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Le développement des "taxis volants" et des vertiports

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2021
  • N° : 177 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 04/06/2021
    • de AGACHE Laurent
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Les taxis volants sont des engins semblables à de grands drones capables de transporter des personnes par les airs.

    Leur arrivée dans le ciel européen n'est plus une utopie et est prévue pour 2024 (2023 selon les plus optimistes).

    Les partisans de ce type de transport en vantent les multiples possibilités : les déplacements courts, les livraisons, mais aussi des visites urbaines touristiques et tout le volet des interventions médicales d'urgence.

    L'agence européenne de la sécurité aérienne a réalisé une étude pour évaluer l'adhésion des citoyens à ces nouveaux modes de transport. Cette enquête montre un large soutien à cette mobilité aérienne urbaine. 71 % des personnes ont répondu être prêtes à utiliser les services de livraison par drone ou de déplacement en taxi aérien.
    Le constructeur allemand Volocopter veut aussi proposer un modèle capable de transporter 4 passagers sur une distance maximale de 100 kilomètres, ce qui permettrait d'interconnecter villes et banlieues. Et ce n'est qu'un exemple : de nombreux constructeurs en sont au stade des essais grandeur nature.

    À Coventry, au Royaume-Uni, un vertiport ou aéroport urbain spécialement conçu pour accueillir les taxis volants devrait voir le jour avant la fin de cette année.
    Selon l'AESA, ce nouveau mode de transport va représenter un nouveau marché de 4,2 milliards d'euros en Europe d'ici 2030, et créer 90 000 emplois.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation ?

    Cette nouvelle mobilité aérienne impliquerait-elle une adaptation de la législation wallonne en la matière ?
    Le cas échéant, à quels niveaux ?

    A-t-il eu des rencontres ou effectué des visites sur le sujet ?

    Des études sur l'implantation de vertiports en Wallonie ont-elles été menées ou vont-elles être lancées ?
  • Réponse du 28/07/2021
    • de CRUCKE Jean-Luc
    La mobilité aérienne urbaine (UAM), un nouveau système de transport aérien pour les passagers et les marchandises dans et autour des environnements urbains, pourrait être déployée en Europe d'ici trois à cinq ans, selon l'Agence de la sécurité aérienne de l'Union européenne (EASA), offrant un potentiel de solutions de mobilité plus écologiques et plus rapides.
     
    La confiance et l'acceptation des citoyens et des futurs utilisateurs de l'UAM seront déterminantes pour la réussite de ce projet.  
     
    C’est ainsi que le 19 mai 2021, l'EASA a publié les résultats de la première étude menée dans l'Union européenne sur la mobilité aérienne urbaine.
     
    Ces résultats montrent que la majorité des personnes interrogées accueillent globalement favorablement la perspective de services tels que les taxis aériens, les ambulances aériennes et les livraisons par drones, mais s'inquiètent de problèmes potentiels tels que la sûreté, la sécurité, le bruit et l'impact sur la faune.
     
    Dans l’environnement complexe des villes, les enjeux sont multiples : gestion des autorisations en vol, interopérabilité, développement des APIs, protection des données, opération hors de la vue du télépilote…
     
    L’EASA a dès lors pour ambition de mettre en place les règles et réglementations pour ce domaine d'une manière qui soit alignée sur les attentes et les perceptions des citoyens. Par exemple, elle sera attentive à ce que l'intégration de l'UAM dans l'infrastructure aérienne et terrestre existante respecte la qualité de vie des résidents et le patrimoine culturel des villes européennes.
     
    Parallèlement, la première réglementation unifiée de l'UE sur les drones est entrée en vigueur le 1er janvier 2021. La Belgique, via la DGTA, s’occupe d’en informer le citoyen et d’appliquer cette réglementation.
     
    Le 2 juillet 2019, une initiative visant à mettre en place une plateforme d'échange permettant un dialogue permanent sur des questions technologiques, opérationnelles et réglementaires concernant les drones a été lancée : le Belgian Civil Drone Council.
     
    Le Belgian Civil Drone Council peut remettre des avis ou formuler des propositions aux autorités publiques et élaborer des recommandations pour le secteur, mais peut également organiser ses propres événements pour promouvoir ses activités au sein du secteur et auprès des pouvoirs politiques.
     
    Les membres de cette initiative sont, d’une part, des constructeurs, des opérateurs, des organismes de formation, des pilotes de drones, des sociétés qui développent et/ou utilisent la technologie des drones et, d’autre part, la DGTA, Skeyes, le SPF Economie, la Police intégrée, la Défense et les Régions. La Région wallonne peut donc discuter de ces questions au sein de cette initiative.
     
    Sur base des informations qui m’ont été communiquées, une étude relative à la répartition de l’espace aérien serait en cours chez Skeyes, en vue d’assurer la subdivision entre l’espace aérien réservé aux avions et celui destiné aux drones (ou autres appareils assimilés).
     
    La principale préoccupation serait de répartir l’espace aérien de manière à éviter les risques de collisions. D’un point de vue législatif, cette mobilité urbaine aérienne relève de l’espace aérien qui est de la compétence du fédéral et non de la Wallonie.
     
    De son côté, l'Union européenne a lancé en février 2021 un nouveau projet pour étudier les bénéfices potentiels de la mobilité aérienne urbaine et les effets de différents services de mobilité sur la congestion et la pollution. Ce nouveau projet est mené par le SESAR (Single European Sky ATM Research), qui cherche à moderniser les systèmes de gestion du trafic aérien dans le cadre du volet technologique du programme Ciel Unique européen.
     
    Comme le souligne l'honorable membre dans sa question, diverses initiatives sont actuellement menées au niveau international. C’est ainsi qu’en France, la RATP et ADP sont en train de tester, en Île-de-France, des vols d’UAV ou « drone taxi ». Cette filière de mobilité urbaine aérienne est actuellement à l’essai avec VOLOCOPTER. Néanmoins il s’agit de vol de démonstration avec un pilote et sans passager dont l’objectif est le transport de marchandises.
     
    Concernant les aéroports, on peut mettre en avant le choix de la société Dronamics d’inclure Liege Airport parmi les cinq premiers aéroports à rejoindre son réseau mondial de droneports de fret.
     
    Dronamics a pour ambition d’effectuer des vols le jour même au sein du réseau en utilisant ses drones de fret de grande taille « Black Swan », d'une capacité de 350 kg chacun et d'une portée de 2 500 kilomètres, ce qui permettra de réduire les délais, les coûts et les émissions de 80 % par rapport au fret aérien traditionnel.
     
    Dans le cadre du déploiement, Dronamics basera son équipement standardisé de droneport sur chaque site et assurera le jour même une couverture nationale et internationale aux communautés locales, en embauchant et en formant du personnel local pour exploiter et traiter les vols de Dronamics. Les aéroports serviront de plaques tournantes pour le développement de nouvelles liaisons, tout en offrant de nouvelles opportunités commerciales aux membres du réseau, à la fois directement sous la forme d'une augmentation du débit de fret et d'une expansion des opérations au sol, et indirectement sous la forme d'un meilleur accès à l'économie locale pour les vols paneuropéens le même jour.