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La pénurie de main-d'œuvre dans le secteur de la construction

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 366 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 04/06/2021
    • de de COSTER-BAUCHAU Sybille
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le secteur de la construction va bénéficier des fonds de relance du plan européen. Cependant, de nombreux acteurs veulent donner un coup d'accélérateur pour susciter des vocations. En effet, plusieurs entreprises déplorent une pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Dès lors, le secteur lance un appel aux différents gouvernements pour mettre en place des incitants financiers à cet effet.

    J'avais interrogé le Ministre Collignon sur le recours à la main-d'œuvre locale dans le plan de rénovation des logements qui m'avait notamment répondu ceci : « Le FOREm suit par ailleurs de près les impulsions qui seront données en matière de relance par le Plan européen de relance et de résilience ainsi que par « Get up Wallonia ! ». Elles seront analysées et déclinées stratégiquement au sein du comité de pilotage sectoriel qu'anime le FOREm avec les partenaires sociaux du secteur de la construction afin d'en déduire un plan d'action opérationnel. Il est d'ores et déjà clair que le secteur pourra compter sur l'appui au recrutement du FOREm (gestion des offres d'emploi, recherche de candidats, présélection, jobdays), sur la sensibilisation et la mobilisation des publics pour travailler dans ce secteur (avec une attention particulière pour les jeunes), sur la mise à disposition des formatons adéquates, soutenant entre autres l'évolution digitale nécessaire au sein du secteur et la contribution forte du dispositif Wallonie Compétences d'avenir en matière d'évolution de l'offre de formation pour les besoins de formation émergents non couverts. »

    Des initiatives visant à stimuler les jeunes vers les métiers de la construction sont-elles déjà à l'étude au sein du comité de pilotage sectoriel qu'anime le FOREm ?
    Si oui, quelles sont-elles ?

    Suite à l'appel lancé par les entreprises actives dans le secteur, des incitants financiers seront-ils prévus pour orienter les jeunes et les demandeurs d'emploi vers les métiers de la construction ?
  • Réponse du 27/12/2021
    • de MORREALE Christie
    La dernière liste des fonctions critiques et métiers en pénurie dénombre 126 fonctions critiques, dont 76 sont en pénurie de main-d’œuvre. Parmi celles-ci, 27 concernent la construction.

    Au cours des huit premiers mois de 2021, ce sont 22 987 opportunités d’emploi qui ont été reçues par le FOREm pour la construction, soit une augmentation de 26,5 % par rapport aux mêmes mois de 2020. Les besoins vont croitre en raison des nombreux chantiers en cours et à venir, liés notamment aux Plans de relance du Gouvernement et aux besoins liés à la reconstruction post-inondations.

    Pour lutter contre cette pénurie de main-d’œuvre, il est nécessaire de travailler conjointement avec le secteur de la construction, sur plusieurs axes :
    - l’attractivité des métiers : les métiers de la construction conservent une image négative liée à la pénibilité des tâches, le travail en extérieur, la sécurité, les conditions de travail … Or la situation a fortement évolué ces dernières années, en raison des innovations technologiques, d’un meilleur équipement … Une campagne de communication intensive et attractive va être lancée pour attirer davantage de jeunes dans les sections « construction » des écoles et centres de formation en alternance, et davantage de demandeurs d’emploi dans ces filières de formation porteuses d’emploi ;
    - l’attractivité des formations : les méthodes pédagogiques évoluent, et la formation en milieu de travail doit prendre une importance croissante dans les cursus de formation. On constate une motivation plus élevée lorsque les stagiaires sont en contact rapide avec la réalité du métier. L’incitant + va effectivement être revu pour être plus attractif et le lier à l’emploi dans le secteur ;
    - la disponibilité de places de stages : les entreprises doivent ouvrir davantage de places de stages pour accueillir les candidats en formation. Aujourd’hui, 68 demandeurs d’emploi en formation recherchent encore une place de stage en entreprise ;
    - la formation des tuteurs en entreprise : cette formation est essentielle pour soutenir les tuteurs en entreprise avec des compétences pédagogiques et des outils visant à faciliter leur travail ;
    - le maintien dans l’emploi : on constate que de nombreux travailleurs quittent le secteur après quelques mois. Il importe que le secteur de la construction puisse identifier les raisons pour lesquelles ils quittent le secteur et mener une réflexion sur comment les inciter à rester dans le secteur, à court, moyen et long terme ;
    - L’attrait de certains publics vers le secteur de la construction : les femmes et les migrants peuvent constituer une réponse à l’enjeu des pénuries de main-d’œuvre.
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    Le FOREm a déjà pris une série de mesures très concrètes pour répondre aux besoins à court terme :
    - prendre en charge de manière urgente les 1 400 DE identifiés avec un profil construction et proches de l’emploi, leur présenter des offres d’emploi du secteur de la construction et intensifier leur accompagnement ;
    - offrir un accompagnement instantané aux jeunes et aux demandeurs d’emploi qui s’inscrivent avec des compétences dans le secteur de la construction ;
    - organiser de manière récurrente des jobdays spécifiques pour les entreprises, en collaborant avec les chambres locales ;
    - activer tous les relais pour occuper toutes les places de formation dans les métiers de la construction.

    Nous faisons en sorte de travailler en étroite concertation, services publics de l’emploi et de la formation et secteur de la construction, afin de développer des projets concrets permettant de réduire les pénuries.