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Les retombées en Wallonie du développement d'un supercalculateur au niveau européen

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 522 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 04/06/2021
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le récent Conseil européen a arrêté une orientation générale sur la proposition de règlement établissant l'entreprise commune pour le calcul à haute performance européen.

    Cet accord va permettre le développement en Europe d'une nouvelle génération de technologies numériques. Les supercalculateurs constituent un des moteurs de l'économie fondée sur les données et permettront des avancées dans le domaine de l'intelligence artificielle, mais aussi dans des domaines tels que la santé et le changement climatique. La récente décision du Conseil européen va également permettre de mobiliser des fonds européens du programme Horizon Europe dans le cadre du numérique.

    Rappelons que l'entreprise commune pour le calcul à haute performance européen (EuroHPC) vise à créer, déployer, étendre et conserver dans l'Union européenne un écosystème de services et d'infrastructures de données pour le super-calcul et l'informatique quantique fédérés, sécurisés, hyperconnectés et de classe mondiale. J'ai eu l'occasion de lire le tweet Monsieur le Ministre sur l'importance des discussions autour de la recherche et des supercalculateurs.

    Quelles sont les retombées concrètes pour la Wallonie de ces nouvelles orientations du Conseil européen sur le calcul à haute performance et en particulier :

    Quels sont les acteurs concernés en Wallonie par ce projet : secteur industriel, universités, centres de recherche ?

    Quelles stratégies va-t-il développer en Wallonie à la suite de ce nouveau règlement européen et selon quelles modalités ?
  • Réponse du 23/06/2021
    • de BORSUS Willy
    Euro HPC est un programme Joint Undertaking (JU) qui permettra à l’UE et aux pays participants de coordonner leurs efforts et de partager leurs ressources dans le but de déployer en Europe une infrastructure de super-informatique de classe mondiale et un écosystème d’innovation compétitif en technologies, applications et compétences en super-informatique.

    L'entreprise mettra en commun les ressources européennes et nationales dans le domaine du calcul haute performance autour de 2 piliers :

    Pilier 1 - Acquérir et mettre à la disposition des utilisateurs scientifiques, industriels et publics européens une infrastructure de calcul et de calculateur haute performante, de type Petascale et pré-exascale. Cette infrastructure serait largement disponible pour les utilisateurs des secteurs public et privé et principalement à des fins de recherche.

    C’est dans ce cadre que la Belgique a répondu présente, avec une enveloppe de 15 millions d’euros répartie entre les différentes entités fédérales et fédérées. Le Fédéral et la Région wallonne ont participé à hauteur de 5 millions d’euros chacun, la Région flamande à hauteur de 3 millions et la Région de Bruxelles-Capitale à hauteur de 2 millions.

    Cet investissement garantira aux chercheurs wallons un accès privilégié à du temps d’utilisation du supercalculateur installé dans le cadre du projet LUMI (en Finlande). Ce supercalculateur est financé à 50 % par le CE et à 50 % par les membres du consortium. Le tout portant sur un montant total de 200 millions d’euros. La machine devrait être opérationnelle d’ici la fin de l’année.

    Pilier 2 - Soutenir un ambitieux programme de recherche et d'innovation visant à développer et à maintenir dans l'Union européenne un écosystème d'excellence du calcul informatique de haute performance, de niveau mondial, couvrant tous les segments de la chaîne de valeur scientifique et industrielle, y compris les technologies des processeurs et middlewares basse consommation, les algorithmes et la conception de codes, applications et systèmes, services et ingénierie, interconnexions, savoir-faire et compétences pour la prochaine génération de super-informatique.

    Dans ce cadre, la Commission européenne a lancé plusieurs appels à projets. J'ai dégagé le budget nécessaire pour co-financer les projets wallons qui seraient retenus (la Commission européenne finance à 50 %). Malheureusement, bien que bien classés, les projets wallons soumis à ce stade n’ont pas obtenu le score suffisant pour être financés. Mais de nouveaux appels sont à venir.

    Dans le cadre du projet EuroHPC, une analyse a été menée au sein des acteurs wallons et de la Fédération Wallonie Bruxelles actifs dans le calcul intensif afin d’identifier l’évolution de leurs besoins d’accès à des infrastructures de type Tier-0. À l’horizon 2023, ces acteurs désirent en effet pouvoir effectuer des simulations de 100 à 1 000 fois plus importantes qu'actuellement.

    En Wallonie, les Universités font partie des plus gros consommateurs de temps de calcul sur les supercalculateurs, ainsi que CENAERO, qui héberge également le Tier-1 wallon et qui joue un rôle essentiel vis-à-vis des entreprises qui pourraient utiliser les supercalculateurs. Mais les industriels ne sont pas en reste : une part de 10 % du temps de calcul du supercalculateur Tier-1 situé chez CENAERO concerne l'utilisation directe de la machine par des industriels en lien avec des activités commerciales. 30 % du temps de calcul sont en outre utilisés à de la recherche appliquée en partenariat avec des industriels ou pour des contrats financés à CENAERO par des industriels.

    Comme l’honorable membre peut le constater, la Région wallonne nourrit de belles ambitions pour ces acteurs et se donne les moyens de ces ambitions. En effet, outre la participation au projet d'infrastructure finlandais LUMI (5 millions d'euros) et le co-financement des projets wallons qui seront retenus dans le cadre des appels Euro HPC, je souhaite dégager des budgets dans le cadre du Plan de relance wallon pour financer d'autres infrastructures HPC au niveau wallon, mais aussi pour co-financer des centres de compétences wallons (qui font partie du réseau européen des « competence centres ») visant à développer des compétences de haut niveau dans le domaine du calcul scientifique haute performance, mais aussi à favoriser son utilisation dans le monde industriel et à coordonner l'utilisation des futurs calculateurs pré-exascale et exascale européens. Le réseau wallon, dans lequel les Universités participent, est coordonné par CENAERO.