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La candidature de la Belgique au Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 273 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 03/06/2021
    • de DI MATTIA Michel
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    L'année 2022 marquera le cinquantième anniversaire de la Convention du patrimoine. La Belgique entend être un acteur majeur de ce jubilé puisque le 9 février dernier, la Déléguée permanente de la Belgique auprès de l'UNESCO introduisait un dossier de candidature pour que notre pays siège au sein du Comité du patrimoine mondial.
     
    Ce comité de l'UNESCO est responsable de la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial, détermine l'utilisation du Fonds du patrimoine mondial et alloue l'assistance financière suite aux demandes des États parties, notamment.
     
    Pour rappel, la Belgique en était déjà membre entre 1993 et 2003 et ce cénacle lui avait alors permis de se forger une solide réputation sur base de la démonstration de ses compétences et savoir-faire. Les défis sont évidemment toujours plus nombreux, notamment par la multiplication et la complexification des inscriptions sérielles sur lesquelles j'interroge Madame la Ministre régulièrement et, à l'heure où le Patrimoine mondial est plus que jamais menacé, la Belgique entend faire partie de la solution.
     
    Sa candidature sera examinée lors de la 44e session élargie, sous la forme d'une réunion en ligne, du 16 au 31 juillet 2021 depuis Fuzhou (Chine).
     
    La candidature belge a-t-elle fait l'objet d'une concertation avec les entités fédérées ?
    Dans l'affirmative, quelles seront les priorités défendues par la Déléguée permanente de la Belgique auprès de l'UNESCO ?
     
    Quel message la Wallonie lui a-t-elle expressément adressé dans ce cadre ?
     
    Dans le cas où la candidature de notre pays serait retenue, comment notre représentante compte-t-elle atteindre l'objectif d'intégrer la qualité des dossiers dans la prise en compte des communautés de vie, tel que nouvellement défini dans les objectifs stratégiques la Convention de Budapest ?
  • Réponse du 23/06/2021
    • de DE BUE Valérie
    Après près de 20 ans, la Belgique est candidate pour occuper un siège au Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette décision a été concertée entre les ministres concernés dans les différentes instances fédérées et fédérales. En effet, comme les autres institutions internationales, l’UNESCO ne reconnaît que les États. C’est donc la représentante de la Belgique auprès de l’UNESCO qui a fait part de la candidature de la Belgique. Je voudrais saisir cette occasion pour souligner la bonne collaboration entre les services des relations internationales fédérales et régionales, ainsi qu’entre les administrations fonctionnelles des trois Régions autour de ce projet.

    Si la Belgique est élue, les actions s’inscriront dans la continuité de son premier mandat. Certaines des propositions belges relevant de la gouvernance sont entrées dans les pratiques, comme la réduction du mandat ou l’impossibilité d’occuper des mandats successifs. D’autres sont toujours en cours de discussion, comme l’impossibilité d’introduire une candidature au patrimoine mondial lorsqu’on siège au Comité, afin de ne pas être juge et partie.

    En outre, l’objectif est de s’impliquer dans les débats sur les questions d’actualité, comme le questionnement sur la place des sites de mémoire dite négative sur la liste du patrimoine mondial ou encore les défis posés par l’augmentation des inscriptions sérielles transnationales, question qui concerne directement la Wallonie (beffrois, sites miniers et bientôt, je l’espère, Spa dans le cadre de la candidature des grandes villes d’eaux d’Europe). Un autre aspect important est la conservation des biens inscrits et leur intégration dans un monde confronté à des changements climatiques, démographiques, économiques et sociaux. En effet, l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial n’est pas une finalité en soi, mais bien une étape en faveur de la conservation et de la valorisation. Les biens du patrimoine mondial sont des biens d’exception, vulnérables, mais aussi objets d’une attention particulière et d’études. En ce sens, ils sont aussi des sources d’inspiration et d’innovation pour répondre aux défis du 21e siècle.

    En ce qui concerne l’implication des communautés locales, l’intérêt de la Wallonie s’inscrit tant dans la mise en œuvre de la Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société, ratifiée par la Wallonie en 2005, que dans la Déclaration de Budapest modifiée, qui fait des communautés un de ses axes stratégiques. Cette attention portée se traduit dans les plans de gestion des biens wallons inscrits sur la liste du patrimoine mondial, qui comportent tous un volet “participation citoyenne” pour soutenir l’appropriation de ces biens par les populations locales, susciter les échanges avec les visiteurs et concilier les objectifs de valorisation touristique avec le respect de la population locale.

    Pour conclure, je rappelle que les élections seront organisées à l’occasion de la prochaine Assemblée générale des États parties à la Convention du patrimoine mondial qui se tiendra fin de cette année, en marge de la Conférence générale de l’UNESCO. Vu la situation sanitaire, les dates et les modalités n’ont pas encore été arrêtées. Nous saurons alors si nous avons convaincu un nombre suffisant des 193 autres États qui ont ratifié ladite Convention.