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L'approvisionnement en biokérosène de Liege Airport

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 176 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 03/06/2021
    • de LENZINI Mauro
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    L'approvisionnement en carburant semblerait être une étape limitante au développement de l'aéroport de Liège.
     
    Il me revient qu'un projet de production de biokérosène à partir de biomasse serait à l'étude en région liégeoise et plus spécifiquement sur le site de Chertal (Oupeye).
    Le cas échéant, Monsieur le Ministre peut-il m'éclairer sur le lien entre cette production et le développement de Liege Airport ?
  • Réponse du 28/07/2021
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Le développement de l’aéroport n’est pas limité par l’aspect fuel. Vu que le produit (kérosène) est bon marché, son mode de transport importe plus que la distance parcourue, en particulier si le transport nécessite plusieurs ruptures de charge (train/camion/pipe/bateau…).
     
    Bien que le pipeline OTAN soit saturé, le fuel complémentaire est à l’heure actuelle livré par camion, ce qui n’est pas idéal sur le plan environnemental.
     
    C’est la raison pour laquelle, une alternative par le train est à l’étude. Il est cependant clair qu’il y a une éventuelle aubaine communicationnelle et environnementale à avoir une production locale du carburant consommé à l’aéroport.
     
    L’ULiege a un projet de recherche sur la production de Sustainable Aviation Fuel (SAF) via de l’hydrogène vert et du CO2 capté dans l’atmosphère ou à une cheminée d’usine.
     
    Une telle unité de production pourrait théoriquement produire jusqu’à 30 000 T de kérosène par an. Il n’y a encore cependant rien de concret.
     
    Les SAF font l’objet de pas mal de recherches et offrent de nombreux avantages dont la décarbonation partielle du secteur, une baisse sensible de la production de polluants… tout en ne nécessitant pas de changement significatif pour les aéroports ou les avions puisque cela reste du kérosène. Faire voler un avion moyen-courrier ou long-courrier à l’électricité ou à l’hydrogène est par ailleurs impossible à brève et moyenne échéance.
     
    Liege Airport n’est pas partie prenante dans ces recherches sur les SAF, mais pourrait participer aux discussions quand un projet plus concret sera en cours d’élaboration.
     
    Pour le moment, les améliorations les plus susceptibles de voir le jour d’ici quelques années concernent plus les économies en carburant à réaliser au sol, notamment via l’électrification du handling et la possibilité de remplacer les Ground Power Units (GPU) au diesel par des GPU électriques (en zone Sud) ou des prises électriques directement au niveau des parkings (en zone Nord).
     
    Ces projets, combinés aux améliorations apportées par le Collaborative Environmental Management (CEM) mis en place entre Liege Airport, la Sowaer, Skeyes et les principaux opérateurs aériens actifs sur le site (CDO, reduced engine taxiing, améliorations des procédures…) permettront déjà de sensiblement diminuer les émissions du cycle landing and take-off (LTO).