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L'agroforesterie en Wallonie

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 499 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 26/05/2021
    • de LEONARD Laurent
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    L'agroforesterie désigne l'intégration d'arbres et de pâturages ou de surfaces pour le fourrage dans un système d'élevage de bétail. Il incorpore les arbres dans un système durable et symbiotique. Déjà en place sur plus de 142 millions d'hectares dans le monde, cette pratique ancestrale a été remise au goût du jour avec la prise de conscience des conséquences de l'élevage intensif et du modèle agricole industriel.

    L'agroforesterie cumule de nombreux avantages, aussi bien économiques que climatiques. Je ne vais pas m'étendre sur les bienfaits de ce mode d'exploitation des terres comme je sais que Monsieur le Ministre le connaît et y est favorable. Le programme wallon « Yes we plant ! » s'inscrit d'ailleurs parfaitement dans cette logique.

    À l'occasion d'une question d'une de mes collègues, Monsieur le Ministre disait vouloir travailler sur différents axes en la matière : sensibilisation des agriculteurs, définition claire du concept, création d'un agrément « agroforestier » et soutien à l'investissement dans du matériel d'entretien.

    Il évoquait ainsi la mise en place, avec sa collègue Céline Tellier, de campagnes de sensibilisation auprès du monde agricole. Six mois plus tard, peut-il m'en dire plus sur ces campagnes ? Ont-elles déjà été lancées ? Ont-elles déjà porté leurs fruits ?

    Il affirmait également vouloir définir clairement le concept d'agroforesterie dans le CoDT pour éviter tout tracas administratif. La task force chargée de revoir le CoDT a-t-elle intégré ces questions dans ses travaux ?

    Qu'en est-il de l'agrément pour les agriculteurs faisant de l'agroforesterie ? A-t-il déjà été défini ? Des demandes d'obtention ont-elles été déposées par les agriculteurs intéressés ?

    Monsieur le Ministre déclarait également qu'un groupe de travail allait être créé pour étudier les possibilités offertes par l'agroforesterie et devait se réunir fin octobre. Y a-t-il eu d'autres réunions depuis ? Peut-il nous en dire plus sur l'avancement de ses travaux ?

    En termes de financement, la mise en place d'un système agroforestier peut représenter un coût financier vraiment important, a-t-il prévu un incitant ou une subvention pour les agriculteurs désireux de se lancer dans l'agroforesterie ?
  • Réponse du 18/06/2021 | Annexe [PDF]
    • de BORSUS Willy
    L’honorable membre rejoint notre position et celle du Gouvernement wallon sur les bienfaits de l’agroforesterie. Ce dernier, dans sa Déclaration de politique régionale, s’est engagé à développer l’agroforesterie dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC) et au travers de la « task force » haies en lien évident avec les outils d’aménagement du territoire.

    En termes d’outils financiers, pour commencer par le nerf de la guerre, avec l’arrêté « plantation » et les mesures agro-environnementales favorables aux arbres et aux haies, nous faisions déjà de la prose sans le savoir… En automne dernier, le Gouvernement décidait en effet de revaloriser les aides à la plantation en les orientant davantage vers cette notion d’agroforesterie. Dans le cadre du plan stratégique pour la nouvelle Politique agricole commune qui entre en vigueur le 1er janvier 2023, de nouveaux mécanismes visant à encourager et améliorer le maillage écologique dans l’espace agricole, notamment par des ligneux, arbres ou haies, sont en pleine préparation pour succéder aux mesures agroenvironnementales actuelles.

    Comme il le relève, toutes ces démarches participent au programme « Yes we plant », programme opérationnel approuvé par le Gouvernement en date du 1er avril de cette année. Ce programme fait suite à de nombreuses réunions de la task-force « haies » dont les groupes de travail se sont réunis à de multiples reprises pour aborder les questions que l’honorable membre soulève. Ce programme est composé de seize fiches actions.

    Pour la communication, la convention cadre ABC qui regroupe les principaux acteurs que sont Natagriwal, l’Awaf, les parcs naturels, le centre de Michamps et le centre de recherche agronomique de Gembloux a été renforcée dès l’année passée. Dans le programme opérationnel, les fiches actions 14 et surtout 16 qui concerne le plan de communication visent surtout l’information et la sensibilisation qu’il soulève comme clé du succès, tandis que la fiche 4, complétée par les fiches 7, 8 et 9 concerne le renforcement des aides financières.

    Sa question spécifique à mes compétences en aménagement du territoire est rencontrée par les fiches 5 et 6. La fiche action n°5 « Adaptation de la législation relative aux arbres, haies et alignements » comprend les objectifs suivants :
    - élaborer une définition claire et précise de l’agroforesterie au sein du corpus légistique de l’aménagement du territoire en vigueur, ainsi qu’une charte agroforestière à signer par le producteur ;
    - proposer une adaptation des articles/parties du CoDT visant la protection et ses processus décisionnels des arbres, haies et alignements remarquables ;
    - révision des articles/parties du CoDT en lien avec la protection des arbres, haies, alignements d’arbres et le volet agroforesterie.

    Voici les étapes prévues dans le cadre de la fiche action : voir tableau en annexe.

    Il est prévu de finaliser les 5 premières actions pour début 2022, tandis que la révision du CoDT sera proposée dans le cadre d’une révision plus large.

    La première réunion d’opérationnalisation de cette action s’est tenue ce 11 juin.