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La transition écologique de la production de ciment

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 405 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 21/05/2021
    • de MAROY Olivier
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le procédé de production du ciment est très polluant. 100 tonnes de calcaire traitées à haute température produisent 56 tonnes de chaux et libèrent 44 tonnes de CO2 dans l'atmosphère. S'y ajoute le carburant pour chauffer les fours.

    Or, après l'eau, le ciment est la matière première la plus utilisée par l'homme.

    En Belgique, le secteur de la production de ciment et de chaux représente 5,4 % de toutes les émissions de CO2 du pays, soit plus que l'ensemble des véhicules en circulation chez nous.

    Avec des émissions annuelles de 1 million de tonnes de CO2, l'usine de Lixhe en Province de Liège fait partie des dix sites les plus polluants du pays. L'usine de Lixhe implémente toutefois une installation pilote qui teste si le CO2 émis par le calcaire peut être capté. Le CO2 capté pourra être stocké dans des champs de gaz naturel vides ou réutilisé ailleurs comme matière première. Objectif  : produire du ciment sans émettre de CO2. Selon la VUB, les résultats de l'expérience de Lixhe sont «  prometteurs  ».

    Pour l'industrie cimentière, la transition écologique est en tout cas une question de survie étant donné les nouvelles obligations européennes dans le cadre du «  Green Deal  ».

    La Région wallonne soutient-elle les initiatives en matière de captation de CO2 dans l'industrie cimentière ?

    Dans le cadre de ses objectifs climatiques, l'Union européenne investirait déjà dans cette technologie.

    Quelle est la vision de Madame la Ministre par rapport à l'industrie cimentière  ?

    Faut-il encourager les initiatives comme celle de Lixhe ou aurait-on plutôt intérêt à privilégier des alternatives au ciment selon elle  ?

    Une autre solution serait d'agir au niveau des fours en privilégiant des combustibles fossiles provenant de matériaux recyclés comme les déchets de biomasse. Une entreprise irlandaise serait pionnière dans ce domaine.

    Comment pourrait-on réduire les ingrédients les plus polluants constitutifs du ciment en Belgique  ?
  • Réponse du 09/02/2022
    • de TELLIER Céline
    La décarbonation énergétique et la transition durable de nos entreprises sont bien évidemment très importantes dans l’optique d’atteindre les différents engagements européens et internationaux pris par la Belgique et la Wallonie.

    Les émissions de gaz à effet de serre des grandes installations industrielles, dont les cimenteries, sont incluses dans le système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre (European Emissions Trading System, ETS).

    Or, les objectifs de réduction des secteurs ETS sont gérés au niveau européen. La Région wallonne n’est donc pas responsable de l’atteinte des objectifs des entreprises soumises à l’ETS. C’est le prix du carbone qui doit en première ligne conduire à des investissements de leur part pour diminuer leurs émissions.

    Les scénarios européens identifient différents leviers clés pour décarboner l’industrie, dont certainement la capture et le stockage ou l’utilisation du CO2 pour les cimentiers.

    Cependant, le prix du carbone actuel n’est pas suffisant pour conduire à de tels investissements. La Wallonie fait donc face à une multitude d’enjeux sur la thématique de la transition bas carbone et devrait notamment mettre sur pied des soutiens publics encourageant l’abandon des énergies fossiles et favorisant l’adoption d’innovations et de technologies bas carbone. Je note par ailleurs que des soutiens financiers existent déjà au niveau européen, tel que le fonds d’innovation, dédié à ce type de technologie.

    Une aide de la Région pour faciliter l’accès de nos entreprises à ces aides européennes pourrait donc également être mise en place. C’est une réflexion que le Gouvernement wallon est en train de mener, notamment dans le cadre de la révision des accords de branche.

    J'invite également l'honorable membre à interroger mes collègues en charge de l’Économie et de l’Énergie.