/

La présence du raton laveur en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 419 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 25/05/2021
    • de BASTIN Christophe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Depuis quelques années, le raton laveur est présent sur le territoire wallon, au sud du sillon Sambre et Meuse. Ses effectifs seraient en augmentation constante. Cette situation interpelle de nombreux acteurs du monde de la forêt, dont les agents forestiers du DNF.
     
    Le sud de la Province de Namur n'est pas épargné par le phénomène.
     
    D'un caractère peu farouche et bénéficiant d'une cote de sympathie auprès du grand public, l'animal est pourtant dangereux pour les espèces indigènes de nos régions.
     
    Une étude scientifique de l'Université de Liège épingle notamment les impacts négatifs pour les batraciens et les mollusques aux effectifs déjà à la traîne en Région wallonne.
     
    En outre, les médias relayent des témoignages de « cohabitation » entre le raton laveur et nos concitoyens : nourrissage dans le jardin, voire même à l'intérieur des habitations. Ce qui n'est pas sans poser des risques sanitaires potentiels, l'espèce véhicule en effet une série de maladies (rage, ascaris, leptospirose, etc.).
     
    Face à ce constat, quels sont les effectifs de population du raton laveur en Wallonie ?
     
    Comment peut-on analyser la courbe (régression, stabilité, augmentation) ?
     
    Peut-on identifier des zones géographiques plus impactées par sa présence et si oui, lesquelles ?
     
    Selon les avis du monde scientifique et du DNF, l'éradication est impossible mais que compte mettre en œuvre Madame la Ministre pour limiter sa propagation et dans quels délais ?
     
    Que compte-t-elle mettre en place vis-à-vis du grand public afin de l'informer des bons gestes à appliquer en présence de l'animal, particulièrement afin d'éviter le nourrissage domestique ?
  • Réponse du 01/07/2021
    • de TELLIER Céline
    Les effectifs du raton laveur sont en progression constante en Wallonie, et ce depuis 2012. Il est aujourd’hui très abondant au sud du sillon sambro-mosan et de plus en plus souvent observé au nord de celui-ci. Les régions naturelles les plus colonisées sont l’Ardenne et la Lorraine belge.

    Il est difficile d’évaluer précisément le nombre d’individus présents dans notre région. Son tempérament nocturne rend son observation difficile. Les informations dont dispose la Cellule interdépartementale Espèces invasives (CiEi) de mon administration permettent d’estimer qu’entre 50 000 et 115 000 ratons laveurs vivent aujourd’hui sur le territoire wallon.

    Outre la prédation sur les batraciens et les mollusques, les observations récentes montrent également une forte pression de prédation sur plusieurs espèces protégées de notre avifaune comme le cincle plongeur ou l’hirondelle de rivage. Il exerce aussi des prélèvements importants dans les nichoirs de mésanges et de gobemouches, qu’il parvient à ouvrir facilement. Mon administration renforce le monitoring de cette espèce afin de collecter des données de manière standardisée et objectiver l’impact du raton laveur sur la biodiversité.

    Comme l’honorable membre le mentionne, des plaintes sont aussi de plus en plus souvent émises par les particuliers du fait des intrusions constatées dans les maisons et de la prédation exercée dans les poulaillers.

    Consciente de l’enjeu, j’examine actuellement les pistes d’action à mettre en place avec l’aide de mon administration et les possibilités d’implication des différents acteurs susceptibles de prendre une part active dans la lutte contre cette espèce. Des zones d’action prioritaires pourront être identifiées afin de protéger au mieux les espèces sensibles les plus impactées. L’objectif est de finaliser la rédaction d’un plan régional de lutte en 2022 en vue d’une adoption début 2023.

    Ce plan comprendra bien sûr un volet de sensibilisation du grand public par le biais de pages internet dédiées à cette espèce et la publication de dépliants. Il y sera notamment question de mettre fin au nourrissage domestique, mais aussi de sécurisation des poubelles, de protection des poulaillers et d’utilisation de chatières empêchant l’intrusion des ratons laveurs dans les habitations.