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L'insertion des femmes d'origine étrangère sur le marché de l'emploi

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 373 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 04/06/2021
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Selon Actiris Inclusive, le service diversité et anti-discrimination d'Actiris, notre pays présente l'un des plus bas taux d'emploi des femmes d'origine étrangère. Trouver un emploi pour une femme d'origine étrangère reste donc particulièrement difficile. L'Office régional bruxellois de l'emploi a donc lancé le programme d'empowerment Women Who Lead pour lutter contre la discrimination à l'emploi des femmes en partenariat avec LEAD, Les Entrepreneurs Actifs de la Diversité. Ce programme de près d'un an entend valoriser les compétences des femmes en recherche d'emploi ou sur la voie de l'entrepreneuriat.

    Le Gouvernement wallon, qui a présenté en mars son Plan transversal égalité hommes-femmes, s'est engagé à intégrer l'égalité des genres dans toutes les politiques régionales.

    Dans ce cadre, Madame la Ministre a-t-elle mobilisé les acteurs de l'emploi wallon afin de mieux lutter contre ces discriminations ?
    Par ailleurs, qu'a-t-elle mis en oeuvre pour intégrer la dimension intersectionnelle dans vos mesures et actions ?
  • Réponse du 22/12/2021
    • de MORREALE Christie
    Favoriser l’accès des femmes, quelle que soit leur origine à l’exercice de leurs droits, dont celui de pouvoir bénéficier d’un emploi ou créer leur propre emploi, fait partie des priorités du Gouvernement.

    Depuis plusieurs années, le constat de la sous-représentation des femmes d’origine étrangère sur le marché de l’emploi est posé et ses causes sont connues. Cette situation n’étant pas une fatalité, de nombreuses initiatives en faveur de leur intégration sur le marché du travail existent. Citons notamment le projet « WomenPreneur » qui promeut l'autonomisation économique des femmes en poursuivant trois missions principales :
    - soutenir l'entreprenariat féminin ;
    - faciliter l'accès des femmes au marché du travail
    - favoriser leur participation à la technologie, à l'innovation et aux économies du futur.

    Lors d’une visite réalisée au sein de l’entreprise John Cockerill aux côtés de WomenPreneur, en octobre dernier, nous avons pu constater avec plaisir que de nombreuses jeunes femmes issues de l’immigration participaient au projet.

    Outre ces initiatives, la dimension de genre est progressivement intégrée dans chaque compétence en Wallonie afin que les politiques publiques ne créent ni ne renforcent les inégalités entre les femmes et les hommes. L’application du gendermainstreaming, notamment à travers le Plan genre 2020-2024 adopté le 4 mars 2021 par le Gouvernement wallon, permettra notamment d’assurer une meilleure représentation des femmes sur le marché du travail. Citons les mesures suivantes :
    * Mesure n° 29 : Renforcer la mixité des représentations dans tous les secteurs professionnels et métiers d’avenir ;
    * Mesure n° 32 : Réviser la réglementation des aides à la formation octroyées par la RW afin d’augmenter la représentation des travailleuses dans les formations continuées ;
    * Mesure n° 34 : Soutenir l’autocréation d’emploi féminin ;
    * Mesure n° 44 : Soutenir l’emploi de travailleu.r.se.s dans les entreprises d’insertion en économie sociale au sein des secteurs d’activités qui présentent un déséquilibre manifeste en termes de représentation homme-femme.

    Ce plan a été construit avec de nombreux opérateurs de terrain dont certains acteurs de l’emploi en Wallonie et a vocation à adopter une approche intersectionnelle.

    Par ailleurs, en tant que co-présidente de la CIM Droits des femmes, j’ai voulu aborder comme priorité de travail la thématique de la représentation équilibrée des hommes et des femmes dans tous les secteurs professionnels. La question de la lutte contre les discriminations envers les femmes y a été transversale.

    Ensuite, dans le Plan de relance de la Wallonie, 5 millions d'euros sont prévus pour assurer l’égalité de genre, en prenant en compte de la dimension du genre dans les différentes politiques de relance. Le CWEHF a été saisi par le Gouvernement pour effectuer une analyse du Plan de relance sous l’angle du genre dans une perspective de l’opérationnalisation des mesures. La dimension intersectionnelle des mesures fera l’objet d’une attention particulière.

    En outre, le FOREm est en effet un acteur important dans la lutte contre toutes formes de discriminations dans l’emploi et la formation.

    La formation de ses agents à l’égalité des chances & la diversité reste donc un point de vigilance important et continu, pour que chacun et chacune soit sensibilisé-e à cette thématique, afin de viser l’emploi ou la formation de chaque demandeur d’emploi sans discrimination.

    Et en ce qui concerne le volet formatif des agents du FOREm, une formation « égalité & diversité » est organisée depuis 2016 pour tous les conseillers en lien avec les entreprises. Elle reprend largement l’importance des réponses adéquates à diffuser aux entreprises quand elles recrutent, afin de lutter contre toute forme de discrimination.

    Compte tenu de l’existence de discriminations, le premier enjeu est aussi celui de la présence du service public comme partenaire des entreprises lors de leurs recrutements, permettant d’attirer l’attention le cas échéant, sur les éléments discriminants, au sens légal du terme, dans leur communication des besoins de recrutement.

    Dans le cadre de la gestion des offres d’emploi par le FOREm, les offres diffusées sur ses canaux font l’objet de contrôles de qualité sévères quant au respect des obligations légales des employeurs en termes de discrimination, tant directe qu’indirecte. Ces contrôles pourront le cas échéant amener au refus de traiter une demande qui intégrerait des éléments discriminants.

    Du côté des services aux particuliers, les conseillers sont, via la formation Egalité/Diversité, sensibilisés à éviter tous types de stéréotypes ou préjugés à l’égard des usagers dans le cadre de leur prise en charge. Ils sont en outre formés pour recevoir des usagers se disant victimes de discrimination, d’identifier dans quels cas il s’agit effectivement de discrimination au sens législatif et ils sont outillés pour relayer les usagers victimes de discrimination avérée vers les organismes spécialisés en fonction des critères de discrimination (UNIA, Centre pour Egalité Homme/Femme,…).