afin d'endiguer le problème ?

    Des campagnes de sensibilisation, notamment au niveau des jeunes conducteurs, sont-elles prévues ?
  • Réponse du 10/06/2021
    • de DE BUE Valérie
    Je profite de cette réponse pour rappeler que les récents baromètres révèlent moins d’accidents en général, mais avec une gravité accrue.

    Je souligne également que les chiffres de Vias reprennent les statistiques pour l’ensemble de la Belgique.

    En Wallonie, on dénombre la nuit (entre 22h et 5h59) 46 tués pour 1 000 accidents corporels.
    Cela correspond à un taux de 46, contre 35 en moyenne pour la Belgique.
    En journée, ce chiffre est de 26, soit une gravité 1,8 fois plus élevée la nuit.

    Ce phénomène d’accidents graves survenant la nuit sur notre territoire est donc important, même s’il a heureusement tendance à diminuer.

    En effet, selon Statbel, la gravité actuelle des accidents qui surviennent de nuit est presque moitié moins élevée que celle observée au début des années 2000.
    Ainsi, alors que la gravité des accidents qui surviennent de jour n’évolue plus vraiment depuis une dizaine d’années, celle des accidents qui surviennent de nuit connaît une diminution progressive au fil des ans.

    Même s’il décroît, ce phénomène s’observe dans toutes les régions du pays et d’Europe.
    En effet, comparativement à la journée, peu d’accidents arrivent de nuit, mais ils sont beaucoup plus graves.

    Cela s’explique par la présence plus marquée et simultanée de plusieurs facteurs aggravants à ce moment tels que la vitesse excessive - vu le peu de trafic-, l’alcool, la drogue, l’endormissement ou encore la visibilité moindre.
    Cette problématique de l’importante gravité des accidents de la route qui surviennent la nuit est donc connue depuis longtemps par les acteurs du domaine de la sécurité routière.

    Le Gouvernement wallon s’est donné l’objectif de diminuer le nombre de décès sur les routes wallonnes et plusieurs actions et campagnes de sensibilisation sont en place et en projet.

    En effet, tout le monde peut devenir une victime à tout moment et derrière chaque décès, chaque blessé grave se trouve une famille, un entourage.

    Il s’agit de poursuivre et intensifier ces démarches au regard de ces facteurs aggravants que sont la vitesse, la conduite sous influence et la fatigue au volant, davantage présents la nuit.

    Ainsi, les mesures telles que l’augmentation du nombre de radars en Wallonie ainsi que des contrôles contribuent à lutter contre les accidents en général et, de nuit, en particulier.
    L’introduction du nouveau collecteur salivaire en 2019 facilite quant à lui le contrôle de la conduite sous l’influence de drogues.
    Le renforcement de ces dispositifs permet d’augmenter, chez le conducteur, le risque objectif d’être contrôlé et sanctionné, ce qui participe à un changement de comportement.

    À l’issue des États généraux de la Sécurité routière, j’ai développé 10 mesures prioritaires en faveur de la sécurité routière en Wallonie.

    Outre, le projet d’installation de 100 nouveaux radars sur les routes de Wallonie, la mesure concernant le renforcement de la prévention en matière de conduite sous influence de l’alcool vise à son tour à contribuer à la diminution du nombre d’accidents et à la lutte contre les accidents de nuit.

    Cette mesure se traduit par la promotion du « zéro préventif » couplée au renforcement des actions concertées Police – AWSR, cela afin de produire un changement de mentalité.

    Elle se complète par le projet d’une opération pilote d’installation de bornes éthylotest publiques dans des lieux stratégiques tels que le secteur HORECA, lieux festifs et évènements.

    L’objectif est toujours de faire changer les comportements en accompagnant les conducteurs vers le zéro alcool.

    Sur le plan de la sensibilisation, l’AWSR est très active par ses campagnes et communications sur les réseaux sociaux, comme j’ai déjà pu le démontrer.
    La lutte contre les accidents de nuit est largement concernée au regard des thématiques vitesse, conduite sous influence, fatigue et distraction au volant.
    Une campagne de sensibilisation sur la conduite sous influence d’alcool et de drogue est prévue tout prochainement, notamment vers le jeune public via les réseaux sociaux. Celle-ci surfe sur l’effervescence de l’Euro Foot.
    Les émissions « Contacts » portant sur les diverses thématiques de sécurité routière viennent compléter ces actions de prévention, de même que le site WEB de l’agence, récemment remodelé, constituant une véritable source d’information sur les dangers.
    Tous ces canaux ont pour objectif de conscientiser, d’accompagner et de conseiller les usagers de la route, en favorisant un respect et une compréhension mutuels, avec un objectif commun, celui d’initier un changement de comportement durable pour des routes plus sûres.

    Cela s’effectue bien évidemment avec tous les partenaires en présence.
    Enfin, l’AWSR insiste sur ces facteurs clés de vulnérabilité via le développement des modules de formation à destination des entreprises et entités locales concernant différents publics cibles, tels que les jeunes. Les facteurs aggravants et principaux dangers liés aux accidents de nuit sont développés dans ces formations, ceux-ci étant considérés comme les « killers » en matière de sécurité routière.
    Par ces différentes mesures et actions menées par tous les acteurs, nous nous efforçons de lutter contre ces comportements néfastes en matière de sécurité routière, encore plus présents la nuit, en encourageant à lever le pied, à éviter de rouler sous l’influence de l’alcool/de drogue ou dans un état de fatigue avancé et à redoubler de prudence.
    La sécurité routière, tant préventive que répressive, est en effet une question d'éternelle vigilance pour tous les partenaires concernés.