/

Les avions bruyants fréquentant Brussels South Charleroi Airport (BSCA)

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 172 (2020-2021) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/05/2021
    • de CLERSY Christophe
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Depuis quelque temps, les avions de la compagnie Air Belgium fréquentent l'aéroport de Charleroi. Certains avions appartenant à cette compagnie sont des Boeing A340-300. Il s'agit d'un avion de ligne quadriréacteur long-courrier dont Airbus a arrêté la fabrication en 2011. Ces avions sont bruyants.

    Ces avions ont-ils été intégrés dans les hypothèses du Plan d'exposition au bruit (PEB) actuel de l'aéroport ? Le seront-ils dans le cadre de la révision de ce dernier ?

    Par ailleurs, les mesures du réseau Diaposon sont aujourd'hui exprimées en Lden comme il est d'usage au niveau international. Le Lden est un niveau équivalent évalué sur une période d'observation de 24 heures avec des majorations pour les niveaux instantanés mesurés en soirée et de nuit qui sont majorés de respectivement 5 et 10 dB(A).

    Ces mesures ne mettent donc pas clairement en avant les pics de nuisances subies par les populations concernées en lien avec le décollage ou l'atterrissage des avions évoqués ci-avant. En clair, le bruit anormal lié à un avion bruyant est lissé dans le cadre des mesures Lden alors qu'il suscite un vif émoi chez pas mal de riverains. Comme le signale l'ACNUSA, ce modèle a tendance à minimiser l'impact de sources ponctuelles à répétition.

    Quelles mesures Monsieur le Ministre a-t-il prises afin que cette dimension soit davantage prise en compte dans le cadre de la prochaine révision du PEB ?
  • Réponse du 18/06/2021
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Il faut reconnaître que les A340 d’Air Belgium sont effectivement des appareils plus bruyants en raison de leur charge importante au décollage nécessitant une poussée accrue des réacteurs par rapport à la flotte standard.

    Je confirme que cet appareil a bien été pris en compte dans les hypothèses de calcul de la 5e révision du PEB de l’aéroport de Charleroi puisque celle-ci se fonde, entre autres éléments, sur le trafic réel avant l’impact du Covid-19.

    Les perspectives de développement du trafic de l’aéroport à un horizon de 10 ans intégrant les gros porteurs et l’allongement de la piste ont également été prises en compte pour la révision du PEB en cours.

    En ce qui concerne plus particulièrement les avions de la compagnie Air Belgium, les actuels Airbus A340 utilisés par la compagnie à Charleroi devraient être remplacés à court terme par des A330-900neo.

    En termes de bruit, à l’instar des autres appareils de nouvelle génération, ces A330-900neo présentent une nette diminution de leur impact sonore par rapport à leur prédécesseur.
    Vous mentionnez l’indicateur de bruit adopté en 2004 par le Gouvernement wallon pour établir les Plans d’Exposition au Bruit des 2 aéroports wallons, le Lden, pour ouvrir des droits à des mesures d’accompagnement pour les riverains.

    Mais l’honorable membre oublie l’indicateur Lamax qui a également été adopté pour fixer des seuils de bruit à ne pas dépasser dans chaque zone des PEB suivant la période de la journée durant laquelle les vols sont opérés.

    Cet indicateur, obtenu par enregistrement sonore, est le maximum de bruit généré à un endroit donné par le passage d’un avion.

    Depuis 2019, l’arrêté sanctions est mis en œuvre et les dépassements de ces seuils de bruit sont sanctionnés par des amendes administratives infligées à l’encontre des compagnies aériennes en infraction.

    Ainsi, les pics sonores ne sont absolument pas négligés. Ils font l’objet de mesures parallèles aux mesures d’accompagnement.

    Le choix du Lden dans la définition des zones de bruit, ainsi que le processus de révision de celles-ci, a été motivé par le fait que celui-ci est l’indicateur standard mondialement reconnu, et préconisé par l’Union européenne, pour définir le niveau de gêne sonore et les éventuelles mesures d’accompagnement, autour des aéroports et également autour des axes routiers et ferroviaires.
    Il ne me semble donc pas pertinent d’étudier une révision fondamentale de la méthodologie basée sur ce Lden, utilisé dans le cadre de la réglementation wallonne.
    Il est toujours bon de rappeler que les aéroports wallons sont parmi les seuls aéroports européens à mettre en place des mesures d’accompagnement aussi exceptionnelles en faveur des riverains en fonction de plans d’exposition au bruit (PEB).