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La lutte contre le sans-abrisme

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 360 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 03/06/2021
    • de DURENNE Véronique
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Dans son édition du 21 mai dernier, le journal La Libre Belgique relayait l'appel lancé par l'ASBL Infirmiers de rues (IdR) aux différents gouvernements du pays afin de mettre en place un plan global visant à éradiquer le sans-abrisme. Selon l'association médico-sociale, le nombre de personnes sans-abri a augmenté de 21 % au cours des deux dernières années. En Belgique, 5 313 personnes se trouvaient dans cette situation fin de l'année 2020.

    Si IdR tente de réduire ce phénomène notamment en relogeant durablement les personnes les plus vulnérables en termes de santé, l'association estime que les efforts du secteur associatif ne suffisent plus pour sortir les personnes sans-abri de la rue, et qu'un plan global mis en place par les gouvernements s'impose dès lors.

    Ainsi, IdR a établi quatre piliers qui, selon l'association, apparaissent essentiels pour la mise en place de ce plan. Le premier pilier consiste en l'augmentation du nombre de logements abordables. Cela passerait par la réquisition, la rénovation et la reconversion de nombreux bâtiments vides. Deux : un accompagnement individuel et intensif plus ou moins long afin que la personne puisse vivre de manière autonome dans son nouveau logement. Trois : il s'agit de la prévention de l'arrivée en rue. En effet, les personnes qui sortent de prison, d'institutions psychiatriques, ou encore celles qui sont expulsées de leur logement, doivent être aidées au bon moment pour leur éviter tout passage en rue. Enfin, le quatrième pilier réside dans le fait qu'il faille trouver une solution pour les personnes sans papiers, qui constitue une partie importante des personnes sans-abri.

    J'ai donc quelques questions à adresser à Madame la Ministre.

    En premier lieu, a-t-elle pris connaissance des revendications avancées par l'association Infirmiers de rue (IdR) ? Quelle suite compte-t-elle donner à cet appel ?

    À combien estime-t-on le nombre de personnes sans-abri à ce jour en Wallonie ?

    Parmi les quatre piliers identifiés par IdR pour éradiquer le sans-abrisme, tous ne relèvent pas des compétences de la Région, mais de manière transversale, en ce qui concerne ses compétences, Madame la Ministre pourrait-elle effectuer un état des lieux en la matière ?
  • Réponse du 06/09/2021
    • de MORREALE Christie
    Le Plan de relance wallon intègre la mise en œuvre d’une stratégie coordonnée de sortie du sans-abrisme qui repose sur quatre axes.

    Le premier concerne la création de l’observatoire du sans-abrisme qui vise à rassembler les expertises fondées notamment sur la collecte de données, à définir les orientations à prendre en matière de lutte contre le sans-abrisme, mais également à en assurer la coordination. Le budget annuel prévu pour cet observatoire s’élève à 160 000 euros qui sont nécessaires à la coordination des travaux, dans une dynamique transversale et intégrée .

    Le deuxième axe porte sur le renforcement et l’élargissement des dispositifs « Housing First/Housing Led » sur tout le territoire wallon. Il s’agira de renforcer les équipes existantes, d’implémenter des équipes dans les relais sociaux qui en sont dépourvus et de mettre en place de nouveaux dispositifs « Housing First » dans les zones non couvertes par des Relais sociaux. Cette mesure sera déployée en étroite collaboration avec les opérateurs du logement, dont les capteurs logement ; des binômes seront dès lors à organiser.

    À ce jour, un dispositif « Housing First » est subventionné, dans le cadre réglementé, à hauteur de 125 000 euros, cinq relais sociaux urbains coordonnent ces dispositifs : Charleroi, Liège, Namur, Mons et Tournai. Deux relais sociaux urbains et les deux relais sociaux intercommunaux en cours de création (Brabant wallon et Luxembourg) n’en disposent pas. Le budget annuel prévu pour ce deuxième axe s’élève à 2 625 000 euros. Concrètement, les moyens dévolus aux dispositifs de type « Housing First » seront plus que quadruplés !
    À noter que le budget annuel de 350 000 euros qui a été dégagé pour la première fois en 2020 à destination des 7 relais sociaux urbains pour la réinsertion des primo-arrivants en rue sera aussi pérennisé.

    Le troisième axe concerne, quant à lui, le refinancement du cadre des maisons d’accueil pour soutenir et renforcer le caractère « tremplin » de ces hébergements et comprend trois mesures :
    - le financement de la mission spécifique post-hébergement (préparation de la sortie et maintien dans le logement) pour les maisons d’accueil n’en disposant pas. La subvention relative au post-hébergement est de 26 392 euros, sachant que 44 maisons d’accueil n’en disposent pas ;
    - le financement de personnels non couvert par la subvention réglementée du secteur des maisons d’accueil, afin de libérer du temps de travail aux travailleurs sociaux pour mieux accompagner les bénéficiaires vers une solution de logement durable ;
    - le financement d’équipes pluridisciplinaires mobiles (santé mentale, assuétudes, juridiques…) pour optimaliser l’accompagnement et faciliter la sortie vers le logement.

    Le budget annuel pour ces trois mesures est estimé à 4 000 000 d’euros.

    Le dernier axe porte sur des expériences pilotes de type « territoires zéro sans-abrisme ». Il sera question de viser des zones volontaires pour dégager des modèles permettant d’organiser la sortie du sans-abrisme de façon transversale et intégrée à partir d’états des lieux préalables (en termes de dénombrement, d’offres et de besoins) et de la mise en œuvre d’un plan d’actions orienté « zéro sans-abrisme ». Le budget annuel dédié à ces expériences s’élève à 1 500 000 euros.

    En outre, le Gouvernement wallon a également approuvé une note d’orientation stratégique pour la programmation FSE+ 2021-2024 qui permettra aux Relais sociaux de déposer des projets dans le cadre de l’objectif relatif au « soutien aux jeunes ».