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La politique de réhabilitation des friches industrielles dans le Plan de relance

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 520 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 04/06/2021
    • de CREMASCO Veronica
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Les friches industrielles sont l'enjeu du recyclage du territoire par excellence, étroitement lié à la fin de l'étalement urbain, à la réindustrialisation, à l'amélioration du cadre de vie, de l'environnement, au déploiement du tourisme industriel, et cetera.

    Lors de la présentation du Plan de relance, Monsieur le Ministre annonçait que 139 millions étaient dégagés pour la réhabilitation de 2 300 friches.

    En mars 2021, il nous précisait que les budgets dégagés pour la réhabilitation des friches étaient de 30 millions dans le PWT et de 50 millions dans « Get up Wallonia ! ».

    Peut-il dès lors nous préciser ce nouveau montant de 139 millions, son origine (PRR, Fonds Feder ?) et son affectation ?

    Quelles actions prioritaires ont pu être retenues dans le Plan de relance et leurs financements respectifs ?

    Par ailleurs, la mission d'étude du rachat des friches stratégiques d'ArcelorMittal déléguée à la SOGEPA est-elle financée par ce montant de 139 millions et pour quelle partie ?

    D'autres actions devront suivre cette étude. Ces actions sont-elles déjà programmées ?
    Si oui, quelles sont-elles et quels budgets leur seront affectés ?

    Enfin, toujours le 2 mars, je l'interrogeais sur le stock évolutif que représentent les friches : certaines sont assainies, mais d'autres malheureusement se créent.

    Il évoquait alors des pistes de réflexion pour prévenir la création de nouvelles friches. A-t-il déjà pu avancer sur ces pistes ? Un agenda est-il prévu en la matière ?
  • Réponse du 30/06/2021
    • de BORSUS Willy
    Le développement économique, quelle qu’en soit la nature, exige la disponibilité d’espaces où ces activités peuvent se mener, fournir de l’emploi et créer de la valeur ajoutée.

    Beaucoup des parcs d’activités mis en place en Wallonie arrivent à saturation. Dans le cadre d’une gestion optimale de l’environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique, il ne saurait être question d’y affecter consacrer des espaces agricoles ou forestiers significatifs, sauf circonstance exceptionnelle.

    Il faut rendre à la vie active les espaces abandonnés, et souvent en piteux état : non seulement ils constituent des espaces déjà utilisés pour des activités industrielles, mais de plus, leur reconversion est obligatoire pour la dynamique des territoires et l’image de la Wallonie.

    Il s’agira de gérer de manière stratégique et coordonnée les terrains régionaux à vocation économique de grande superficie qui, en raison de leur passé industriel, doivent être assainis compte tenu de la présence de bâtiments et de pollution.

    Dans un premier temps, il faudra prendre les mesures environnementales nécessaires pour assurer la sécurité du site et, ensuite, pouvoir établir, sur base d’études d’investigations, une programmation pluriannuelle de réhabilitation et travaux d'équipement en fonction de différentes destinations. Les sites concernés sont notamment ceux qui font déjà l'objet d'une mission déléguée par le Gouvernement : AMB Liège, Carsid Charleroi, Duferco La Louvière, Duferco Clabecq.

    Étape 1 : Actualisation (avec une granulométrie fine) du recensement des différents terrains pollués de la Région wallonne qui sont et seront stratégiques à court et moyen termes (500 ha identifiés).

    Étape 2 : Transfert de la propriété ou de la gestion à la Région wallonne et prendre les mesures nécessaires pour la mise en sécurité environnementale des sites (200 ha transférés).

    Étape 3 : Réalisation des investigations nécessaires pour déterminer l’ampleur et la nature des pollutions, les affectations possibles et le coût de la dépollution afin d’évaluer et de planifier les moyens financiers nécessaires et récurrents à mettre en œuvre dans le cadre d’intervention coordonnée des différents acteurs (200 ha investigués).

    Étape 4 : Réhabilitation des sites en fonction de la destination (activité économique, énergies renouvelables, services, logement, biodiversité, multimodalité, et cetera) (100 ha réhabilités).

    Complémentairement, toujours dans le cadre du plan de relance, une seconde action sera mise en place.
    Elle vise à développer des méthodes de planification et mise au point de techniques architecturales et urbanistiques mettant en œuvre la technicité et des matériaux wallons (graviers, bétons poreux, etc.), y compris les techniques végétales, et une formation des étudiants, architectes et des entrepreneurs.

    L’objectif est de développer un set de techniques architecturales et urbanistiques permettant de lutter durablement contre l’imperméabilisation dans un cadre planologique limitant l’artificialisation et l’étalement urbain et en étudier la faisabilité. Il est prévu d’organiser différentes études, analyses, guides, formations (étudiants, architectes, entrepreneurs, agriculteurs …). La finalité de ces actions est de concrétiser ces bonnes pratiques sur le terrain.

    Néanmoins, la politique de réhabilitation des friches ne se limite pas à ces actions ; il s’agit d’un vaste plan coordonné qui se décline à travers plusieurs actions notamment destinées aux friches urbaines.

    En effet, des actions sont également prévues afin de redynamiser les centralités en soutenant la valorisation des friches urbaines (et la réimplantation de commerces dans les villes). Cette action vise à accompagner des projets et offrir un pilotage afin d’atteindre les objectifs de développement fixés par le Gouvernement.

    Parallèlement, j’ai la volonté de créer une « task force » Friches, visant à optimaliser et mieux cadrer tous les outils disponibles actuellement pour gérer les sites à réaménager.

    Dans ce cadre, il sera prévu d’analyser les outils actuels destinés à la réhabilitation des friches, d’analyser la coordination entre les différents acteurs afin d’avoir une politique de projet.

    Les projets sélectionnés dans le cadre de cette action « centralité » seront soumis, au moyen de la « task force », à une analyse afin de révéler les anomalies, les barrières et problèmes rencontrés tout au long de la procédure tant au niveau procédural ou encore de la coordination. Cette analyse aboutira à des propositions de modification afin d’améliorer la réhabilitation des friches sur le territoire wallon.