La recherche contre la sclérose en plaques

• Session : 2020-2021
• Année : 2021
• N° : 504 (2020-2021) 1

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• Question écrite du 03/06/2021

  • de DURENNE Véronique
  • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
  Comme chaque année à cette date, le 30 mai dernier a eu lieu la journée mondiale de la sclérose en plaques (SEP). L'occasion de rappeler que cette maladie dégénérative qui affecte le système nerveux central touche quelque 14 000 Belges. Pour rappel, la cause de la maladie n'a pas encore pu être identifiée de manière certaine et aucun traitement efficace ou méthode préventive n'a encore été mis au point.
   
  J'aimerais donc savoir si la Région wallonne soutient la recherche contre la SEP.
  Dans l'affirmative, quels sont les montants investis annuellement par la Wallonie au cours de ces dernières années ? 
   
  Ces recherches ont-elles donné de nouveaux résultats ? 
   
  Monsieur le Ministre compte-t-il augmenter les moyens mis à la disposition de la recherche contre la SEP ?

• Réponse du 24/06/2021 | Annexe [PDF]

  • de BORSUS Willy
  Tout d’abord, je me permets de remercier l’honorable membre pour son intérêt soutenu pour la recherche dans le secteur de la Santé. C’est en effet un secteur majeur où les projets peuvent avoir un réel impact pour les citoyens en Wallonie et ailleurs. La Wallonie se positionne comme leader dans ce secteur avec une activité très prolifique et nous pouvons en être fiers.
  
  Je me permets néanmoins cette fois-ci d’élargir le débat. En effet, la R&D sur des maladies spécifiques dépasse le périmètre d’une région et doit s’envisager l’échelle mondiale, tant en termes de R&D réalisée par des universités, des centres de recherche et des entreprises du monde entier qu’en termes de patients qui peuvent le cas échéant en bénéficier. Nous avons donc la volonté de soutenir nos acteurs là où ils peuvent se différencier et apporter une réelle plus-value, plutôt que de viser de manière exhaustive l’ensemble des maladies. La Wallonie a un riche écosystème industriel en biotechnologie avec de nombreuses entreprises et en particulier de nombreuses PME qui développent des traitements innovants pour diverses pathologies. Nous les soutenons dans leurs efforts de R&D et ce ne sont pas moins de 1 384 aides qui ont été accordées à nos entreprises dans ce secteur depuis 2012, dont plus de 94 % à des PME, sans compter les aides accordées aux centres de recherche et aux Universités. Ces aides se répartissent en différents secteurs comme suit : voir tableau en annexe.
  
  L’honorable membre peut donc constater la diversité des activités menées par nos acteurs, même si certaines forces peuvent se distinguer.
  
  Pour répondre plus spécifiquement à son questionnement sur la sclérose en plaques, la Wallonie est également active dans la R&D sur cette maladie. Je me permets en particulier de mentionner un acteur particulièrement prometteur dans le domaine, la société Imcyse. La sclérose en plaques est une maladie neurologique chronique d’origine auto-immunitaire pour laquelle il n’existe aucun traitement curatif. Elle est due à une réponse immunitaire anormale contre la myéline, une protéine qui forme une gaine autour de certains neurones. ImCyse a développé une technologie unique qui peut être adaptée au traitement de maladies immunitaires spécifiques, via des peptides appelés imotopes, qui bloquent la réponse immunitaire anormale contre la cible de la réponse auto-immune. Cette technologie se distingue des traitements existants, car elle est ciblée sur la réponse immunitaire anormale plutôt que de générer une diminution aspécifique de la réponse immunitaire, et pourrait donc être le premier traitement curatif pour des maladies auto-immunes. La société teste en ce moment cette technologie sur différentes pathologies. La société a démarré des tests cliniques sur le diabète de type 1, dont j’ai eu l’occasion d’en parler à l’honorable membre lors de sa dernière question et s’apprête à démarrer un essai clinique sur la sclérose en plaques dans les prochaines semaines, suite aux développements qu’elle a pu faire, entre autres grâce au soutien de la Région.
  
  Nous suivrons avec beaucoup d’intérêt les résultats de ces études cliniques, en espérant que cette technologie puisse apporter une réelle amélioration pour les patients souffrant de cette pathologie.